[Note de l’administrateur de ce blog : où l’on constate que, non seulement l’oligarchie européenne (la haute bourgeoisie dont parle Meyssan) agit contre les intérêts des peuples, mais encore qu’elle agit en totale contradiction avec son discours de paix entre les nations.]
Pour Thierry Meyssan, la manière dont l’Allemagne et la France refusent au Royaume-Uni le droit de sortir de l’Union européenne montre que celle-ci n’est pas uniquement un carcan. Elle atteste aussi que les Européens sont toujours aussi peu soucieux de leurs voisins qu’ils le furent durant les deux Guerres mondiales. Manifestement, ils ont perdu à l’esprit que gouverner, ce n’est pas simplement défendre les intérêts de son pays à court terme, c’est aussi penser à long terme et prévenir les conflits avec ses voisins.
Les peuples membres de l’Union européenne ne semblent pas conscients des nuages qui s’amoncellent au-dessus de leurs têtes. Ils ont identifié les graves problèmes de l’UE, mais les traitent avec désinvolture et ne comprennent pas ce qui se joue avec la sécession britannique, le Brexit. Ils s’enfoncent lentement dans une crise qui pourrait ne pas avoir d’autre solution que la violence.
L’origine du problème
Lors de la dissolution de l’Union soviétique, les membres de la Communauté européenne ont accepté de se plier aux décisions des États-Unis et d’intégrer les États d’Europe centrale, bien que ceux-ci ne correspondaient aucunement aux critères logiques d’adhésion. Sur cette lancée, ils ont adopté le Traité de Maastricht qui a fait basculer le projet européen d’une coordination économique des États européens vers un État supra-national. Il s’agissait de créer un vaste bloc politique qui, sous la protection militaire des États-Unis, allait s’engager, avec eux, sur la voie de la prospérité.
Ce super-État n’a rien de démocratique. Il est administré par un collège de hauts fonctionnaires, la Commission, dont les membres sont désignés un à un par chacun des chefs d’État et de gouvernement. Jamais dans l’Histoire un Empire n’avait fonctionné de cette manière. Très vite, le modèle paritaire de la Commission accoucha d’une gigantesque bureaucratie paritaire, dans laquelle certains États sont « plus égaux que d’autres ».