Nous avons déjà évoqué ici la notion d’attentat sous faux drapeau, véritable couteau suisse de la manipulation d’opinion par la terreur et prélude quasi obligatoire au déclenchement de guerres. Une longue liste d’actes de terrorisme reconnus (par les autorités elles-mêmes) comme appartenant à cette catégorie, permet de clouer le bec à tout interlocuteur vous traitant de paranoïaque dérangé lorsque vous remarquez, par exemple, que beaucoup de choses sont bizarres dans les attentats de Paris de janvier 2015. Et que Jeannette Bougrab n’a peut-être pas très bien joué le rôle de composition de compagne éplorée qui lui a été attribué. Nous avions aussi évoqué les étranges décapitations scénarisées de l’État prétendument “islamique”, et la non moins étrange franche bonne humeur de la soeur de James Foley, se marrant comme une baleine alors qu’une journaliste l’interrogeait, en prenant bien soin de prendre une tête d’enterrement, sur son frère tout juste refroidi.
Mais si les autorités finissent par admettre avoir manipulé l’opinion de façon criminelle lors d’événements anciens ou très anciens, elles sont évidemment bien moins enclines à reconnaître qu’elles continuent à le faire aujourd’hui, ce qui aurait pour effet d’ôter toute légitimité au pouvoir politico-médiatique consanguin qui sert de substitut à une véritable démocratie.
Il semble pourtant que grâce, notamment, à la véritable intelligence populaire collective qui est en train de se constituer via internet, et grâce aussi à l’ubiquité de l’électronique nomade qui permet d’enregistrer sons et images à peu près partout et à toute heure, les manipulations savamment orchestrées visant à terroriser l’opinion sont de moins en moins efficaces car dévoilées de plus en plus tôt par des citoyens perspicaces, soit directement témoins de la scène soit se basant sur des enregistrements audio et vidéo qui n’ont plus à passer le filtre du journalisme institutionnel. Les “ratés” finissent toujours par émerger, le truc de l’illusionniste apparaît au grand jour.
On peut s’en réjouir, mais aussi comprendre que cette inefficacité grandissante du poison entraîne logiquement, de la part des manipulateurs, la volonté de corriger le traitement en augmentant la dose, puisque le but est de maintenir l’opinion dans la peur et de lui faire accepter ce qu’on a décidé qu’elle devait accepter. La recrudescence des actes de terrorisme doit donc plus que jamais nous inciter à appliquer la raison dure, et à ne pas céder à l’émotion.
Ce qui suit est une traduction d’un article paru le 16 avril 2015 sur le site américain Veterans Today, traitant de cette (r)évolution cognitive heureuse pour les peuples… et inquiétante pour leurs bourreaux.
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(quelques liens ont été rajoutés par rapport à l’original)
Échec des attentats sous faux drapeau : changement de paradigme ?
par Kevin Barrett, rédacteur à Veterans Today, pour Press TV
Que va faire Bibi Netanyahou ?Bibi est un opposant fanatique aux négociations des P5+1 avec l’Iran [NdT : groupe de 6 puissances mondiales qui depuis 2006 se sont engagées dans un effort diplomatique avec l’Iran sur la question de son programme nucléaire. Le terme fait référence aux 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU (la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les USA), plus l’Allemagne]. Mais les dirigeants des P5+1, et les dirigeants iraniens, travaillent à se mettre d’accord.
Bibi veut utiliser la force du lobby politique israélien, en particulier aux USA, pour bloquer l’accord. Mais le lobby israélien est divisé. Alors que l’AIPAC – représentant des douzaines de milliardaires israéliens, des milliers de millionnaires, et un demi-million de fanatiques infatigables – soutient Bibi, la majorité des juifs américains ne le soutient pas.
Le peuple américain dans son ensemble ne soutient pas Bibi non plus. Un nouveau sondage de Hart Research montre que 61 pour cent des Américains soutiennent l’accord-cadre entre l’Iran et les P5+1, tandis que seulement 34 pour cent s’y opposent.
Et puis il y a le Président Obama. Des sources crédibles rapportent que Obama et Netanyahou ne s’aiment vraiment pas. Obama veut apparemment mettre fin à 36 ans d’extrême hostilité de l’Amérique envers l’Iran, et par la même occasion mettre à Bibi un oeil au beurre noir.
Historiquement, dans de telles situations, des chefs d’État sans pitié comme Bibi Netanyahou ont eu recours occasionnellement aux attentats sous faux drapeau : des actes médiatisés d’une violence spectaculaire destinés à changer la politique en impressionnant puissamment l’opinion publique. Les deux catégories les plus courantes des attentats sous faux drapeau sont les assassinats et les attentats terroristes. Dans les deux cas, la violence est commise par des professionnels, et ensuite attribuée de façon mensongère aux ennemis des attaquants.
Alors que pourrait faire Bibi ? Netanyahou pourrait évidemment donner l’ordre à ses agents secrets, qui comprennent des centaines d’assassins parmi les mieux entraînés au monde, épaulés par des dizaines de milliers de “sayanim” (volontaires du Mossad) judicieusement placés, de tenter d’assassiner Obama ou de mettre en scène un attentat terroriste ou une attaque militaire attribués de façon mensongère aux musulmans en général ou à l’Iran en particulier. Bibi pourrait imaginer qu’un tel acte pourrait transformer le paysage politique de telle façon que l’accord des P5+1 devienne impossible, alors que la guerre deviendrait naturelle voire inévitable.
De façon assez incroyable, les soutiens américains de Netanyahou appellent ouvertement à ce genre d’actions ! Andrew Adler, l’éditeur du journal Atlanta Jewish Times, a publié un éditorial pressant Netanyahou d’organiser l’assassinat du Président Obama. Et Patrick Clawson, directeur de recherche au Washington Institute of Near East Policy (WINEP) [NdT : Institut de politique proche-orientale de Washington] s’est déclaré partisan d’organiser une fausse “attaque iranienne sur l’Amérique” pour déclencher la guerre états-unienne contre l’Iran que Netanyahou désire tant.
Discours de Patrick Clawson réclamant une opération sous faux drapeau
pour déclencher une guerre contre l’Iran.
Dans son discours réclamant une action sous faux drapeau attribuée à l’Iran, Clawson a admis que de telles actions sont les moyens classiques utilisé pour déclencher des guerres. Et il a raison. Chaque grande guerre américaine depuis la guerre du Mexique a été vendue au peuple américain, et lancée officiellement, au moyen d’une “attaque contre l’Amérique” fabriquée ou orchestrée dont les propres dirigeants américains, parfois en collaboration avec des dirigeants étrangers amis, ont été responsables. Depuis l’inexistante “attaque mexicaine” de 1846 au 11 septembre 2001 avec les prétendues armes de destruction massives irakiennes, en passant par l’USS Maine en 1898, le Lusitania en 1915, le télégramme Zimmermann en 1917, le plan en huit points qui conduisit à Pearl Harbor en 1941, les incidents du Golfe du Tonkin en 1964, l’affaire des couveuses au Koweït, ou les fausses photos satellites de 1990, chaque guerre américaine est vendue au grand public par une ou plusieurs tromperies spectaculaires.
Les assassinats remplissent souvent le même objectif. L’assassinat du Président Kennedy, par exemple, a empêché les USA de faire la paix avec le Vietnam, Cuba et l’URSS. L’attentat sur JFK fut attribué de façon mensongère à un communiste (en réalité un agent de bas niveau de la CIA et du FBI se faisant passer pour communiste) afin de créer une atmosphère anti-communiste propice au développement de la guerre du Vietnam et de la guerre froide.
Quelques opérations sous faux drapeau ne se déroulent pas comme prévu. Un des “ratages sous faux drapeau” fut l’Opération Northwoods, un plan de 1962 de l’État-Major américain qui devait tuer des Américains lors de fausses attaques cubaines (elle a été rejetée par un Président Kennedy dégoûté par cette idée). Un autre échec retentissant fut l’attaque de l’USS Liberty en 1967, au cours de laquelle Israël (avec un acquiescement discret de la part du président américain Johnson) a tenté d’assassiner chaque membre de l’équipage d’un navire espion non armé afin d’en accuser l’Égypte et d’entraîner les États-Unis dans la guerre arabo-israélienne de 1967. Le plan n’a pas fonctionné parce que l’équipage fut capable de bricoler à la hâte du matériel de communication endommagé et d’envoyer un message révélant que les attaquants étaient israéliens, pas égyptiens.
La plus récente des opérations sous faux drapeau médiatisées – les attentats de Paris en janvier – semble également avoir échoué. Comme l’a suggéré le journaliste d’investigation israélien à succès Barry Chamish, les tueries de Charlie Hebdo et du supermarché casher semblent avoir été orchestrées par Netanyahou afin de convaincre les 500 000 juifs français d’émigrer en Israël. Dans le nouveau livre We Are NOT Charlie Hebdo : Free Thinkers Question the French 9/11 [NdT : Nous NE sommes PAS Charlie Hebdo : des penseurs libres questionnent le 11 septembre français], Chamish parle en ces termes du plan de Bibi pour terroriser les juifs français et les faire fuir en Israël : “On dirait que ça ne va pas super bien marcher” .
Également dans We Are NOT Charlie Hebdo, un ancien sous-secrétaire au Trésor américain et rédacteur au Wall Street Journal, Paul Craig Roberts, suggère que les fusillades de Paris ont été organisées pour maintenir la France au rang de valet de l’OTAN. Mais ça ne marchera pas, ajoute-t-il, parce que les partis nationaliste de droite seront les bénéficiaires ultimes.
Il apparaît ainsi que les objectifs-clés de l’opération sous faux drapeau de Charlie Hebdo – soutenir Israël en punissant la France pour avoir reconnu la Palestine, pousser des juifs terrorisés à prendre l’avion pour Israël, et contraindre la France à demeurer un esclave obéissant de ses maîtres de l’OTAN – ne seront pas atteints. Charlie Hebdo pourra sombrer dans l’Histoire comme un des plus gros “ratages sous faux drapeau”.
L’opération Charlie Hebdo a échoué en partie grâce à la réponse rapide des chercheurs de vérité. Dans les jours qui ont suivi l’événement, chaque personne sur Terre assez intelligente et connaissant l’Histoire, faisant l’effort de comprendre, était déjà au courant des preuves suggérant qu’il s’agissait d’une opération sous faux drapeau. Et en moins de trois mois, le livre We Are NOT Charlie Hebdo a rassemblé vingt des plus grands intellectuels mondiaux pour mettre en question la propagande mainstream.
Ainsi, nous pourrions être en train de vivre un changement de paradigme : un saut quantique dans la conscience populaire des opérations sous faux drapeau qui rend de plus en plus difficile, pour les dirigeants politiques peu scrupuleux, de tromper le peuple par des opérations spectaculaires et secrètes de manipulation psychologique. Bibi Netanyahou serait bien avisé de rejeter les conseils de gens comme Andrew Adler et Patrick Clawson, et de laisser des machinations aussi fourbes et criminelles à l’état de projet.
———————————- Fin de la traduction ———————————-
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changement de paradigme ?”