[Note de l’administrateur de ce blog : certains qualifieront cet entretien de propagande russe, d’autres y verront le portrait lucide de la décadence occidentale, et l’exposé des raisons pour lesquelles la Russie ne peut pas et ne va pas perdre la guerre qu’elle livre en Ukraine contre l’OTAN et ses vassaux (et non contre l’Ukraine).]
Quelles actions l’Occident prépare-t-il à Moscou et quelle politique peut-on y opposer ? Nikolaï Patrushev, ancien directeur du FSB et actuel secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, en a parlé à Vitaly Tseplyaev début janvier 2023.
Vitaly Tseplyaev : Nikolaï Platonovich, comment évaluez-vous la situation dans le monde qui s’est développée au début de la nouvelle année ?
Nikolaï Patrushev : La situation dans le monde est extrêmement complexe et a un caractère turbulent. De nombreux pays de différentes régions traversent simultanément une crise militaro-politique, économique, sociale et spirituelle. Espérons qu’il y aura des changements positifs cette année.
VT – Vous avez dit un jour que les dirigeants des pays occidentaux ne faisaient rien pour améliorer la situation, non seulement dans le monde, mais même dans leur propre pays. Expliquez ce qui est en jeu.
NP – Les politiciens occidentaux n’ont pas la force et la capacité de changer la vie de leurs États pour le mieux, car ils ne sont plus des personnalités indépendantes depuis longtemps. Tout le monde a des liens avec les grandes entreprises, les lobbyistes et les fondations derrière leur dos. Ils ne cachent même pas ces faits. Il existe des exemples très récents. Il s’est avéré que des dizaines de députés européens étaient contrôlés par les structures de George Soros et que la Commission européenne, à la demande de l’une des plus grandes sociétés pharmaceutiques américaines au monde, a créé un certain nombre de stratagèmes de corruption pour l’achat de vaccins d’une valeur de dizaines de milliards d’euros. Il est clair que le vrai pouvoir en Occident est entre les mains de clans ingénieux et de sociétés multinationales.