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Les loups entre eux

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Statue de la Liberté en construction,
Paris, France, 1884

Beaucoup de personnes croient encore que les États-Unis d’Amérique, ou d’autres pays qui sont leurs alliés (pour ne pas dire leurs vassaux) tels que la France, sont réellement des démocraties. Certes imparfaites, puisqu’un régime démocratique est toujours le siège de luttes internes visant à réserver le pouvoir à quelques-uns ; mais foncièrement, des émanations de la volonté populaire par le truchement d’élections.

Il n’en est rien, et l’on se rend compte de mieux en mieux, dans les périodes de crise comme celle que nous vivons, que les élections n’ont en réalité dans les “démocraties occidentales”, lorsqu’elles portent sur les enjeux les plus importants comme l’élection d’un Président de la République, qu’une fonction purement décorative et de contrôle des populations, précisément en leur faisant croire que le régime qui les dirige est légitime. En effet, avec la règle de la majorité, chacun est censé se soumettre à l’avis d’une moitié de l’électorat, même s’il se trouve dans l’autre : 50,01 % des suffrages suffisent à rendre un régime légitime.

Or les moyens financiers et médiatiques colossaux engagés dans toute élection “moderne” excluent de fait tout risque de victoire d’une candidature non soutenue massivement par les pouvoirs financier et médiatique, c’est-à-dire par le pouvoir réel. Il est très facile, armé de ces pouvoirs, d’orienter suffisamment l’opinion dans la “bonne” direction pour être quasiment certain de faire élire le “bon” candidat, par des électeurs qui se croient libres. Certes, on ne fera pas changer d’avis ceux qui ont des opinions politiques très arrêtées, mais il suffit d’influencer suffisamment le ventre mou des démocraties, cette masse d’électeurs indécis et plus sensibles à la tenue vestimentaire des candidats ou à leur dernier buzz médiatique qu’à leurs idées, pour faire passer l’aiguille du compteur majoritaire d’un côté ou de l’autre. On peut bien mettre en scène des duels entre candidats prétendument opposés, mais il est d’emblée certain que tous les candidats susceptibles de gagner sont des candidats de l’oligarchie régnante – même Trump, n’en déplaise à quelques rêveurs.

Certes, il y a parfois des ratés, comme l’élection d’Al Gore en 2000 (oui, j’ai bien écrit Al Gore, si l’on s’en tient aux règles strictes de la “démocratie” majoritaire), qui dut à la dernière minute être quelque peu chamboulée par des experts en démocratie chargés d’expliquer aux électeurs qu’avec un peu moins de voix que lui, c’était pourtant George W. Bush qui deviendrait “légitimement” le nouveau président. Ou encore, en France, le référendum sur la Constitution Européenne de 2005 qui, bien que refusée massivement par les Français, leur fut quand même imposée sous la forme du traité de Lisbonne en 2007. Mais ces accrocs, pourtant flagrants, aux règles officielles de fonctionnement de la démocratie n’ont pas encore sorti de leurs rêves la grande majorité des électeurs, qui continuent à croire au conte de fées.

Cependant le spectacle actuel donné par les élections présidentielles américaines pourrait forcer les plus naïfs (ou les plus peureux) à prendre enfin conscience du régime “orwellien” qui domine la plupart des pays “occidentaux”, et en premier lieu les États-Unis d’Amérique. En effet, même s’il n’est pas exclu de voir se produire une nouvelle fois des “ajustements” post-électoraux comme ceux qui permirent à Bush de l’emporter sur Al Gore en 2000 – donc de placer un “idiot utile” au sommet apparent du pouvoir peu avant les attentats de septembre 2001 – ce qui est en train de se passer en amont de l’élection est encore plus intéressant, puisque différentes factions de cette oligarchie s’affrontent désormais ouvertement, envoyant valser les décors “démocratiques” pour ne plus montrer que la violence absolue, sans foi ni loi, du pouvoir réel.

La vidéo ci-dessous, sous-titrée en français, a été publiée en version originale entre autres sur cette page, avec une présentation de l’orateur, Steve Pieczenik. Il y expose ouvertement le coup d’État – et le contre-coup auquel il participe – actuellement en cours au sommet de l’administration américaine. Les non-anglophones qui voudront en savoir un peu plus sur le personnage et son implication au plus haut niveau du pouvoir américain pourront à défaut consulter sa (maigre) notice Wikipédia en français.

Voir aussi cet article du 4 novembre de l’UPR sur les mêmes événements américains.

Ceux qui voudront approfondir leur connaissance d’une ploutocratie financière prédatrice et illégitime ayant confisqué les leviers du pouvoir, aux États-Unis mais aussi bien au-delà, pourront également se reporter à l’excellent livre Le nouveau capitalisme criminel de Jean-François Gayraud.

Et merci à mes lecteurs-informateurs pour m’avoir signalé cette très révélatrice déclaration vidéo !

Un commentaire sur “Les loups entre eux

  1. Bonjour Francois,
    en écoutant les paroles de Pietro Ratto (historien), j’ai eu l’explication “scientifique” des pauvres, dramatique, résultat de notre façon de vivre en tant qu’êtres “humains” sur cette planète …
    Bonne écoute

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