La chute du modèle occidental (Thierry Meyssan)

La Révolution française n’a pas été déclenchée par un abus royal. Les Français ne pensaient pas renverser la monarchie. Ce sont les Parisiens, convaincus que la capitale serait attaquée par des armées étrangères et que le roi ne la défendrait pas, qui s’emparèrent des armes qui étaient stockées à la prison de la Bastille.

La Révolution française n’a pas été déclenchée par un abus royal. Les Français ne pensaient pas renverser la monarchie. Ce sont les Parisiens, convaincus que la capitale serait attaquée par des armées étrangères et que le roi ne la défendrait pas, qui s’emparèrent des armes qui étaient stockées à la prison de la Bastille.

[Note de l’administrateur de ce blog : il semble que le premier sinistre de l’aFrance ait décidé de hâter la transition vers un monde nouveau.

D’une certaine façon, on peut lui dire merci, comme on peut dire merci à Manuel Valls d’avoir promu le visionnaire Alain Soral et le génial humoriste (tout aussi visionnaire) Dieudonné M’bala M’bala.

On pourra améliorer la compréhension de la situation en lisant l’excellent livre de Jean-François Gayraud, Le nouveau capitalisme criminel.]


Réseau Voltaire, 20 octobre 2020

Le modèle occidental, basé sur le capitalisme et la démocratie, ne parvient plus ni à défendre l’intérêt général, ni à garantir la souveraineté populaire. En accumulant ces deux échecs, il réunit les deux ingrédients d’une révolution généralisée.

La crise du capitalisme

Historiquement, la crise de l’Occident a débuté avec la crise du capitalisme américain, en 1929. À l’époque, les livres et journaux affirmaient majoritairement que la concentration du capital stérilisait l’économie en empêchant la concurrence dans de nombreux domaines. Alors que la famine sévissait aux USA, trois modèles politiques étaient proposés par la presse de l’époque pour sortir de cette impasse économique :
- le léninisme avec la nationalisation de tous les biens de production au risque d’anéantir toute initiative individuelle ;
- le fascisme de l’ancien représentant de Lénine en Italie, Benito Mussolini, qui prévoyait non pas de lutter contre la concentration du capital, mais de l’organiser au sein de corporations, au risque de faire perdre aux salariés toute possibilité de résister à des employeurs abusifs ;
- le progressisme de Franklin Roosevelt pour qui la technologie devait relancer l’économie et apporter la solution pour autant que l’on rétablirait la concurrence en démantelant les grandes sociétés (selon la doctrine de Simon Patten).

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L’impossible révolte des peuples d’Occident
(Gabriel Rabhi)

[Note de l’administrateur de ce blog : j’ai déjà mis en lien cette vidéo à plusieurs reprises sur ce blog, ou la version intégrale de presque 2h qui mérite vraiment le détour. Mais vu l’actualité, il me semble justifié de mettre à nouveau en avant aujourd’hui ce travail d’analyse remarquablement pédagogique – et qui a déjà quelques années – de notre “crise” actuelle. En espérant qu’il permettra à nombre de Gilets jaunes qui ne le connaîtraient pas encore d’avoir une compréhension encore plus fine de leurs véritables ennemis.

Pour d’autres extraits – eux aussi très recommandables – de la version intégrale, voir cette page.

P.S. : impossible n’est pas français.]


Comment l’Occident dévore ses enfants (Thierry Meyssan)

[Note de l’administrateur de ce blog : voilà une façon de parler des Gilets jaunes en prenant un peu (voire beaucoup) de recul historique. Ça ne fait pas de mal.]


Pour Thierry Meyssan, en se dressant contre leurs institutions, les Français sont le premier peuple occidental à prendre des risques personnels pour s’opposer à la globalisation financière. Bien qu’ils n’en aient pas conscience et imaginent encore que leurs problèmes sont exclusivement nationaux, leur ennemi est le même que celui qui a écrasé la région des Grands lacs africains et une partie du Moyen-Orient élargi. Seuls les peuples qui comprendront la logique qui les détruit et la rejetteront pourront survivre à la crise existentielle de l’Occident.

La cause de la récession occidentale

Les relations internationales ont profondément changé avec la paralysie de l’Union soviétique en 1986, lorsque l’État ne parvint pas à maitriser l’incident nucléaire civil de Tchernobyl [1], puis avec la rétractation du Pacte de Varsovie, en 1989, lorsque le Parti communiste est-allemand [2] détruisit le Mur de Berlin, et finalement avec la dissolution de l’URSS, en 1991.

À ce moment, le président des États-Unis, George Bush Sr., a décidé de démobiliser un million de soldats et de consacrer les efforts de son pays à sa prospérité. Il a souhaité transformer l’hégémonie US dans sa zone d’influence en un rôle de leader de l’ensemble du monde et de garant de sa stabilité. En cela, il a jeté les bases d’un « Nouvel Ordre Mondial » d’abord dans son discours aux côtés du Premier ministre britannique Margaret Thatcher à l’Aspen Institute (2 août 1990), puis lors de son discours au Congrès (11 septembre 1990) annonçant l’opération « Tempête du désert » [3].

Le monde d’après l’Union soviétique est celui de la libre circulation non seulement des marchandises, mais aussi des capitaux mondiaux, sous le seul contrôle des États-Unis. C’est-à-dire le passage du capitalisme à la financiarisation ; non pas l’aboutissement du libre-échange, mais une forme exacerbée de l’exploitation coloniale à la totalité du monde y compris à l’Occident. En un quart de siècle, les grandes fortunes US vont être plusieurs fois multipliées et la richesse globale du monde va considérablement augmenter.

En laissant libre court au capitalisme, le président Bush Sr. espérait étendre la prospérité au monde. Mais le capitalisme n’est pas un projet politique, c’est juste une logique pour faire du profit. Or, la logique des multinationales US était d’accroitre leur profit en délocalisant leur production en Chine où c’était désormais possible et où les travailleurs étaient les moins payés au monde.

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Voir également sur ce blog, à propos de la chute de l’Occident :

La grande séparation

la grande séparationLe genre : le mondialisme expliqué aux naïfs.

Ayant lu ce livre en 2014 peu après sa sortie, j’ai longtemps retardé la rédaction d’une note de lecture le concernant. Non parce qu’il ne me semblait pas être un ouvrage prioritaire, mais au contraire parce que la variété des sujets abordés, que le titre laisse mal présager, et la justesse des analyses développées par Hervé Juvin, répondant parfaitement à de très nombreux questionnements de mes contemporains dans une époque troublée,  en font au contraire une œuvre majeure que l’on doit considérer avec grand respect, et à laquelle on a spontanément peur de ne pas rendre justice par un modeste article de blog. Mais l’époque étant ce qu’elle est, et les fous ayant déjà en main les clés de l’asile, j’ai enfin décidé de mettre un terme à cette procrastination.

 La couverture pourrait faire penser à un livre d’ethnologie traitant du nécessaire respect des “peuples primitifs”, requalifiés “peuples premiers” par la novlangue politiquement correcte. Il n’en est rien : si l’auteur illustre bien ses propos par quelques exemples tirés de sa connaissance de civilisations “exotiques”, c’est un peu à la manière des Lettres Persanes de Montesquieu (tiens, une des mascottes de ce blog…), afin de nous faire mieux percevoir le désastre évolutif de notre monde “civilisé”, disons “occidental” pour faire simple, et l’abîme nihiliste vers lequel il se précipite.

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Emmanuel Macron : acteur, banquier et peut-être
Président… (Géopolintel)

[Note de l’administrateur de ce blog : j’ai déjà évoqué Macron et son mouvement politique “En marche”, pure baudruche médiatique, dans cet article. Il est néanmoins fascinant de voir comment ce très mauvais acteur (voir la vidéo hilarante de son discours dans l’article complet de Géopolintel), au-delà du ridicule, a néanmoins des chances non négligeables de devenir le prochain Président de la République, et donc de parfaire l’œuvre de destruction et de soumission de la nation française entreprise depuis bien longtemps, mais singulièrement accélérée sous Sarkozy puis Hollande.

Ces chances d’accéder à la tête de l’État sont évidemment fortement dépendantes du lynchage médiatique en cours de François Fillon, que Francis Cousin analyse comme un assassinat symbolique nécessaire à la promotion de Macron, présenté comme le “laboratoire le plus extrémiste du devenir du Capital pour casser les luttes de classes”. 

Et pour parfaire la noirceur du portrait de notre fausse démocratie française, qui n’est plus qu’un décor branlant, on pourra comparer l’essor fulgurant du “parti” de Macron (parti de rien il y a quelques mois… pour arriver à rien jusqu’à présent, puisque son programme demeure inconnu), propulsé par un battage médiatique inouï, avec la censure totale subie par l’Union Populaire Républicaine depuis maintenant dix ans, alors que ce parti de 15 000 adhérents (soit plus que n’en compte le MoDem de François Bayrou) propose un programme qui se révèle chaque jour un peu plus en accord avec les problèmes du moment, au premier rang desquels figure la perte de souveraineté due à l’Union Européenne.]


Pendant que les candidats à la présidentielle s’étripent, Emmanuel Macron est « En Marche » pour le Palais des Festivals de Cannes ou bien pour celui de l’Elysée. Mais n’est pas Ronald Reagan qui veut !

Emmanuel Macron a été surreprésenté dans la presse française, notamment celle de Patrick Drahi, ami de Bernard Mourad, Conseiller spécial chargé du financement de sa campagne du mouvement « En Marche ». Le rôle qui lui a été attribué n’efface pas son passé de banquier d’affaire. Pour des professionnels de la communication, c’est raté, et nous en avons pour preuve la caricaturale expression de rage de son discours de Paris. Si les américains ont élu un « acteur cowboy » en 1980, les français vont-ils voter pour un acteur peu convainquant dans le rôle du « révolutionnaire » ?

Pourquoi les hommes « derrière » Macron continuent-t-ils à persister dans cette stratégie grossière ?

Et bien l’enjeu est important, puisque la France, tout comme les Etats Unis, peut élire un Président qui échappe au « système ».

Le contexte, c’est l’imbroglio politique et financier de cette fin d’année 2016, avec l’abdication de François Hollande et sa soumission à la finance, son ennemie déclarée lors de sa campagne des présidentielles de 2012. Hollande a reçu dans le plus grand secret, selon le Wall Street Journal, le PDG de la JP Morgan lui faisant miroiter de rapatrier les emplois de la City de Londres à Paris en raison du « Brexit ». Le « deal » étant de casser les lois du Code du travail en France. A cela Hollande a exprimé l’assurance que ce serait fait, soit sous son mandat, soit avec le prochain gouvernement de 2017.

Macron sera-t-il celui qui, comme tout bon « révolutionnaire libéral », cassera les derniers remparts de notre pays face à la dérégulation des banquiers internationaux ?

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Le nouveau capitalisme criminel

nouveau-capitalisme-criminelLe genre : coup de poing dans la gueule.

On trouve principalement aux éditions Odile Jacob des essais à caractère scientifique écrits par des “pointures” ayant quelque surface médiatique, et traitant de sujets plutôt ardus pas forcément faciles à lire pour les non-scientifiques. Quelques exemples issus de ma bibliothèque personnelle : L’erreur de Descartes de Antonio R. Damasio, La fin des certitudes de Ilya Prigogine, ou encore Hasard et chaos de David Ruelle. Pas de romans policiers, ni de romans d’horreur. Pourtant, l’ouvrage de Jean-François Gayraud, qui n’est pas un scientifique mais un haut fonctionnaire de la police nationale, relève à la fois de ces deux dernières catégories, tout en consacrant une large part (4 chapitres sur 7) à un développement extrêmement technique de la finance contemporaine (le “trading haute fréquence”) qui lui donne une parenté certaine avec les essais scientifiques.

Mais surtout, le lecteur qui suivra avec attention les démonstrations de l’auteur, en en mesurant bien les conséquences sur la marche du monde, ne pourra refermer le livre qu’avec un sentiment d’indignation, de rage ou d’effroi – et sans doute un peu des trois à la fois. Mais comme le but de cet article n’est pas de vous dissuader de lire l’essai (bien au contraire !), précisons aussi qu’il en tirera une compréhension aiguë des dysfonctionnements de ce monde, donc se portera mieux, car il est toujours préférable de comprendre pourquoi cela ne va pas même si c’est encore pire que ce que l’on pensait, que de constater que rien ne va sans avoir une idée cohérente des raisons du désastre.

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Le Brexit redistribue la géopolitique mondiale
(réseau Voltaire)

Queen

Favorable au Brexit, la reine Elizabeth va pouvoir
réorienter son pays vers le yuan.

[Note de l’administrateur de ce blog : comme souvent, Thierry Meyssan signe là un article clair, concis… et à des années-lumière de la soupe médiatique ambiante. En complément, sur l’aspect central de la “réécriture des relations internationales dans des termes juridiques anglo-saxons”, je conseille vivement la lecture des longs articles de Valérie Bugault que j’ai repris ici.]

Alors que la presse internationale cherche des moyens pour relancer la construction européenne, toujours sans la Russie et désormais sans le Royaume-Uni, Thierry Meyssan considère que rien ne pourra plus éviter l’effondrement du système. Cependant, souligne-t-il, ce qui est en jeu, ce n’est pas l’Union européenne elle-même, mais l’ensemble des institutions qui permettent la domination des États-Unis dans le monde et l’intégrité des États-Unis eux-mêmes.

Personne ne semble comprendre les conséquences de la décision britannique de quitter l’Union européenne. Les commentateurs, qui interprètent la politique politicienne et ont perdu depuis longtemps la connaissance des enjeux internationaux, se sont focalisés sur les éléments d’une campagne absurde : d’un côté les adversaires d’une immigration sans contrôle et de l’autre des « pères fouettards » menaçant le Royaume-Uni des pires tourments.

Or, les enjeux de cette décision n’ont aucun rapport avec ces thèmes. Le décalage entre la réalité et le discours politico-médiatique illustre la maladie dont souffrent les élites occidentales : leur incompétence.

Alors que le voile se déchire sous nos yeux, nos élites ne comprennent pas plus la situation que le Parti communiste de l’Union soviétique n’envisageait les conséquences de la chute du Mur de Berlin en novembre 1989 : la dissolution l’URSS en décembre 1991, puis du Conseil d’assistance économique mutuelle (Comecon) et du Pacte de Varsovie six mois plus tard, puis encore les tentatives de démantèlement de la Russie elle-même qui faillit perdre la Tchétchènie.

Dans un futur très proche, nous assisterons identiquement à la dissolution de l’Union européenne, puis de l’Otan, et s’ils n’y prennent garde au démantèlement des États-Unis.

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L’écroulement de la ziggourat ?

ziggourat Babylone

La ziggourat de Babylone, ayant donné naissance
au mythe de la Tour de Babel
(suggestion de présentation).

[Note de l’administrateur de ce blog : en complément de ce long article de Cadet Roussel, on pourra lire les non moins longs et non moins excellents articles de Valérie Bugault, publiés sur le saker francophone et que j’avais relayés ici même, sur l’aspect juridique et économique de la dictature oligarchique anglo-saxonne.]

Sur le plateau de Saclay, à trente kilomètres au Sud de Paris, une énorme ziggourat est en projet. Elle devrait s’élever jusqu’au ciel. Plusieurs bâtiments sont déjà construits, d’autres sortent de terre, d’autres encore sortent un moment des cartons pour y replonger bientôt. Les maçons ceignent leur tablier, prennent leur compas et saisissent leur truelle : leur chef d’œuvre sera la Grande Université Française, une géante, destinée dans l’imaginaire de ses promoteurs “à rivaliser à l’international”. Porte-parole des visionnaires, le journal Le Monde s’emballe : « L’enjeu est simple : pour peser dans la compétition mondiale, chaque pays rassemble ses forces. À Singapour, Doha ou Lausanne, des universités mettent le turbo pour tailler des croupières aux éminences établies : Harvard, Cambridge ou Zurich… C’est le choc des titans, froidement départagé par les classements internationaux. Le titan français, ce sera l’université Paris-Saclay (UPS). »

Selon les spécialistes de la forte taille – comme on dit dans la confection – l’Université Paris-Saclay deviendra l’une des vingt plus grosses au monde. Cette ambition, solennellement et périodiquement réaffirmée, mérite bien une définition en anglais, que le journaliste du Monde nous donne avec gourmandise : elle sera bien une “integrated research intensive university”. À l’usage des ignorants : une université intégrée intensive en recherche. Bien entendu, l’excellence a été dûment convoquée. L’Excellence est tenue de fréquenter l’université depuis que les ambassadeurs ont été ravalés au rang de taxis d’aéroport pour ministres en voyage.

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Diana Johnstone: “Clinton est vraiment dangereuse”
(Investig’Action)

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Hillary Clinton et Henry Kissinger

Jusqu’où ira Hillary Clinton pour accéder à la Maison-Blanche et que pourrait-on attendre de son éventuelle présidence ? Nous avons posé la question à Diana Johnstone. Dans son récent ouvrage Hillary Clinton, la reine du chaos, elle analyse le lien entre les ambitions de la candidate sans scrupule et la machine qui sous-tend l’empire américain. Du coup d’État au Honduras à la guerre en Libye en passant par l’instrumentalisation de la cause féministe, Diana Johnstone nous dévoile la face cachée de la candidate démocrate et nous met en garde sur le “Smart Power” cher à Clinton. Enfin, elle analyse pour nous le succès de Donald Trump et ce que son alternative représente vraiment.


La course à la Maison-Blanche se fait au coude-à-coude. Hillary Clinton a-t-elle une chance de l’emporter ? Comment analysez-vous sa campagne jusqu’ici ?

Elle a commencé sa campagne en grande favorite, mais ne cesse de baisser dans les sondages. Avec toute la machine du Parti démocrate à son service, un énorme trésor de guerre, et la certitude de gagner les premières primaires dans les Etats du Sud, Hillary Clinton avait une longueur d’avance qui rendait le rattrapage de son challenger imprévu Bernie Sanders quasi impossible. Pourtant, ce vieux sénateur peu connu, se qualifiant de « socialiste démocratique » dans un pays où le socialisme est largement considéré comme l’œuvre du diable, a suscité un enthousiasme extraordinaire, notamment parmi les jeunes. Quoi qu’il arrive, la campagne inattendue de Bernie a réussi à attirer l’attention sur les liens quasi organiques entre les Clinton et Wall Street, liens occultés par les grands médias. Pour la première fois, ceux-ci ont été efficacement contrecarrés par Internet qui fourmille de vidéos dénonçant la cupidité, les mensonges, la bellicosité de Mme Clinton.

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Décryptage du système économique global [6/7] : Géopolitique de l’entreprise capitalistique – 2/2 (le saker francophone)

dallozPar Valérie Bugault – le 21 février 2016

Nous verrons, dans cette seconde partie, les changements juridiques à apporter à l’entreprise capitalistique pour transformer celle-ci en facteur d’organisation et de paix sociale.

Seconde sous-partie – Le renouveau du modèle d’entreprise capitalistique : un instrument de politique économique au service des peuples

L’entreprise de type capitalistique est aujourd’hui l’acteur juridique qui détient le rôle prééminent sur la scène mondiale.

Afin de remettre l’entreprise à sa bonne place, les États doivent reprendre le contrôle juridique de l’entreprise de type capitalistique. Pour ce faire, il est absolument indispensable de rendre juridiquement impossible la constitution de conglomérats, véritables empires économiques. En effet, la constitution de groupes de sociétés serait utilisée comme moyen par les principaux propriétaires de capitaux pour échapper aux contraintes juridiques de la notion d’entreprise conçue comme étant au service du bien commun. La nouvelle définition de l’entreprise doit acter que la notion de groupe de sociétés est l’ennemie des États et rendre impossible la constitution de ces groupes.

Dans ces conditions, donner une définition juridique précise du concept d’entreprise permettrait de remettre cette dernière sous le contrôle politique des États. Cela aurait pour effet de réintégrer l’entreprise dans la fonction d’organisation sociale qu’elle aurait toujours dû avoir. Le fait économique reprendrait dès lors sa juste place au sein de la collectivité humaine : celle de faciliter les échanges et de participer à la recherche d’un mieux-être collectif. Le fait économique redeviendrait soumis au fait politique.

Nous exposerons ci-dessous les conditions nécessaires, non suffisantes mais indispensables, qui permettraient au concept d’entreprise d’intégrer sa juste place dans l’organisation sociale et politique.

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