La diversité à l’Université, chiche ? (communiqué syndical)

[Note de l’administrateur de ce blog : une fois n’est pas coutume, moi qui ne suis même pas syndiqué, je reproduis ici un communiqué syndical de Sup’Autonome – FO (de son nom complet Fédération Nationale des Syndicats Autonomes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche SUPAUTONOME-FO) avec lequel je me sens particulièrement en phase.

J’y rajouterai juste une suggestion de lecture pour comprendre les raisons (ou au moins une partie d’entre elles) de ce que dénonce ce communiqué : cet article de l’Express du 19 avril 2001. Qui ne parle pas de l’Université mais de l’importance de réseaux d’influence pour promouvoir certains selon des critères qui n’ont rien de méritocratique.]


LA DIVERSITÉ À L’UNIVERSITÉ, CHICHE ?

 

“L’indépendance des enseignants doit tenir en échec non seulement le pouvoir politique et administratif, mais tout pouvoir “temporel” quels qu’en soient la nature, l’origine ou le masque”
Georges Vedel

Les récentes mésaventures d’un collègue qui s’est vu écarter pour des raisons pour le moins douteuses du processus de sélection au poste de maître de conférences de l’IEP de Lyon et la décision en sa faveur du tribunal administratif doivent interpeler toute la communauté universitaire.

Ce qui est arrivé à notre collègue n’est pas un cas isolé. Car à la vérité il a payé cash son indépendance d’esprit et le fait que ses analyses sur un conflit sensible ne relèvent pas de la doxa dominante. Chercheur indépendant loin des réseaux qui font une carrière, il ne s’est pas contenté de faire un recours mais il dénonce à juste titre ces nouvelles commissions de recrutement dont l’objectif n’est plus de “recruter un spécialiste de la discipline mais d’écarter une personne précise”.1

Bien sûr ces pratiques existaient avant 2007 mais les nouvelles dispositions de la LRU ont permis leur généralisation transformant l’Université qui devrait être le temple de la méritocratie en une organisation où clientélisme et népotisme règnent sans partage. Les présidents d’université, pour nombre d’entre eux, aiment à se présenter en gestionnaires soucieux de la seule efficacité de leur université. Bien évidement cette vision qu’ils donnent d’eux-mêmes ne résiste pas à un examen sérieux des faits. Ils sont très souvent des politiques ayant avec ce milieu des attaches plus fortes qu’ils ne le prétendent et, eux mêmes, partagent souvent la nouvelle doxa intellectuelle qui caractérise le politiquement correct actuel.

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Sapir, Onfray, Chevènement, tigres de papier du souverainisme (Arrêt sur Info)

frexit-2[Note de l’administrateur de ce blog : c’est l’éternelle histoire des bourgeois dont l’intellect se fige dès que son fonctionnement sape les bases de leur bourgeoisie. La rigueur intellectuelle des personnes en question, leur aptitude à pousser un raisonnement jusqu’au bout, peut être testée au moyen d’une question très simple : qu’ont-ils dit lorsque le lobby sioniste, aidé par tous ses collabos, a monté une cabale haineuse d’envergure internationale envers l’humoriste Dieudonné, en l’accusant notamment d’antisémitisme ? Ont-ils utilisé leur position médiatique pour conseiller à chacun de visionner le film l’Antisémite, qui réduit à néant ces accusations ? Ont-ils fait remarquer que, indépendamment du jugement qu’on peut porter sur cette œuvre cinématographique (par nature subjectif, comme pour tout travail artistique), accuser Dieudonné de promouvoir l’antisémitisme dans ce film est aussi absurde qu’accuser Chaplin d’avoir promu la dictature nazie dans son film Le Dictateur ?]

Par Bruno Guigue le 1er juillet 2016

« Brexit: vingt intellectuels eurocritiques lancent un appel pour un nouveau traité »(*), tel est le titre d’une tribune publiée par « Le Figaro » du 30 juin. Ce texte signé par Jacques Sapir, Michel Onfray et Jean-Pierre Chevènement rend un hommage appuyé au « peuple britannique » qui a « exprimé souverainement sa volonté de rester maître des décisions qui le concernent. » Car « ce vote courageux et massif » est « une claque pour la dérive technocratique dans laquelle l’Union européenne actuelle s’est laissé enfermer ». Et « tout montre que dans la plupart des pays européens, les citoyens n’acceptent plus d’être gouvernés par des instances non élues, fonctionnant en toute opacité ».

Fort bien, mais lisons plutôt la suite. « Le vote britannique peut être une chance : il doit être l’occasion de réorienter la construction européenne, en articulant la démocratie qui vit dans les nations avec une démocratie européenne qui reste à construire ».

Et nos intellectuels, pour finir, demandent la réunion d’une conférence  qui aurait pour objet « la renégociation des traités sur les trois questions cruciales dont la méconnaissance a conduit à l’affaissement de l’actuelle construction européenne : la souveraineté, c’est-à-dire la démocratie et l’indépendance stratégique. »

En somme, les signataires saluent ostensiblement le courage du peuple britannique, mais ils ne manifestent nullement l’intention de suivre son exemple. Ils tressent des couronnes au « Brexit », mais ils suggèrent à nos dirigeants l’artifice permettant de faire l’économie d’un « Frexit ». Au lieu d’inviter les Français à la même intrépidité, ces héros par procuration laissent aux Britanniques le privilège d’avoir ouvert une brèche qu’ils rêvent de refermer. Coïncidence troublante, cette tribune est parue le jour même où Alain Juppé déclare sur Bfm/Tv : « On peut craindre un Frexit, et c’est pourquoi je suis hostile à un référendum ».

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Le Brexit redistribue la géopolitique mondiale
(réseau Voltaire)

Queen

Favorable au Brexit, la reine Elizabeth va pouvoir
réorienter son pays vers le yuan.

[Note de l’administrateur de ce blog : comme souvent, Thierry Meyssan signe là un article clair, concis… et à des années-lumière de la soupe médiatique ambiante. En complément, sur l’aspect central de la “réécriture des relations internationales dans des termes juridiques anglo-saxons”, je conseille vivement la lecture des longs articles de Valérie Bugault que j’ai repris ici.]

Alors que la presse internationale cherche des moyens pour relancer la construction européenne, toujours sans la Russie et désormais sans le Royaume-Uni, Thierry Meyssan considère que rien ne pourra plus éviter l’effondrement du système. Cependant, souligne-t-il, ce qui est en jeu, ce n’est pas l’Union européenne elle-même, mais l’ensemble des institutions qui permettent la domination des États-Unis dans le monde et l’intégrité des États-Unis eux-mêmes.

Personne ne semble comprendre les conséquences de la décision britannique de quitter l’Union européenne. Les commentateurs, qui interprètent la politique politicienne et ont perdu depuis longtemps la connaissance des enjeux internationaux, se sont focalisés sur les éléments d’une campagne absurde : d’un côté les adversaires d’une immigration sans contrôle et de l’autre des « pères fouettards » menaçant le Royaume-Uni des pires tourments.

Or, les enjeux de cette décision n’ont aucun rapport avec ces thèmes. Le décalage entre la réalité et le discours politico-médiatique illustre la maladie dont souffrent les élites occidentales : leur incompétence.

Alors que le voile se déchire sous nos yeux, nos élites ne comprennent pas plus la situation que le Parti communiste de l’Union soviétique n’envisageait les conséquences de la chute du Mur de Berlin en novembre 1989 : la dissolution l’URSS en décembre 1991, puis du Conseil d’assistance économique mutuelle (Comecon) et du Pacte de Varsovie six mois plus tard, puis encore les tentatives de démantèlement de la Russie elle-même qui faillit perdre la Tchétchènie.

Dans un futur très proche, nous assisterons identiquement à la dissolution de l’Union européenne, puis de l’Otan, et s’ils n’y prennent garde au démantèlement des États-Unis.

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Éloge du handicap

Songboythermal

L’invité-mystère

Dans notre monde de célébrations obligatoires et de superficialité collective tenant lieu de mémoire et de solidarité, nous marquons aujourd’hui la journée internationale des personnes handicapées. Il y a des journées mondiales pour tout : les câlins (21 janvier), les zones humides (2 février, rien à voir avec la précédente), les femmes (8 mars, idem), les Roms (8 avril), les travailleurs (premier mai, logique), l’océan (8 juin), la dignité des victimes de la traite d’êtres humains (30 juillet), la bière (premier vendredi d’août), la paix (21 septembre, en même temps que la journée mondiale pour la maladie d’Alzheimer, peut-être une raison de l’état actuel du monde), l’élimination de la pauvreté (17 octobre, qui démontre chaque année davantage son efficacité), la solidarité avec le peuple palestinien (29 novembre, le voilà donc rassuré, on pense à lui), l’orgasme (au solstice d’hiver de l’hémisphère nord, il faut bien compenser la froidure).

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Sapir met en émoi le poulailler d’acajou (Boulevard Voltaire)

Jacques Sapir a proposé à moyen terme la formation d’un « Front de libération nationale anti-euro » englobant tous les partis souverainistes jusqu’au Front national.

Souvenons-nous de cette chanson d’Alain Souchon qui décrit le caquètement de « la volaille qui fait l’opinion » depuis son « poulailler d’acajou ». L’artiste y met en scène « les belles basses-cours à bijoux » aux idées convenues. En bon artiste qu’il est, Souchon fait mine de croire que cette volaille est conservatrice. Ce n’était déjà plus tellement vrai en 1977, l’année où il composa sa chanson, mais aujourd’hui, cette volaille est pratiquement à 100 % membre de la gauche libérale sociétale pédante qu’incarne si bien Daniel Cohn-Bendit.

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Questions à la gauche zombie (Jean Bricmont)

Jean BricmontLe 17 mai 2015, Dieudonné devait jouer son spectacle La bête immonde à Bruxelles. Vu les pressions exercées sur les propriétaires de salles de spectacle, il avait tenté un subterfuge : faire passer son spectacle pour un défilé de mode. Mais celui-ci a néanmoins été interdit par le bourgmestre de Bruxelles, lequel s’est appuyé sur l’avis d’un organisme chargé des menaces « terroristes et extrémistes » pesant sur la Belgique et qui a évalué la menace représentée par ce spectacle comme étant de niveau 3 (sur une échelle allant jusqu’à 4).

Or, les spectacles de Dieudonné n’ont jamais donné lieu au moindre trouble à l’ordre public, pour ne pas parler de terrorisme. Même lorsqu’ils sont interdits, la foule des spectateurs s’est toujours dispersée dans le calme, et la même chose s’est passée à Bruxelles le 17 mai.

Le spectacle qu’il allait jouer à Bruxelles est régulièrement joué à Paris, capitale mondiale de la censure politiquement correcte et de la « lutte contre la haine ». Si ce spectacle est si dangereux, pourquoi est-il autorisé à Paris ?

On est en face d’une censure totalement arbitraire, qui n’ose même pas s’assumer comme telle et qui ridiculise au passage la lutte légitime contre le terrorisme. C’est en fait un interdit professionnel, vu que le spectacle n’a rien d’illégal et qu’on cherche simplement à empêcher Dieudonné d’exercer son métier.

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C’est par où la sortie ?

ToutesAutresDirections_rSi la gauche désespère autant que la droite, qu’on ne veut pas d’un retour en arrière ni d’une fuite en avant, et que faire l’autruche n’est pas une solution, c’est peut-être qu’il faut s’en sortir par le haut ?

Méditons quelques mots clairs et bien sentis de Lucien Cerise, qui a longuement étudié l’ingénierie sociale, c’est-à-dire la manipulation des masses via leurs faiblesses cognitives par les oligarchies gouvernantes et prédatrices. Son discours est une abstraction au sens littéral du terme : qui permet de se détacher d’une réalité trop aveuglante pour la mettre à distance, afin de mieux la comprendre et d’agir sur elle.

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Le ridicule ne tue pas : la preuve par Jakubowicz

Tartuffe

Alain, Elmire, Orgon

Le mur du çon vient d’être franchi avec grand fracas par Alain Jakubowicz, lundi 8 juin 2015, qui a cru bon de dénoncer la banderole affreusement raciste des “Fêtes de la Négresse” à Biarritz. Sauf que La Négresse est un quartier de Biarritz – comme Villejuif est une commune de l’agglomération parisienne, par exemple.

En outre, le nom de ce quartier ne doit rien à une noire mais à une tenancière d’auberge très brune que les soldats de Napoléon Ier avaient surnommé ainsi, comme l’explique la municipalité :

« À l’origine, ce quartier de Biarritz s’appelait le quartier Harausta. Au début du XIXe siècle, on trouvait dans ce quartier un peu excentré une auberge, l’auberge Harausta. Elle était tenue par une femme très brune, sans doute d’origine mauresque, que les soldats de Napoléon Ier, de passage lors des combats de 1813, avaient surnommée ‘‘La Négresse”. Le nom est resté au quartier. C’est par un vote du Conseil municipal de Biarritz du 1er juillet 1986 que la nouvelle voie desservant la zone artisanale fut dénommée rue de La Négresse. »

Mais il ne fait pas de doute que pour justifier ses subventions abondamment prélevées sur nos impôts, la LICRA se devait, par son président omniscient et omnipotent, de partir en guerre séance tenante contre ces banderoles nauséabondes rappelant lézeurléplussombres de notre histoire. Il n’y a de toute évidence rien de plus urgent. À moins que ?…

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