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Une transfuge nord-coréenne descend en flammes la culture “woke” des universités américaines

Cet article paru le 14 juin 2021 dans le New York Post sur la base d’interviews de Fox News a d’abord été traduit par La lettre patriote, mais assez mal et sans que la source originale soit donnée. J’ai donc décidé de faire un petit effort supplémentaire pour le restituer de manière plus satisfaisante, et permettre aux lecteurs anglophones de profiter de deux vidéos d’interviews de l’intéressée (ici son site officiel), au cas où certains estimeraient qu’il s’agit d’un bidonnage. Eh non ! Il est tout à fait possible d’avoir fui la Corée du Nord au péril de sa vie et de se rendre compte, après avoir été confronté(e) au lavage de cerveau du politiquement correct et de la “cancel culture” américaine, qu’il ne sert à rien d’avoir accès à (presque) toutes les informations via des connexions internet si l’organe situé entre les deux oreilles n’est plus capable de pensée critique. Les esclaves parfaits sont déjà là.

——— Début de la traduction ———

Une transfuge nord-coréenne a déclaré qu’elle considérait les États-Unis comme un pays de liberté de pensée et d’expression – jusqu’à ce qu’elle y fasse ses études.

Yeonmi Park a fréquenté l’université de Columbia et a été immédiatement frappée par ce qu’elle considérait comme un sentiment anti-occidental dans les cours et par l’accent mis sur le politiquement correct, ce qui lui a fait penser que “même la Corée du Nord n’est pas aussi cinglée”.

“Je m’attendais à payer cette fortune, tout ce temps et cette énergie, pour apprendre à penser. Mais ils vous forcent à penser de la manière dont ils veulent que vous pensiez”, a déclaré Yeonmi Park à Fox News. “Je me suis dit : ouaouh, c’est dingue. Je pensais que l’Amérique était différente, mais j’ai vu tellement de similitudes avec ce que j’ai vu en Corée du Nord que j’ai commencé à m’inquiéter.”

La jeune femme de 27 ans a confié au New York Post qu’elle ne pouvait pas croire qu’on lui demanderait de faire “autant de censure d’elle-même” dans une université américaine.

“J’ai littéralement traversé le désert de Gobi pour être libre et j’ai réalisé que je ne suis pas libre, que l’Amérique n’est pas libre”, a-t-elle déclaré.

Yeonmi Park, transfuge nord-coréenne, a déclaré, après avoir fréquenté l’université de Columbia, que le système d’enseignement américain force les étudiants à penser d’une certaine manière et qu’il est pire que l’endoctrinement dans son pays d’origine.

Yeonmi Park a fui la Corée du Nord à l’âge de 13 ans en 2007, un voyage qui l’a menée, elle et sa famille, en Chine et en Corée du Sud [NdT : en passant par les griffes des trafiquants d’êtres humains où elle fut vendue $300 à 13 ans comme esclave sexuelle, voir première vidéo à 3:24.] avant d’entreprendre des études à New York en 2016.

Ses professeurs donnaient aux étudiants des “avertissements déclencheurs” [NdT : “trigger warnings”, pas vraiment traduisible, il semble que la France y ait échappé jusqu’à présent…], partageant à l’avance le libellé des cours pour que les gens puissent choisir de ne pas lire ou même de ne pas venir en classe pendant les discussions, a déclaré Mme Park au New York Post.

“En allant à Columbia, la première chose que j’ai apprise était ‘safe space'”, a-t-elle dit. [NdT : il s’agit en réalité de “safe place”, légère erreur de retranscription. Dans l’interview vidéo, Yeonmi Park raconte qu’on lui disait à l’université Columbia : “In order for us to create a safe place, we need to stop asking the truth”, c’est-à-dire “Afin de créer un environnement sécurisant, nous devons cesser de demander la vérité”. Ce qui correspond exactement à ce qu’elle avait entendu plus jeune en Corée du Nord.]

“Tous les problèmes, nous ont-ils expliqué, sont dus aux hommes blancs”. Certaines des discussions sur le privilège des Blancs lui ont rappelé le système des castes dans son pays natal, où les gens étaient catégorisés en fonction de leurs ancêtres, a-t-elle dit.

Yeonmi Park a déclaré que Columbia n’avait pas appris aux étudiants à faire preuve d’esprit critique et que “même la Corée du Nord n’est pas aussi cinglée”.

Dans une classe, un professeur discutant de la civilisation occidentale a demandé aux élèves s’ils avaient un problème avec le sujet – la plupart des élèves ont levé la main, selon Mme Park. Certains, dit-elle, ont mentionné des problèmes liés à l’aspect “colonial” de la discussion.

Et les cours commençaient souvent par des professeurs demandant aux étudiants leurs pronoms préférés, l’utilisation de “they” [NdT : “ils”, pronom choisi par ceux qui ne veulent pas être considéré ni comme un homme ni comme une femme, “inclusivité” oblige…] devenant effrayante car elle craignait d’être pénalisée socialement pour ne pas être assez inclusive dans son vocabulaire.

“L’anglais est ma troisième langue”, dit-elle. “C’est très difficile pour moi de dire he et she parfois, je les utilise mal” [NdT : les langues asiatiques n’ont pas du tout la même structure de pronoms que les langues occidentales. On imagine le casse-tête pour les immigrés asiatiques avec les dingueries “inclusives”.].

Yeonmi Park, 27 ans, a été transférée à l’université Columbia de Manhattan en 2016 et a finalement appris à “se taire” pour pouvoir avoir de bonnes notes et obtenir son diplôme.

Elle a raconté à Fox qu’elle a également été réprimandée pour avoir dit qu’elle appréciait les écrits de Jane Austen.

“J’ai dit ‘J’adore ces livres’. Je pensais que c’était une bonne chose”, a déclaré Park à la chaîne. Puis on m’a dit [NdT : il y a un contresens dans le texte du New York Post, qui reprend une partie d’un article de Fox News (“then she said…”) mais sans préciser que le “she” correspond à un membre du personnel de l’université et non à l’étudiante.] : “Saviez-vous que ces auteurs avaient une mentalité coloniale ? Ils étaient racistes et bigots et te font inconsciemment un lavage de cerveau.'”

Mme Park a déclaré que l’on parlait toujours aux étudiants nord-coréens des “salauds d’Américains” [NdT : “American bastards”, en langue anglaise].

“Je pensais que les Nord-Coréens étaient les seuls à détester les Américains, mais il s’avère qu’il y a beaucoup de gens qui détestent ce pays, dans ce pays même”, a-t-elle déclaré au Post.

Yeonmi Park a déclaré que les étudiants américains ne comprennent pas la véritable oppression ni “combien il est difficile d’être libre”.

La “cancel culture” et le rejet des voix dissidentes deviennent un problème d’autocensure.

Yeonmi Park, qui a raconté sa fuite de la Corée du Nord et sa vie dans le régime répressif dans son livre paru en 2015 “In Order to Live“, a déclaré que les Américains semblent prêts à donner leurs droits sans réaliser qu’ils pourraient ne jamais revenir.

“Volontairement, ces gens se censurent mutuellement, se réduisent au silence, sans qu’une force les y oblige”, a-t-elle déclaré.

“D’autres fois (dans l’histoire), il y a un coup d’État militaire, comme si une force venait vous enlever vos droits et vous réduire au silence. Mais ce pays choisit d’être réduit au silence, choisit de renoncer à ses droits.”

En Corée du Nord, représentée par un monument au parti au pouvoir, Yeonmi Park a appris ce qu’il fallait penser – et non comment penser.

Mme Park dit qu’elle sait ce qu’un pays peut devenir si on lui retire ses droits et son discours.

“La Corée du Nord était assez folle”, a-t-elle dit. “La première chose que ma mère m’a apprise, c’est qu’il ne faut même pas chuchoter, car les oiseaux et les souris peuvent m’entendre.”

“Elle m’a dit que la chose la plus dangereuse que j’avais dans mon corps était ma langue”, a ajouté Park. “Je savais donc à quel point il était dangereux de dire ce qu’il ne faut pas dans un pays.”

Yeonmi Park, qui a grandi dans la dernière dictature stalinienne et a vu des gens mourir de faim, a déclaré que les Américains sont obsédés par l’oppression même s’il n’y a pas beaucoup d’oppression dont ils ont été témoins directement.

“C’est complètement fou, c’est incroyable”, a-t-elle déclaré. “Je ne sais pas pourquoi les gens deviennent collectivement fous comme ça ou ensemble en même temps”.

Selon elle la situation en Corée du Nord se comprend parce que les gens n’ont pas accès à Internet et ont une exposition limitée au monde, mais les étudiants ici [NdT : aux USA] ont beaucoup plus facilement accès à l’information.

Mme Park a déclaré qu’enfant, elle pensait que le dictateur Kim Jong Un était “affamé” et surmené jusqu’à ce qu’elle soit en Corée du Sud et qu’on lui montre des photos montrant à quel point il était gros par rapport à d’autres personnes qui avaient l’air minces et affamées.

“C’est ce que cela fait quand on vous fait un lavage de cerveau”, a-t-elle dit.

“D’une certaine manière, ils (aux États-Unis) subissent un lavage de cerveau. Même s’il y a des preuves éclatantes sous leurs yeux, ils ne peuvent pas les voir.”

L’université de Columbia n’a pas immédiatement répondu à la demande de commentaire du Post.

—––— Fin de la traduction ——–—

Conclusion : “La plus belle des ruses du diable, c’est de vous persuader qu’il n’existe pas.” (Charles Baudelaire). Reste à savoir maintenant qui a intérêt à ce que les Américains – et d’autres – se détestent et soient incapables de penser de façon critique.

Un commentaire sur “Une transfuge nord-coréenne descend en flammes la culture “woke” des universités américaines

  1. Je crois qu’on peut voir un lien entre celle-ci et celui là: https://philitt.fr/2018/09/05/soljenitsyne-et-la-crise-spirituelle-de-loccident/
    Tous deux ont expérimenté un pouvoir fort, tous deux ont réussi à s’en extraire… et tous deux se sont désolés du non-modèle qu’on leur a présenté dans le “monde libre”.
    Il me semble néanmoins que ce qu’a vécu cette jeune femme à l’université de Columbia: “Afin de créer un environnement sécurisant, nous devons cesser de demander la vérité”, Soljenitsyne ne l’a pas vécu. Dans sa critique de l’Occident, il ne voyait pas de dictature de la pensée, seulement une défection de la société envers la transcendance. Je me demande ce qu’il dirait maintenant.

    Le progressisme progresse, comme de juste, vers une dictature hédoniste, de plus en plus étroite.

    Merci Mr Roby, de relayer le témoignage de cette femme.

    François

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