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La Société Française de Physique ne voit rien venir

J’ai pendant longtemps été membre de la Société Française de Physique : depuis des temps préhistoriques où le web était encore à l’état de larve, où lorsqu’une personne écrivait “email” on lui faisait remarquer l’oubli de l’accent aigu et non celui du trait d’union, où les téléphones portables servaient surtout à faire de la musculation quand on s’en servait. Et puis j’ai décidé, au début de cette année, de manifester mon désaccord avec la SFP en ne renouvelant pas ma cotisation, et en expliquant à son bureau pourquoi.

Pour moi, une “société savante” se doit avant tout de veiller à la diffusion de la discipline qu’elle représente, ce qui inclut de prendre position publiquement contre les attaques, directes ou indirectes, que cette discipline peut subir, et en affirmant son importance au-delà de l’aspect “utilitaire” : la formation des esprits vaut autant que la valorisation technologique, dans le cas de la physique. Ce que le site internet de la SFP formule d’ailleurs correctement à la page “Qui sommes-nous ?“, notamment avec cette phrase :

Enfin, la SFP défend les intérêts de la communauté en prenant position et en expliquant comment la physique peut répondre aux défis de la société.

Pour prendre un exemple caricatural mais que tout le monde peut comprendre : supposons que notre Président Bien-Aimé se mette un jour en tête, en plus de vouloir enfourcher le tigre, de nous convaincre que la Guyane est une île ; alors il serait incompréhensible que la Société de Géographie ne publie pas un communiqué afin de rappeler qu’une île doit être entourée d’eau pour mériter ce nom. Eh bien, pour la physique c’est pareil : ses notions centrales (conservation de l’énergie, lois du mouvement, irréversibilité du temps…) ne sauraient être ouvertement bafouées dans des discours publics sans que personne ne s’en émeuve parmi ses meilleurs défenseurs.

Pourtant, il est un discours très répandu qui bafoue à peu près toute la physique qu’on enseigne aux jeunes élèves et étudiants : la légende de Ben Laden et des 19 pirates. On pourrait fort bien la raconter comme on le fait pour les contes de Grimm ou de Perrault, la vraisemblance ne faisant pas obligatoirement partie du cahier des charges, mais non, il se trouve toujours des intégristes dénués d’humour pour prendre à la lettre le texte de la légende sacrée, et pousser des cris d’horreur si jamais vous esquissez un sourire en coin.

Tous les physiciens n’étant pas complètement idiots, la Société Européenne de Physique publia pour le quinzième anniversaire des événements un article dont j’ai déjà parlé ici et qui rappelait aux intégristes qu’il est tout de même difficile de tricher avec les lois de Newton. Pour ceux qui voudraient s’entraîner, un texte d’exercices reprenant l’argument principal, ainsi que sa correction, sont disponibles en téléchargement sur ce blog.

Sachant que la Société Européenne de Physique avait déjà fait un pas (timide, mais déterminé) pour éclairer les esprits trop crédules, je m’étais dit que la Société Française de Physique verrait sans doute d’un bon œil de contribuer à compléter le travail publié dans Europhysics News, en allant plus loin que la démonstration de l’impossibilité de la destruction par incendies de trois bâtiments du World Trade Center. Je m’adressai donc, le 7 janvier 2020, à son bureau national et à son conseil d’administration, en envoyant à chacun de leurs membres – au moins ceux dont l’adresse courriel est mentionnée – le message suivant :

Chers collègues,

Veuillez trouver ci-joint (sous forme de fichier PDF, pour une lecture plus aisée) un message à l’ensemble du bureau et du conseil d’administration de la SFP.

Bien cordialement,
et avec tous mes vœux pour vous et pour vos actions en faveur de notre discipline,

F. Roby
membre SFP n°61100
ancien membre de la commission enseignement

Le fichier en question peut être téléchargé ici ; je reproduis son contenu ci-dessous pour ceux qui préfèrent le lire sur cette page :

Chers collègues,

Ce message est adressé à l’ensemble des membres du bureau et du conseil d’administration de la Société Française de Physique, à l’exception de ceux dont le site de la SFP ne fournit pas les adresses : Charles-Henri de Novion, Jean-Paul Duraud, Alain Fontaine, Titaina Gibert, Marc Leonetti et Marc Stehle pour le bureau ; Maxime Harazi et Philippe Aubourg pour le conseil d’administration. Si vous avez le moyen de leur faire suivre ce document, je vous en serais très reconnaissant.

Je suis adhérent à la SFP depuis fort longtemps (n° de membre 61100) et fus il y a quelques années membre de sa Commission Enseignement. L’objet de ce message est d’exprimer mon inquiétude sur un certain aveuglement de la communauté des physiciens qui pourrait — et le conditionnel n’est peut-être même pas, hélas, nécessaire — lui nuire grandement à court ou moyen terme, et de solliciter la SFP pour qu’elle contribue à limiter ces dommages, voire profite de l’occasion pour illustrer de façon frappante l’utilité, la beauté et la puissance de notre discipline.

État des lieux

Vous le savez certainement, en 2016 la Société Européenne de Physique a publié via le numéro de juillet-août de sa revue Europhysics News un article qui eut un succès retentissant, intitulé 15 years later : on the physics of high-rise building collapses (Europhysics News 47/4, 2016, p. 21–261).

Comme la note des éditeurs le précisait en tête d’article, son contenu était assez différent de ceux habituellement rencontrés dans Europhysics News, puisque ne traitant pas des avancées de la physique (ni même d’opérations diverses visant à sa promotion et sa diffusion) mais se contentait de rappeler quelques notions de base sur la construction des gratte-ciel — comme la nécessité d’utiliser l’acier, matériau présentant une bonne résistance en traction au contraire du béton, en raison des contraintes de traction générées par les vents et les séismes sur les édifices de forte hauteur — et d’appliquer les lois du mouvement de Newton aux données vidéo des 3 effondrements de gratte-ciel survenus à New York City le 11 septembre 2001, afin de montrer que l’explication donnée pour ces destructions par les autorités était incompatible avec les lois de la physique. Il s’agissait en réalité d’un simple problème de mécanique du point, qui une fois mis en forme pouvait tout à fait servir de sujet de travaux dirigés pour des étudiants de première année ; je l’ai d’ailleurs fait — à titre de loisir, car je n’enseigne plus depuis plusieurs années la mécanique du point — et ai publié ce texte ainsi que sa correction sur mon blog :

https://aitia.fr/erd/travaux-diriges-version-serieuse/

https://aitia.fr/erd/travaux-diriges-version-serieuse-corrige/

Il m’a semblé heureux que, délaissant pour quelques pages les sommets de la physique en train de se construire, Europhysics News prenne le temps de rappeler quelques fondamentaux — car c’est bien la base qui supporte le reste de l’édifice, pour une science aussi ! — et montre par la même occasion que la puissance et la généralité de cette science que nous aimons tous, la physique, s’exprime aussi au niveau le plus élémentaire.

Bien entendu, le sujet étant polémique, l’article fit quelques remous, notamment dans les numéros suivants de la revue, j’y reviens plus loin. Qu’il ait été attaqué dans les milieux directement concernés par la démonstration, rien de plus normal ; or, il fut aussi attaqué, et pour de mauvaises raisons — la critique fait naturellement partie de notre activité, mais en respectant certaines règles — par le milieu scientifique lui-même. J’aimerais donc ici rappeler deux points importants et qui devraient, à mon sens, être triviaux :

– Toute personne remettant en cause le discours des autorités sur les événements du 11- Septembre est rapidement qualifiée de « complotiste ». Or, s’il est un point qui ne fait pas débat, c’est bien que ces événements sont le résultat d’une « résolution concertée de commettre un attentat et matérialisée par un ou plusieurs actes », ce qui est la définition même d’un complot selon le dictionnaire Larousse. L’accusation de « complotisme » est donc totalement dénuée de sens, et des mots dénués de sens ne font pas avancer un raisonnement. Toute personne douée de raison devrait donc remettre cet « argument » à sa place : la poubelle.

– De par sa nature, et contrairement à certaines sciences sociales, la physique ne s’intéresse pas aux intentions humaines, mais seulement à des lois universelles qui font d’ailleurs sa puissance et sa beauté. La notion même de complot est donc hors de son champ de compétences, et même s’il s’agissait de débattre de l’existence ou non d’un complot, tout physicien devrait au préalable préciser que sa science ne prend pas en compte ce genre d’arguments, mais se base seulement sur des données et des lois établies, par exemple celles du mouvement de Newton ou encore les principes de la thermodynamique.

Ces rappels nécessaires étant faits, je commenterai brièvement les « répliques » de la secousse provoquée dans le numéro 47/4 de Europhysics News, au sein même de la revue :

– dans le numéro suivant (47/5-6)2, le président de l’EPS Christophe Rossel a commenté dans son éditorial (intitulé « déni de science ») les réactions suscitées par l’article de Jones et al., d’une façon qui me paraît à la fois neutre et déontologiquement fondée. Je retiens notamment ces deux phrases que j’approuve entièrement : « The scientific method is a hard discipline that leads us to truths that are less than self-evident, often mind-blowing, and sometimes hard to swallow because defying common sense. We scientists should avoid the tendency to search for and see only evidence that confirms what we already believe. »

Par ailleurs, la rubrique « lettres aux éditeurs » à la page 43 donne la parole à deux ingénieurs, José Zorrilla d’Uruguay et Peter Michael Ketcham des USA. Le premier qualifie d’ « absurde » l’article publié précédemment et valide les explications du National Institute of Standards and Technology (NIST), alors que le second, ancien employé du NIST, fait part de sa colère envers les méthodes employées pour produire les rapports du NIST sur le 11-Septembre, parlant de « conclusion prédéterminée », de « déni de preuves » et d’absence de transparence.

Hélas, page suivante, au-dessus de la réponse officielle (inévitable) du NIST, figure une réponse des éditeurs qui, si elle commence plutôt bien, se termine de façon catastrophique pour des scientifiques : « It is shocking that the published article is being used to support conspiracy theories related to the attacks on the WTC buildings. The Editors of EPN do not endorse or support these views. In future, prospective authors will be asked to provide an abstract of the proposed article, as well as an indication of other related publications to allow the editors to better assess the content of the invited articles. » Ainsi, des physiciens semblent faire passer un argument vide de sens (conspiracy theories) ainsi que des considérations émotionnelles (it is shocking) avant la rigueur et l’objectivité nécessaires à une science comme la physique, tout en usant de leur autorité pour réorienter les brebis égarées (The Editors of EPN do not endorse or support these views), considérant sans doute qu’une injonction vaut démonstration.

– dans le premier numéro de 2017 (48/1)3, on pourra lire, fort logiquement, la réponse des auteurs incriminés dans le premier article, Le et Bažant. On ne pourra évidemment pas reprocher à Europhysics News de l’avoir publiée, mais au contraire la remercier d’avoir, par l’absurde, démontré l’incapacité de ces auteurs à répondre aux arguments — de physique élémentaire, rappelons-le — développés par leurs contradicteurs. Outre le ton particulièrement méprisant employé (les premiers auteurs, qui ne sont jamais nommés, sont désignés par l’expression « some lay critics »), on assiste à une surenchère dans l’absurde puisque, ayant entre autres été critiqués pour une hypothèse de départ consistant à supposer la disparition intégrale et instantanée d’un étage de gratte-ciel pour amorcer la chute de la partie supérieure avec l’accélération de la pesanteur, ceux-ci n’hésitent pas dans leur réponse à proposer la disparition intégrale et instantanée de 2 ou 3 étages comme nouvelle hypothèse (p. 20).

Il semble donc que, après un moment de lucidité, les éditeurs de Europhysics News aient replongé dans les profondeurs du politiquement correct et des arguments de comptoir, ce qui ne fait pas honneur à leur discipline ni à leur revue.

Développements

Si l’article de Jones et al. est efficace par la simplicité de la physique employée, il laisse en suspens — bien que suggérant fortement l’utilisation de « nanothermite » — la question qui vient immédiatement à l’esprit une fois démontrée l’impossibilité d’un effondrement « naturel » (par incendies) : quelle technique de démolition a bien pu être utilisée ? Ayant assisté il y a quelques années à une conférence d’un ingénieur spécialiste en démolition de bâtiments, j’en étais arrivé à (presque) la même conclusion que lui : aucune des techniques de démolition qu’il connaissait ne pouvait expliquer les phénomènes observés, ne serait-ce qu’en raison de la longue préparation nécessaire des structures à détruire. Mais là où il avait conclu « donc, l’explication du NIST est la bonne », je m’étais bien gardé de faire ce pas supplémentaire que je considérais comme un viol pur et simple de la physique.

Pour prendre une image : si l’on sort de chez soi et que l’on veut s’assurer, avant de claquer la porte, que l’on a bien pris la clef, est-il plus sensé de contrôler la présence de cette clé dans sa poche, ou son absence sur le porte-clés où elle se trouve habituellement ? En déduisant d’une absence d’explication connue que la bonne est forcément celle du NIST, autrement dit en supposant qu’il connaissait tous les éléments de l’ensemble des solutions, l’ingénieur en démolition s’était comporté de façon imprudente, en plus d’avoir accepté implicitement un viol des lois fondamentales de la physique — parce qu’il ne les maîtrisait visiblement pas très bien.

Vous le savez comme moi, c’est souvent par des voies détournées que des problèmes difficiles peuvent être résolus. Et vous le savez sans doute également, un chercheur poursuit souvent plus ou moins la même idée, les obsessions personnelles aidant à se concentrer et à persévérer sur des problèmes non résolus. En 2006, j’avais publié aux éditions EDP Sciences un petit livre de vulgarisation, « Vers la voiture sans pétrole ? »4, sur l’énergétique du transport automobile, qui fut d’ailleurs fort bien accueilli à l’époque (je fis la tournée des radios de service public, et bénéficiai d’une fiche de lecture élogieuse5 par l’Union des Professeurs de Physique et de Chimie).

Une des notions centrales de ce livre, parce qu’elle conditionne l’autonomie des véhicules devant emporter leur source d’énergie, est celle d’énergie massique. Par ailleurs, un des phénomènes les plus étonnants observés à la suite des attentats du 11-Septembre fut la persistance à New York City de très hautes températures et d’incendies dans les décombres du World Trade Center, pendant des mois après les événements (le dernier incendie fut éteint 100 jours après les attentats, le travail des équipes de pompiers est très bien documenté). La conjonction de cette obsession personnelle et de cette observation expérimentale, auxquelles s’ajouta la lecture d’explications jugées au départ farfelues sur la nature des destructions des 3 gratte-ciel réduits en poussière le 11 septembre, m’amena à pousser un peu plus loin l’analyse de Jones et al. démontrant l’impossibilité de l’explication « officielle » d’une destruction par incendies. Délaissant la mécanique, je me tournai vers la thermodynamique et j’arrivai à la conclusion que, pour des raisons d’énergie massique, étant donné l’énorme quantité de chaleur libérée à Ground Zero, qu’il est possible d’estimer en ordre de grandeur (1 PJ), aucune source d’énergie chimique ne peut expliquer les phénomènes observés, et qu’en conséquence seule une source d’énergie nucléaire, profondément enfouie (ce qui explique le refroidissement très lent du site), était compatible avec la physique connue.

Pour dérangeante qu’elle soit, cette conclusion ne découlait de rien d’autre que de l’application d’une physique très robuste et assez simple à des données librement disponibles ; je décidai donc de la mettre à la disposition de la communauté internationale sous la forme d’une pré-publication sur le site d’archivage en ligne HAL :

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02004696

Curieusement, après avoir soumis ce même article sur arXiv.org, et avoir reçu le 18/02/2019 à 16 h 07 le message suivant :

« Your article is scheduled to be announced at Tue, 19 Feb 2019 01:00:00 GMT. The abstract will appear in the subsequent mailing as displayed below, except that the submission identifier will be replaced by the official arXiv identifier. Updates before Mon, 18 Feb 2019 19:00:00 GMT will not delay announcement. »

je reçus finalement un autre message le même jour à 22 h 28 de la modération, qui prouve s’il en était besoin le caractère sensible du sujet :

« Dear arXiv user, Our moderators determined that your submission is on a topic not covered by arXiv. As a result, we have removed this submission. While arXiv serves a variety of scientific communities, not all subjects are currently covered. Submissions that do not fit well into our current classification scheme may be removed. We encourage you to find another open access forum that serves your discipline. »

Ces curieux prétextes semblent perdre de vue que la démarche scientifique ne se définit pas par le sujet d’étude mais par la méthode employée, et qu’un article ayant recours exclusivement à la physique peut difficilement être classé en dehors des domaines couverts par arXiv. Quoi qu’il en soit, HAL m’a permis de publier ce travail — avec deux révisions mineures portant essentiellement sur le résumé — et je me félicite que la communauté des physiciens puisse de ce fait en être informée.

Dans mon entourage scientifique, cet argument reçut deux sortes d’accueil : il fut soit encensé6 soit ignoré, sans doute parce que certains préfèrent ne pas savoir plutôt que comprendre une vérité qui les emmène trop loin. C’est pourquoi je souhaite que la SFP s’empare collectivement du problème afin de savoir si le fait de prouver l’utilisation d’explosifs nucléaires souterrains (profondément enfouis) au World Trade Center est le résultat :

— d’une démonstration erronée qu’il convient de corriger ;

— d’une démonstration juste mais sans importance ;

— d’une démonstration juste et de grand intérêt, pour l’humanité comme pour le prestige et la pédagogie de la physique.

Il serait dommage qu’une suite à la démonstration de Jones et al. (et d’autres) ne trouve aucun écho et surtout ne suscite aucun élan collaboratif dans notre communauté pour critiquer, affiner, compléter le modèle : je ne prétends évidemment pas être omniscient ni infaillible, mais seulement être un honnête physicien généraliste se consacrant principalement à l’enseignement, et je souhaite ardemment que toutes les compétences se mobilisent pour clarifier et compléter ce qui doit l’être.

Dommages collatéraux

Peut-être serez-vous surpris, ou intéressés d’apprendre, que depuis mars 2019 le CNESER m’interdit l’enseignement et la recherche pendant 4 ans dans tout établissement public d’enseignement supérieur, en retenant la moitié de mon salaire, et alors même que mon université a reconnu que personne ne s’était jamais plaint de moi, en 25 ans de carrière, parmi mes collègues ou mes étudiants. Quelle est donc la raison de cette lourde sanction ?

Une commission disciplinaire a été déclenchée à mon encontre parce que j’avais utilisé mon e-mail professionnel, en septembre 2016, pour protester auprès de l’ancien maire d’Albertville Mme Berthet qui avait publiquement diffamé le Pr. Christophe Oberlin, pour qui j’ai une grande estime, afin de justifier sa décision de lui refuser une salle municipale. L’élue en a pris ombrage et s’est plainte auprès du président de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour en exigeant des excuses (produites depuis à deux reprises). Puis, alors que les menaces de poursuites de la mairie d’Albertville étaient abandonnées, le président de l’UPPA M. Amara recevait un « signalement » de la DILCRA à propos de mon blog jugé potentiellement « antisémite » et « négationniste » — sans doute parce que j’y rappelle qu’aucune science ne se construit sur des dogmes, ou y fais une critique élogieuse de l’ouvrage « La République des censeurs » de notre collègue Jean Bricmont7 — et enfin, en février 2017, une lettre du président du CRIF Francis Kalifat me qualifiant notamment de « raciste »8, « antisémite », « négationniste », « militant d’extrême-droite halluciné », « esprit totalement dérangé », « savant fou », « cas psychiatrique », et appelant M. Amara à prendre contre moi toutes les sanctions nécessaires.

Il se trouve que j’avais déjà, sur mon blog (à l’automne 2016), présenté sous forme de fiction la possibilité de détruire des gratte-ciel par explosions nucléaires souterraines, de façon humoristique voire grotesque et sans jamais dire que cette fiction s’inspirait d’événements réels. Il semble que M. Kalifat ne l’ait pas compris de la même façon puisqu’il dit dans sa lettre et pour démontrer que je suis un « savant fou » : « À croire M. Roby, en effet, [. . . ] l’effondrement des tours du WTC serait dû à une charge nucléaire souterraine ».

Sans jamais reconnaître un lien avec les pressions du lobby sioniste, le CNESER m’infligea donc une lourde sanction le 18 mars 2019, après avoir refusé d’auditionner les deux témoins qui étaient venus me soutenir : le Pr. Christophe Oberlin, à l’origine de l’affaire, et mon ami François Sebesi, citoyen français, et juif antisioniste souhaitant s’exprimer sur le rôle délétère du CRIF dans les institutions françaises.9

À vous de voir, ou pas, un rapport entre mes ennuis et mes travaux. En complément, je vous invite à prendre connaissance de deux vidéos :

— l’une documentant les méthodes du lobby sioniste américain pour pratiquer des « chasses aux sorcières » envers certains étudiants et universitaires :

https://orientxxi.info/magazine/lobby-usa-3-la-chasse-aux-sorcieres,2761

— l’autre relatant plus précisément mon affaire :

https://www.youtube.com/watch?v=Z9Z58Z1DDpM

Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire, et j’espère que vous prendrez conscience de l’importance, pour l’ensemble de la communauté des physiciens, en France et dans le monde, d’avancer enfin collectivement et sérieusement dans la controverse du 11-Septembre, sous peine de laisser la place libre aux contestataires les plus farfelus, ou aux adeptes très crédules de la version institutionnelle des événements, qui ne valent pas mieux du point de vue qui devrait être le nôtre puisqu’ils acceptent implicitement un viol des lois de la physique les plus élémentaires. Nous portons une lourde responsabilité dans cette affaire, et serons impardonnables de n’avoir rien dit, de n’avoir rien fait, alors que nous en avons tous les moyens intellectuels.

J’attends maintenant de la SFP une réponse sérieuse et à la hauteur de ce qu’elle représente, c’est-à-dire basée avant toute chose sur la physique, sans quoi je ne verrai plus la nécessité de verser une cotisation à une association qui, tout en affichant sa volonté de promouvoir la physique, laisserait passer une opportunité d’illustrer avec éclat la puissance et la généralité de ses méthodes, en contribuant de surcroît à l’avènement d’un monde plus juste par l’élucidation de manipulations criminelles, et ne s’inquièterait nullement d’une chasse aux sorcières entreprise contre un de ses membres. Des vœux c’est bien, mais se donner les moyens d’une année réussie et porteuse pour la physique, c’est mieux !

En espérant apporter ma contribution au rayonnement de la physique,

F. Roby

P. S. : Copie de cette lettre est adressée au Pr. Christophe Oberlin et à François Sebesi, témoins refoulés par le président du CNESER — mais bien présents et attentifs à l’audition de jugement ; à Jean Bricmont, en raison de son travail sur les nouvelles formes de censure que j’évoquais plus haut et de sa participation à la vidéo « Une perfide censure » citée dans cette page, et à Gérard Lazare, auteur de cette même vidéo.

Suite à ce message, envoyé à l’ensemble des membres joignables du bureau et du conseil d’administration de la SFP, je reçus le 15 janvier 2020 le message suivant de la présidente, adressé à moi seul :

Cher collègue et adhérent,
En ma qualité de présidente de la SFP, j’ai transmis votre message à l’ensemble des membres du bureau et du conseil d’administration.
Nous l’avons toutes et tous lu attentivement et discuté son contenu.
En tant qu’adhérent et ancien membre de la commission enseignement, vous connaissez bien les missions de la SFP et vous comprendrez donc que notre vocation n’est pas de nous prononcer et/ou de prendre fait et cause pour des cas particuliers comme le vôtre.
En vous souhaitant une excellente année 2020,
Catherine LANGLAIS

Estimant que la réponse était un peu courte (et surtout légèrement à côté du sujet), je répondis ceci le 17 janvier, à l’ensemble des membres du bureau et du conseil d’administration :

Madame la présidente, Chère collègue,

Je vous remercie, ainsi que les membres du bureau et du conseil d’administration de la SFP, pour avoir pris connaissance de mon courrier, pour avoir pris le temps d’en discuter et pour y avoir apporté une réponse.

Je crains hélas que cette réponse n’ait que peu de rapport avec la question posée. La longueur de mon courrier ayant peut-être pu en masquer le sens, je vais donc reformuler plus brièvement cette question.

Je vous ai en effet tenus informés de ma situation personnelle, dans une part mineure de mon courrier, non parce qu’il s’agissait de la question posée mais parce qu’il me paraît toujours utile de connaître l’ensemble des éléments d’un problème pour le comprendre, chacun étant libre de juger quels sont les éléments pertinents (« À vous de voir, ou pas, un rapport entre mes ennuis et mes travaux. »). Il est par ailleurs bien connu que des « lanceurs d’alerte » sont attaqués en fonction de ce qu’ils dénoncent (voir par exemple les aventures du professeur Romain Gherardi, découvreur avec son équipe du mécanisme d’action toxique de l’aluminium vaccinal, affrontant portes fermées et suppressions de crédits de recherche plus il apportait de preuves scientifiques), et savoir qui les attaque peut être utile à cerner les raisons de ces attaques.

Pour autant, je connais bien sûr les missions et les statuts de la SFP, qui n’est pas un syndicat de physiciens, et il ne s’agissait évidemment pas pour moi de vous demander de vous « prononcer et/ou de prendre fait et cause » pour mon cas particulier, ni même de vous prononcer sur la validité de mon travail de physique soumis à HAL : la science se valide par la discussion libre et la démonstration, non par « l’imprimatur » de quelque institution, fût-elle spécialisée dans le domaine concerné.

J’indiquais en introduction ceci :

« L’objet de ce message est d’exprimer mon inquiétude sur un certain aveuglement de la communauté des physiciens qui pourrait — et le conditionnel n’est peut-être même pas, hélas, nécessaire — lui nuire grandement à court ou moyen terme, et de solliciter la SFP pour qu’elle contribue à limiter ces dommages, voire profite de l’occasion pour illustrer de façon frappante l’utilité, la beauté et la puissance de notre discipline. »

Ce n’est pas au sens strict (grammatical) une question, mais permettait de situer le sujet de la sollicitation.

La question posée découle logiquement des parties « État des lieux » et « Développements » de mon courrier, avec un rappel dans les deux derniers paragraphes de mon courrier. Afin d’être bien compris, je vais volontairement la transposer sous une forme caricaturale dans un autre domaine.

Serait-il concevable qu’une société de géographes n’émette aucune protestation, aucun avis, ne tente de réveiller aucune conscience, si un discours médiatique dominant, soutenu par des autorités politiques comme le seul acceptable, voire appuyé par des programmes éducatifs officiels, affirmait que la Terre est plate ?

Poser la question c’est évidemment y répondre ; or, j’affirme et je mets au défi tous les destinataires de ce message de prouver le contraire, que le discours médiatique dominant, soutenu par les autorités politiques comme le seul acceptable, et appuyé par des programmes éducatifs officiels, sur les événements du 11-Septembre, comporte implicitement un nombre invraisemblable de viols des lois de la physique les plus élémentaires, que ce soit celles du mouvement de Newton, les premier et deuxième principes de la thermodynamique, ou bien d’autres.

Voilà quelle était la question posée, et la demande faite à la SFP, non de se préoccuper d’un « cas particulier », mais de se préoccuper du viol des fondements mêmes de la physique par un discours ambiant très dominant, une absence de réaction étant perçue comme une approbation implicite de ce viol par le grand public non-physicien qui, logiquement, accorde a priori du crédit à une société savante.

Quoi qu’il en soit, je considère votre réponse — provisoire ou définitive, l’avenir nous le dira — comme la réponse officielle actuelle de la Société Française de Physique, et la communiquerai aux lecteurs de mon blog comme je leur ai déjà communiqué les discussions — surprenantes, même dans le cadre très informel d’un forum de discussion universitaire — survenues sur à sujet entre collègues de mon université.

Par ailleurs, je suspendrai comme annoncé le versement de ma cotisation à la SFP, ne souhaitant pas cautionner un tel aveuglement et pensant qu’il est de ma responsabilité de physicien d’affirmer la priorité des lois de la physique sur le « politiquement correct », tout en restant en accord avec les missions affichées de la SFP :

« la SFP défend les intérêts de la communauté en prenant position et en expliquant comment la physique peut répondre aux défis de la société. »

Bien cordialement,

F. Roby

Par la publication de cet échange, j’entends fournir un document d’étude à quiconque s’intéresse à la science, sa diffusion, son aura sociale, et la fiabilité de ses institutions par rapport aux grandes questions d’une époque. Il est facile de se moquer des erreurs ou aveuglements passés – ce qui a l’avantage de se donner le beau rôle – mais il ne faudrait pas croire que l’époque contemporaine est forcément moins obscurantiste que celles qui l’ont précédée : si les techniques ont beaucoup évolué, l’esprit humain est peu ou prou resté le même.

  1. https://www.europhysicsnews.org/articles/epn/abs/2016/04/epn2016474p21/epn2016474p21.html
  2. https://www.europhysicsnews.org/articles/epn/abs/2016/05/contents/contents.html
  3. https://www.europhysicsnews.org/articles/epn/abs/2017/01/contents/contents.html
  4. https://laboutique.edpsciences.fr/produit/9782868838742
  5. http://nal.udppc.asso.fr/index-nal.php
  6. Notamment par l’astronome retraitée Claude Roddier, dont j’avais contacté le mari François suite à la lecture de son ouvrage « Thermodynamique de l’évolution » et qui, trop occupé par la rédaction du suivant, avait « refilé le bébé » à sa femme… Je recommande au passage les ouvrages de François.
  7. https://aitia.fr/erd/la-republique-des-censeurs/
  8. Pour avoir mon avis sur le racisme, voir ici : https://aitia.fr/erd/la-logique-glissante-des-antiracistes-de-facade/
  9. Les personnes intéressées pourront télécharger ici mon argumentaire de défense, dont pas une ligne ne fut abordée à l’audition de jugement : https://aitia.fr/erd/wp-content/uploads/2020/07/faits-et-discussion-light-annexes.pdf

21 commentaires sur “La Société Française de Physique ne voit rien venir

  1. Pour avoir été un de vos étudiants, je reconnais et salue votre haute compétence scientifique, le savoir et aussi avoir l’humilité de dire “je ne sais pas”.
    Les thèses que vous défendez (devrais je dire que vous étayez) sont tout à fait cohérentes. Le rôle de la science n’est pas de répondre à la question” pourquoi? “(C’est le rôle de la religion) mais de répondre à la question “comment?”.
    Notre rôle de scientifiques est d’expliquer dans la mesure de nos savoirs et de nos modèles les phénomènes observés, ce que vous avez fait durant vos cours et que vous referez bientôt je l’espère, en aucun cas de donner une explication sur les tenants et aboutissants d’un acte ou d’une série d’actes (c’est de la politique!).
    Je regrette qu’à la faveur d’émission télévisée, tout un chacun se pose en expert, en sachant…rendons aux sciences leur place et aux sachants leur légitimité en clouant le bec à des politico-media dont le seul but est de répéter un mensonge suffisamment pour qu’il se transforme en vérité.
    Je salue votre rigueur et la SFP pourrait se rappeler aux mânes de R Feynman : “si vos observations ne sont pas cohérentes avec votre modèle, il faut changer de modèle”.

    1. Merci pour ce commentaire qui m’encourage, j’espère que vos années de formation universitaire vous ont été profitables. En effet, le rôle des scientifiques est de s’intéresser au “comment”, d’où la double incohérence de ceux qui se sentent pétrifiés dès qu’on les qualifie de “complotistes” s’ils ont le malheur d’appliquer leur science au 11-Septembre, comme je l’expliquais à la SFP.

      Je suis curieux de savoir ce que dirait le regretté Feynman de l’époque actuelle ! En tout cas il savait répondre aux dérives communautaires :

      http://the-bing-bang-blog.blogspot.com/2013/03/etre-et-ne-pas-etre-juif-propos-du.html

      Un lien qui m’a été communiqué… par un autre ancien étudiant !

  2. J’ai un COMMENT à vous soumettre.
    Comment peut-on expliquer la présence de soufre dans les décombres ?
    Le placoplâtre, comme on nous l’a suggéré ?

    Des scientifiques de la Minerals, Metals and Materials Society avaient rapporté au mois de décembre
    2001, avoir retrouvé dans les décombres de la tour 7 un acier fondu contenant des traces d’oxyde et de
    sulfure de fer qui rendent cet acier moins résistant à la chaleur.
    Ces scientifiques avaient donc retrouvé des traces de soufre et pensaient que l’acier des poutres de la tour 7 avait atteint 1000°C (le kérosène brûle entre 700 et 1500°C mais ne chauffe peut-être pas autant lesdites poutres) :
    https://www.tms.org/pubs/journals/JOM/0112/Biederman/Biederman-0112.html

    Or il n’y a que très peu de soufre dans l’acier (il faut qu’il soit de mauvaise qualité).
    Et là, ils avaient remarqué des traces de “fusion liquide eutectique de deux métaux” : oxyde de fer et oxyde de soufre … Comment du placoplâtre aurait-il pu se mêler de façon homogène avec de l’acier ? Ces deux éléments sont-ils miscibles ? Ces scientifiques auraient pu reconnaître le placo tout de même.

    En février 2002, le New York Times avait également rapporté la présence « inhabituelle » de cet élément corrosif sulfurique dans les ruines des tours jumelles, et les spécialistes ne pouvaient en déterminer l’origine ni savoir s’il avait agi avant ou après l’effondrement. Nous pensons toutefois utile d’informer le lecteur que le soufre est un élément clef d’un explosif.

    S’agissant de la tour 7, le 29 novembre 2001, le New York
    Times rapportait que des experts n’étaient pas entièrement satisfaits par l’hypothèse d’un
    effondrement dû au carburant stocké dans des containers. Certains d’entre eux jugeaient que les
    dégâts causés par des débris tombés des deux tours avaient eu leur rôle ainsi qu’une « autre source de
    chaleur ». Les parties en acier qu’ils avaient retrouvées au milieu des débris semblaient « avoir été en
    partie EVAPOREES à des températures extrêmement hautes » et il avait été retrouvé « un certain type
    de carburant » dont le rôle était jugé significatif dans la destruction (375 « Engineers Have a Culprit in the Strange Collapse of 7 World Trade Center : Diesel Fuel », New York Times, 29/11/2001, p.B9).

    Sait-on désormais de quel “carburant” il s’agissait ?
    Vrai ou contre-feu à l’hypothèse du nucléaire souterrain ??
    C’était là des observations précoces à chaud, mais bon…

    1. Je suis désolé de vous décevoir mais je n’ai pas de réponse pour le soufre. Il est certain que le plâtre en contient, et qu’il y en a très peu dans l’acier (je suppose que vous avez voulu écrire : “il faut qu’il soit de bonne qualité” ?) mais je ne sais pas si cela suffit à expliquer ce qui a été observé.

      J’ai bien une piste pour la corrosion rapide par contre, pas due au soufre mais à l’acide nitrique (qui forme des vapeurs jaunes-orangées, comme on a pu en voir sur certaines photos) : le rayonnement gamma en présence d’air (qui contient de l’azote comme vous le savez) et d’eau produit de l’acide nitrique, je l’ai évoqué en p. 43 de mon article en donnant une référence.

      Quant à votre dernier article du NYT, je l’ai cité dans mon article (réf. 10) et selon le NYT il s’agit de “diesel fuel”… évidemment insuffisant à expliquer les phénomènes observés et en particulier l’évaporation de l’acier (ou du fer).

      Bonus : rigolons-en avec une image (in English, sorry), le “diesel fuel” étant assez proche du “jet fuel” (kérosène).

      NNSA WTF ?

  3. Bonjour Francois,
    merci pour tout ce que vous faites et vous avez fait… la science ne peut être utilisée pour des gains élitistes faciles, avec l’adhésion tacite de nous tous.
    A l’issue d’un bel article publié le 15 février 2015, Kevin Ryan déclare:
    “.. Les faits importants devraient être facilement reconnus par n’importe quel scientifique, l’abus de la science devrait être la base d’une protestation mondiale de la communauté scientifique. Le fait que cela ne soit pas indique que de nombreux scientifiques ne sont pas encore en mesure de reconnaître la fausse science ou ils ne peuvent pas en parler par peur de la stigmatisation sociale. Il est possible que notre société n’ait pas assez souffert pour obliger les scientifiques à quitter leur zone de confort et à contester cette exploitation de leur profession. Sinon, l’abus de la science, à des fins politiques et commerciales, cela ne fera qu’empirer. ”
    Les virus les plus dangereux aujourd’hui pour l’humanité sont «Dieu argent» et «La Médiocratie» décrits par Alain Deneauld. dans son livre.
    Courage
    Enrico

  4. Bonjour Mr Roby, j’ai un peu décroché de l’internet ces derniers mois et je viens de prendre connaissance du rapport de l’université de Fairbanks en Alaska concernant le WTC7. Pensez vous que ce rapport peut, enfin bref, que pensez vous du travail de vos confrères (professeur J. Leroy Hulsey, ingénieur Zhili Quan, professeur Feng Xiao)?

    1. Bonsoir,

      Ce rapport de l’Université de Fairbanks, sorti en mars 2020, s’est un peut fait voler la vedette par un certain virus… il est pourtant très intéressant, même si, je le précise d’emblée, je ne l’ai pas encore lu en entier (à ma grande honte).

      Je me contenterai pour l’instant de commenter une partie de la conclusion (p. 110 du document) :

      It is our conclusion that the collapse of WTC 7 was a global failure involving the near-simultaneous failure of all columns in the building and not a progressive collapse involving the sequential failure of columns throughout the building.

      C’est-à-dire : “Nous arrivons à la conclusion que l’effondrement du WTC7 était une défaillance globale impliquant la rupture quasi-simultanée de toutes les colonnes du bâtiment et non un effondrement progressif impliquant la rupture séquentielle de colonnes à travers le bâtiment“.

      Si les auteurs du rapport ne disent finalement pas quel a été le moyen de démolition employé, cette rupture simultanée de toutes les colonnes peut aussi être interprétée comme la disparition simultanée de tous les supports de ces colonnes… c’est-à-dire la création d’un cratère sous le bâtiment. Or c’est justement ce que permet de faire une explosion nucléaire souterraine bien dosée (énergie et profondeur) :

      https://www.youtube.com/watch?v=u1Xe1TUQrpY

  5. Bonjour, C’est par le hasard de mes recherches que je prends connaissance de votre blog. J’y admire le talent, la rigueur et l’humour que vous y exposez.
    Nous sommes sortis du même moule et, semble-t-il, faits de même pâte. Nous aurons certainement à échanger lorsque je disposerai de tout mon temps.
    Pour votre information et, j’espère, votre plaisir, je vous rapporte ci-dessous le courrier que j’ai envoyé à Olivier Berruyer (dont le site publie régulièrement quelques articles bien intéressants, quoique souvent repris d’autres sites). Si le dossier sur le 11/9 ne semble être qu’une duplication des délires de Quirant, celui sur le Covid-19 lui fait concurrence. N’ayant aucune compétence ni en physique ni en médecine, O.B. fait le choix de reposer entièrement sur un représentant du politiquement correct. Suite à mon courriel, LesCrises publiait une recherche d’un ingénieur ou scientifique “rigoureux” pour “rédiger [REDIGER!] un debuking” durant l’été! J’attends avec curiosité le résultat.Voici le courriel :

    Monsieur,

    Veuillez trouver ci-dessous un court texte que je propose à votre sagacité. Bien à vous.

    L’objet mental que je propose au sociologue que vous êtes, ainsi d’ailleurs qu’au militant de la cause scientifique, consiste en un décryptage (une mode en promotion permanente chez les journalistes) de phénomènes similaires que je propose en diptyque.

    1er tableau.

    Je ne doute pas que vous n’ayez suivi la saga orwellienne nommée Covid-19 dans ses grandes lignes au moins. Et, en particulier, l’épisode fourni par The Lancet, que je résume comme suit.

    Trois cardiologues réputés co-signent un article que The Lancet publie le 22 mai, en pleine polémique sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine, article qui en affirme le caractère très néfaste. D’une ampleur rarissime (96 000 patients), bouclée en un temps record (un mois), cette étude statistique fut immédiatement saisie comme référence (prétexte ?) par l’OMS pour interrompre tous les essais en cours de cette molécule controversée. Sans attendre l’avis de l’expert français en la matière Didier Raoult, avis qui avait portant été sollicité, le ministre de la santé prit, avec l’approbation de son conseil scientifique, la même décision avant d’en interdire la prescription. Le lendemain (le 25), le médecin marseillais qualifiait l’étude de « foireuse ». Et début juin, une centaine de scientifiques du champs médical adressait une lettre au directeur de la revue, exprimant leurs doutes quant à la validité de ladite étude et demandait un accès aux données originelles afin de réaliser un audit. Cet accès fut refusé par le quatrième signataire de l’article, le dirigeant de la minuscule firme américaine ayant fourni les dossiers réputés avoir été collectés auprès de 671 hôpitaux. En conséquence, les trois médecins co-signataires exigèrent la suppression de leur nom. Sur leur demande, le directeur du Lancet retirait l’article.

    La leçon donnée est d’une limpidité didactique : un refus de transparence, induisant un empêchement de vérification par les pairs, exclue du domaine de la science.

    2e tableau

    Le NIST, bras technique de l’administration fédérale US, s’était vu confier en novembre 2002 la mission d’expliquer comment et pourquoi trois tours du WTC furent entièrement détruites le 11 septembre 2001. Le rapport sur un travail partiel de simulation concernant les tours jumelles fut publié en 2005 et celui sur la WTC7 en 2008. Si le NIST reconnu son échec à produire une simulation de la destruction des tours jumelles, il aboutissait à obtenir de ses ordinateurs un effondrement de la troisième sans toutefois réussir à reproduire celui que les enregistrements vidéos montraient. Hantés de doutes quant à la validité de ce travail, trois mille architectes et ingénieurs de par le monde demandent une enquête indépendante (des structures étatiques). Par deux foisq au moins, il fut demandé au NIST qu’il donne accès aux données et algorithmes utilisés afin que puisse être réalisé un travail de vérification par les pairs. Ces demandes furent rejetées (janvier 2010 et février 2016) sous le prétexte que leur divulgation pourrait « mettre en péril la sécurité publique » (Finding Regarding Public Safety Information). En 2020, les rapports du NIST restent des références scientifiques que toutes les Institutions, y compris scientifiques, ainsi, évidemment, que les médias, citent comme sources de connaissance attestée. Ils sont donc en réalité objets de croyance, justifié par l’argument d’autorité (les ingénieurs du NIST, sérieux et compétents, n’ont pu que réaliser un bon travail).
    L’énigme à résoudre

    Pourquoi ce qui fonctionne pour une étude scientifique médicale ne fonctionne pas pour une étude scientifique de physique des matériaux ? Les principes de la science ne seraient-ils donc pas universels ?

    A vous de répondre à ce défi.

    Bernard VILLIEN

    Retraité

    Ingénieur en mécanique (INSA 1969)

    DESS préhistoire et anthropologie

    1. Merci beaucoup pour vos encouragements et vos commentaires, de grande qualité. C’est avec grand plaisir que je les publie. Il m’arrive parfois de censurer certains commentateurs (récemment, un qui m’insulte en essayant de démontrer que les bombes nucléaires n’existent pas…) mais là, on est tout à fait de l’autre côté du spectre !

      Je me suis permis de remplacer “OB” par “Olivier Berruyer” dans votre texte, pour ceux qui auraient du mal à comprendre de qui il s’agit.

  6. Précision concernant mon message : ceci était une copie d’un courriel envoyé à G. Bronner.
    J’ai envoyé en plus de cette copie le texte suivant avec un rappel de ses multiples professions de foi envers la Science :

    Lyssenko en Amérique

    L’Occident a depuis toujours interprété à son avantage l’instrumentalisation politique de la Science telle que l’URSS l’a pratiquée avec la génétique au XXème siècle. Il y voyait l’effet d’une idéologie perverse, le marxisme, et se croyait indemne d’un travers attribué au totalitarisme soviétique. Il n’a pas compris que c’était là l’expression d’un fondement anthropologique des sociétés. Avec le versant scientifique soutenant le narratif officiel des évènements du 11 septembre 2001, les USA ont fourni un cas d’école remarquable en exprimant cette réalité profonde : les formes d’activité intellectuelle restent sous le contrôle de l ‘idéologie (hégémonique) qui commande le consensus social.

    Deux figures dominantes.

    Trophim Denisovitch Lyssenko (1898-1976) était un technicien agronome ukrainien transmué en phare de la génétique soviétique plus grâce à une dévotion inconditionnelle envers la doctrine du matérialisme dialectique, base incontournable de toute connaissance selon les marxistes, qu’à sa rigueur scientifique. Au faîte des honneurs dans le monde communiste des années cinquante puis discrédité après la disparition de Khrouchtchev, sa déchéance signa la déconfiture de la théorie pseudo-scientifique dite ‘génétique mitchourinienne’, réputée anti-bourgeoise, qu’il avait réussi à imposer en URSS.

    Le biologiste d’origine roumaine Denis Buican exposa cette sombre aventure dans son lumineux ouvrage « l’éternel retour de Lyssenko » (éditions Copernic, 1978). En justification de ce titre, une phrase en quatrième de couverture concluait : « Tant que brûleront les feux de l’inquisition, le lyssenkisme, enfant naturel d’un dogmatisme déjà contenu dans l’œuvre de Marx, fera sans fin son éternel retour ».

    Il fallut attendre l’automne 2001 pour voir un avatar majeur du jardinier-généticien soviétique surgir à l’opposé des terres marxistes : aux USA mêmes. Cette réincarnation inattendue emprunta le nom (d’origine tchèque) de Zdenek Bazant, professeur en sciences des matériaux et génie civil à l’université Northwestern d’Evanston, dans l’Illinois.

    Plus de quatre cent publications scientifiques sur le béton lui ayant acquis une considération internationale, innombrables étaient ceux qui lui voyaient à juste titre une auréole d’expertise lui orner la calva. Membre d’une dizaine d’académies des sciences, docteur honoris causa de sept écoles ou universités, collectionneur impressionnant de médailles, dont une dizaine de la part de l’Association Américaine des Ingénieurs du Génie Civil (ASCE), il fut un moment rédacteur en chef du « Journal of Engineering Mechanics » (la publication de cette association). Zdenek Bazant fut en 1988 le bénéficiaire d’une bourse d’étude dans le cadre de la politique de l’OTAN de pêche aux scientifiques issus de l’ex-empire soviétique (Nato senior scientist fellowship).

    à suivre

    1. Le parallèle entre Lyssenko et Bazant est en effet des plus pertinents ! Et je pourrais vous citer le nom de certains collègues, bien plus galonnés et médaillés que moi, qui m’ont traité de tous les noms lorsque j’ai osé émettre publiquement le même avis que vous. Leur argument ? la collection de médailles de Bazant, garante selon eux de l’excellence scientifique !

  7. suite.

    Bazant dans l’arène médiatique.

    Il semblerait que les toutes premières déclarations de professionnels affirmant que le sort des tours détruites le onze septembre 2001 ressemblait tout de même à de la démolition contrôlée aient déclenché une puissante motivation pour intervenir : le surlendemain du drame, il expédiait au sus-dit ‘Journal of Engineering Mechanics’ une étude de la destruction des tours jumelles intitulée « Pourquoi le World Trade Center s’est-il effondré ? Analyse simplifiée ». Cette production quasi instantanée d’un article scientifique dans des conditions extrêmes –dossiers de conception/construction non consultés, aucune donnée sur les dégâts internes provoqués par les avions et les incendies- non seulement constitue un exploit inégalé mais a certainement dû répondre à une incoercible urgence, celle (qui fait sens) de verrouiller –côté science- le récit officiel déjà en place contre les effets délétères de l’esprit critique. Bien entendu, l’ASCE lui ouvrit sans barguigner les colonnes de son magazine après que le comité de lecture ait accordé illico presto une indulgence infinie à cet article doctement affirmatif bien que totalement hypothétique.

    Le modèle présenté par Bazant peut être ainsi décrit : les étages endommagés par les avions, subséquemment affaiblis par les incendies, ont été incapables de retenir les parties supérieures. Celles-ci ont alors ‘chuté sur deux ou trois étages’, produisant un ‘choc puissant’. Ce bloc, agissant comme un piston, écrase successivement les étages inférieurs avant d’être lui-même détruit en arrivant au sol. Cette représentation était pourtant immédiatement incompatible avec le fait que quatorze personnes, principalement des pompiers, qui se trouvaient dans les étages inférieurs de l’escalier B au moment de la destruction de la tour nord se sont retrouvées choquées mais avec le seul ciel au-dessus d’elles, à contempler le vaste champ des débris des deux gratte-ciel s’étendant tout autour de leur assise. Elles purent de ce fait immédiatement quitter les lieux.

    La destruction des tours jumelles selon Bazant : science ou trompe-l’œil ?

    Au contraire des manipulations mentales qui s’appuient sur un détournement de la langue pour installer un filtre déformant le réel, toute science commence par bien nommer les choses. Ainsi, ces blocs supérieurs, du fait de la continuité maintenue des structures après impacts, n’ont pas pu ‘chuter’ sur les parties inférieures : elles n’ont pu éventuellement que s’affaisser progressivement. Donc, pas de ‘choc puissant’ possible. Par ailleurs, nommer cette destruction ‘effondrement’ est tout aussi ‘erroné’ car les multiples enregistrements vidéo (accessibles sur la toile) attestent un phénomène progressif, continu et d’une parfaite verticalité, d’expulsion centrifuge violente des structures périphériques ( avec des pièces de plusieurs tonnes projetées jusqu’à 150 m de distance) ainsi que la formation immédiate et continue d’un vaste nuage de poussières extrêmement chaudes (qui ont brûlé les automobiles stationnées alentour). Il y a donc là, dès le départ, un déni de réalité qui interroge.
    Par ailleurs, cet article ne possède intrinsèquement aucune valeur probante : brandir une panoplie de formules mathématiques relatives au comportement théorique de structures métalliques porteuses ne fait pas science car celle-ci naît exclusivement de la confrontation du modèle à la réalité. Or, les seules données physiques que Bazant avance pour implicitement justifier l’utilisation des myrifiques équations décrivant la faillite des structure porteuses sont des affirmations vagues et purement hypothétiques (…perte des protections thermique…très haute température…), voire tout simplement fausses (…incendie d’énorme proportion… échauffement prolongé…de l’ensemble des colonnes…) car démenties par les vidéos disponibles. Il faut bien sûr en rester au principe fondamental de la science : quand l’observation ou l’expérimentation est en désaccord avec la théorie, cette dernière est inepte, quelle que soit l’intelligence, la renommée, le charisme ou le nombre de médailles et de publications de l’auteur du modèle.

    Zdenek Bazant représente les tours comme des cylindres, ce qui est icono-graphiquement exact, mais physiquement faux si on désire illustrer les structures porteuses dans leur fonctionnalité mécanique. Une image vraie serait plutôt celle de forme tronc-pyramidale car ces structures s’allègent au fur et à mesure de leur élévation. Mais, évidemment, une telle représentation ferait immédiatement et intuitivement comprendre que les sections supérieures sont, par construction, dans l’incapacité de détruire sans une large réserve d’énergie cinétique les parties inférieures et que c’est, dans le cas présent, exactement l’inverse qui doit se produire (ce qu’une étude minutieuse des vidéos de la tour Nord confirme). L’éminent professeur exhibe un imaginaire un peu débridé lorsqu’il répète comme un mantra que ses « résultats sont en accord avec toutes les observations ».

    Chargé de fournir l’explication scientifique de la destruction complète des trois tours (WTC1 et 2, les jumelles, ainsi que WTC7), le NIST, fidèle bras technique du gouvernement, échoua dans cette mission. Et, comme palliatif au travail de simulation qu’il a été incapable de réaliser pour les tours jumelles, il se contenta de reprendre en son rapport final (2005) l’affirmation d’un ‘effondrement spontané inéluctable’. Ce qui confirme l’utilité de l’intervention du maître en béton.

    à suivre

    1. Je pense que Bazant représente les tours comme des parallélépipèdes plutôt que comme des cylindres (ce qui sur un croquis en 2D peut être ambigu), mais à part ce détail je suis entièrement d’accord avec vous : il joue sur l’aspect graphique et ignore l’aspect structurel, ce qui pour un spécialiste des structures est plutôt gênant ! En somme, il faut penser à ces tours comme à la Tour Eiffel, avec une base beaucoup plus massive et résistante que le sommet, si l’on veut prendre une image très simple (voire simpliste, mais néanmoins meilleure que celle implicitement suggérée par Bazant).

      1. Vous avez bien sûr raison; il s’agit là d’une inattention de ma part. Je corrige pour d’éventuels futurs récipiendaires. Merci pour votre sagacité.

  8. Merci pour vous réponses. Faites moi savoir s’il y a un problème avec la dernière partie du texte pour qu’elle n’apparaisse pas suite au commentaire n°7 alors que votre compteur indique qu’il y en a huit?

    1. Je ne comprends pas votre question : il y a en tout 16 commentaires (17 avec celui-ci) mais votre dernier porte le numéro 8 car les réponses aux commentaires voient leur compteur réinitialisées. Voulez-vous que je corrige directement “cylindres” par “parallélépipèdes” dans votre texte ? Je peux bien sûr le faire, et supprimer votre réponse de 15h57 (et celle-ci) afin que ce soit cohérent.

  9. Ne changez rien de ce qui apparaît. Je veux juste vous expliquer que mon dernier commentaire (n°7) se termine par un “à suivre”. Il y a un dernier paragraphe que j’ai essayé en vain de laisser. Avant vos réponse à mes commentaires, le compteur indiquait 8. Je supposais donc que pour une raison que je ne connaissais pas, ce dernier paragraphe était rejeté (saturation? débordement d’une limite?…).

    1. Je n’ai rien vu comme suite à votre commentaire n°7. Essayez une autre fois, ou envoyez-la moi par le formulaire de contact (partie droite de la page sous “Commentaires récents”) afin que je l’ajoute manuellement à votre commentaire, en supprimant “suite”. Il est possible qu’il y ait des limites mais je ne les connais pas, en tout cas j’ai déjà eu davantage de commentaires pour un même article.

  10. suite et fin.

    USA : l’impossible controverse domestique

    Il n’est même pas d’ailleurs nécessaire d’entrer dans des considérations techniques pour être capable de se faire indirectement une idée de la valeur scientifique de ce ‘travail’. Le diable se cachant dans les détails, vérifier l’attachement de l’auteur à la déontologie de la science suffira pour y voir clairement les stigmates de la tromperie.
    Son article publié en janvier 2002 dans le Journal of Engineering Mechanics et les publications complémentaires subséquentes (jusqu’à celle de janvier 2011) avaient suscité une critique relevant l’utilisation de données numériques ‘erronées’. Les auteurs ( Tony Szamboti et Richard Johns) proposèrent leur texte critique au dit journal en mai 2011, lequel fut refusé de publication en août 2013 après quelques manœuvres dilatoires et sur la base d’une obscure qualification (« hors champs »). Constatant la défaillance déontologique de l’association professionnelle dominante aux USA, deux universitaires (Steven Jones, physicien, et Robert Korol, spécialiste de génie civil) et un ingénieur en structures mécaniques (Szamboti), proposèrent en 2016 à la Société Européenne de Physique un nouvel article dénonçant la fraude partagée par le NIST et Bazant. Europhysics news publiait l’article (1) ainsi que, par la suite, la pseudo réponse de Bazant (2). Pseudo car celui-ci se contentait de réitérer sa thèse sous un titre aussi transparent qu’audacieux (Etude mathématique des comportements mécaniques prouvant la nature spontanée de l’effondrement des tours suite aux collisions). Il ne fut pas permis aux contradicteurs de lui répondre.

    La comparaison des deux articles est parlante. Quand l’article critique se restreint à un argumentaire factuel sur six contradictions ou ‘erreurs’ dans les données physiques utilisées, la réponse de Bazant ignore totalement cet argumentaire et insulte les auteurs en qualifiant leurs critiques de ‘communes’ (dans le sens : propos de comptoir). Ce déni de légitimité sous forme d’argument d’autorité est renforcé d’abord par le fait que la bibliographie accompagnant le texte de Bazant ignore l’article auquel il répond (et, pour ce qui est de la controverse en question, liste quasi-exclusivement ses propres parutions et celles du NIST), puis par la présentation qu’il fait de lui-même, laquelle donne l’impression de décrire un poitrail de maréchal soviétique. Il semblerait bien que pour lui, le scientifique est un personnage qui publie dans les revues à comité de lecture adoubées par les Institutions et non pas celui qui humblement se plie à la déontologie et qu’il se situe dans cette polémique comme un homme de pouvoir en place de connaissance.

    Destruction de la tour n°7 : Bazant et le NIST en situation d’échec et mat

    Bazant semble avoir parfaitement acquis cette caractéristique culturelle que les Anglais, adoptant le mot hébreux, nomment ‘chutzpah’, ce culot insolent qui fait tranquillement proférer les plus ahurissantes affirmations. Ainsi soutient-il le travail du NIST qui concluait ( rapport final publié en 2008 !) que la troisième tour totalement détruite ce même jour s’était effondrée naturellement en raison d’incendies non maîtrisés. Dans sa courte mais intense défense de la simulation par le NIST de cet effondrement, Bazant assène par quatre fois le mantra selon lequel de nombreux étages furent simultanément envahis par des incendies intenses et durables. Pourtant, même le NIST est contraint de reconnaître que les feux notables ne concernaient que six étages sur les 47 de l’immeuble, qu’ils étaient nomades, épuisant en 20-30 minutes les postes de travail disposés sur chaque plate-forme, et qu’ils ne furent même pas capables de passer d’un étage à un autre. Il reste par ailleurs sagement muet quant aux deux secondes lisibles de chute libre enregistrées et reconnues -mais non expliquées- par l’instance gouvernementale. Même silence quant au refus de cet organisme de rendre publiques l’entièreté des sources, protocoles et données qu’il a utilisé pour sa simulation (3), confirmant sa dimension politique par la protection obtenue des Institutions au prétexte de ‘sécurité publique’. Le NIST s’est dispensé d’expliquer en quoi ces données techniques pouvaient être utiles à de potentiels terroristes.

    Pas de chance pour ces adeptes du récit officiel, un courageux professeur de génie civil de l’université de Fairbanks proche de la retraite (à peu près à l’abri donc des ennuis que pourrait lui valoir son audace), possesseur de diplômes scientifiques dûment estampillés (lui épargnant d’être classé parmi les « physiciens autoproclamés »), vient de clore une étude de quatre ans sur la troisième tour (WTC7) qui établit la forfaiture du NIST. Toutes les données, méthodes et algorithmes de calcul ont été rendus publics à fin de recueillir remarques et critiques. Le NIST ne s’est pas manifesté. C’est que la série de simulations réalisée par le Pr Leroy Husley prouve que la seule manière d’obtenir un effondrement similaire à ce que donnent à voir les enregistrements vidéo disponibles (ce que le NIST a été incapable de réaliser) est sous l’hypothèse d’une rupture synchronisée de toutes les structures porteuses, c’est-à-dire, pour parler clair, d’une démolition contrôlée. Après avoir en fin décembre 2019 collecté les commentaires déposés, la version finale de cette étude était rendue publique en mars 2020. Elle a été expédiée au NIST comme support d’une demande de rectification de leur travail. Aucune réponse ne lui a été donnée à ce jour (15 juin 2020).

    La doxa souveraine
    Ainsi, ce qui était vrai pour ‘l’affreux régime socialiste’ de l’URSS l’est également pour le ‘merveilleux régime libéral’ leader de la civilisation occidentale : la Science –même la plus dure, ce qui laisse imaginer ce qu’il peut en être des ‘sciences molles’ comme la sociologie ou des arts qui se prétendent sciences comme la médecine- se révèle n’être qu’un appendice du paradigme idéologique lorsque les enjeux s’avèrent de taille ou que la légitimité de la doxa est mise en danger par le regard critique. Et dans les deux cas, comme dans le cas général (la réalité de toute société humaine, indépendamment de toute forme idéologique spécifique), les médias adoubés, dans leur habituelle ferveur d’adhésion au Système, restent les idiots utiles ou les propagandistes conscients au service de la dominance du moment qui dicte le récit devant faire consensus.

    Bernard VILLIEN, retraité, ingénieur en mécanique, DESS en préhistoire et anthropologie

    1) https://www.europhysicsnews.org/articles/epn/pdf/2016/04/epn2016474p21.pdf
    2) https://www.europhysicsnews.org/articles/epn/pdf/2017/01/epn2017481p18.pdf
    3) L‘affaire de l’étude Mehra & Co, probablement ‘bidon’, que The Lancet a publiée le 22 mai, en pleine polémique sur l’utilisation de l’hydrxychloroquine et qui concluait dans sa dangerosité et son insuffisance thérapeutique, s’est trouvée exactement dans la même configuration. En effet, le refus de donner accès aux données originelles a entraîné le retrait de leur nom par les trois médecins co-signataires puis de l’article par le directeur de la revue. Comportements exemplaires : un refus de transparence, quelque soit le motif avancé, correspond à un empêchement de vérification par les pairs acté par une rétention d’information sur les données ou les processus de calculs engagés. Un tel refus implique une exclusion du domaine de la Science. L’article du Lancet ne peut plus depuis être cité comme source de connaissance. Ce qui devrait être le sort du rapport du NIST depuis janvier 2010.

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