Terrorisme : l’avertissement de Jean Jaurès (E&R)

Jaurès 1913 Pré Saint Gervais

Jaurès haranguant la foule
le 25 mai 1913 au Pré-Saint-Gervais

Depuis les attentats sous faux drapeau de mars 1892, perpétrés par des anarchistes contrôlés en profondeur par les pouvoirs républicains (voir le cas du Préfet de police de Paris, Louis Andrieux  [1]), les perquisitions se sont multipliées chez certains militants révolutionnaires. La police trouve d’ailleurs, au cours des fouilles menées aux domiciles des individus liés aux attentats anarchistes de l’année 1893, des documents compromettants pour certaines personnalités liées à la haute banque et au pouvoir.
Mais l’opacité règne. Les lois scélérates, elles, viennent cadenasser l’opinion publique et les groupes de critique sociale radicale.

Jaurès, après de multiples refus du président du Conseil, obtient enfin l’opportunité de questionner le gouvernement sur les zones d’ombre entourant ces « attentats », au cours de deux prises de parole, les 8 mars et 30 avril 1894  [2]. Hormis sa suspicion excessive à l’endroit de l’Église, ce texte prémonitoire demeure éclairant, a fortiori à la lueur du développement terroriste actuel.

Le parallèle entre les attentats anarchistes et islamistes est en effet frappant : des individus fragiles, porteurs d’une idéologie et d’une culture souvent rudimentaires ; des liens évidents avec les services de renseignement ; des violences opportunes, commises dans le cadre d’un contexte social tendu (grèves ouvrières de Carmaux, 1892-1895 ; loi Travail, 2015) ; la mise en place d’un puissant système de surveillance (censure de la presse ; loi relative au Renseignement de 2015) ; une République aux abois, discréditée et corrompue.

Nous avons sélectionné les passages les plus pertinents de ces discours de Jaurès et les avons surlignés lorsqu’ils sont décisifs. Quelques analogies avec la situation présente figurent çà et là à la suite des passages concernés.

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Diana Johnstone: “Clinton est vraiment dangereuse”
(Investig’Action)

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Hillary Clinton et Henry Kissinger

Jusqu’où ira Hillary Clinton pour accéder à la Maison-Blanche et que pourrait-on attendre de son éventuelle présidence ? Nous avons posé la question à Diana Johnstone. Dans son récent ouvrage Hillary Clinton, la reine du chaos, elle analyse le lien entre les ambitions de la candidate sans scrupule et la machine qui sous-tend l’empire américain. Du coup d’État au Honduras à la guerre en Libye en passant par l’instrumentalisation de la cause féministe, Diana Johnstone nous dévoile la face cachée de la candidate démocrate et nous met en garde sur le “Smart Power” cher à Clinton. Enfin, elle analyse pour nous le succès de Donald Trump et ce que son alternative représente vraiment.


La course à la Maison-Blanche se fait au coude-à-coude. Hillary Clinton a-t-elle une chance de l’emporter ? Comment analysez-vous sa campagne jusqu’ici ?

Elle a commencé sa campagne en grande favorite, mais ne cesse de baisser dans les sondages. Avec toute la machine du Parti démocrate à son service, un énorme trésor de guerre, et la certitude de gagner les premières primaires dans les Etats du Sud, Hillary Clinton avait une longueur d’avance qui rendait le rattrapage de son challenger imprévu Bernie Sanders quasi impossible. Pourtant, ce vieux sénateur peu connu, se qualifiant de « socialiste démocratique » dans un pays où le socialisme est largement considéré comme l’œuvre du diable, a suscité un enthousiasme extraordinaire, notamment parmi les jeunes. Quoi qu’il arrive, la campagne inattendue de Bernie a réussi à attirer l’attention sur les liens quasi organiques entre les Clinton et Wall Street, liens occultés par les grands médias. Pour la première fois, ceux-ci ont été efficacement contrecarrés par Internet qui fourmille de vidéos dénonçant la cupidité, les mensonges, la bellicosité de Mme Clinton.

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Les guerres de genre de H. Clinton (Israël Adam Shamir)

H Clinton[Note de l’administrateur de ce blog : j’ai déjà parlé ici d’Israël Adam Shamir, ex-juif converti au christianisme orthodoxe, notamment via son ouvrage magistral La bataille du discours, qui met en pièces l’arme de destruction massive la plus terrible jamais inventée : les “grands” media. Il n’a pas son pareil, tel le Petit Prince, pour montrer du doigt les mensonges que les grandes personnes mettent beaucoup d’énergie à ne pas voir. Il s’attaque ici à l’un des fondements de la fausse démocratie qui empoisonne tout l’Occident : la mise en avant des “minorités” et de leurs lobbies, c’est-à-dire l’institutionnalisation de l’intolérance et du racisme sous couvert de lutte contre l’intolérance et contre le racisme. Et l’organisation de la lutte de tous contre tous (mais au bénéfice de quelques-uns, qui tirent les ficelles), au lieu de la recherche du bien commun.

Démonstration express de cette imposture : pourquoi dit-on toujours que Barack Obama est un président noir, alors qu’on a exactement autant de raisons de dire que c’est un président blanc (puisque sa mère était blanche et son père noir) ? N’est-ce pas la preuve que le peuple n’a pas encore atteint la maturité nécessaire pour distinguer une lanterne de la vessie que lui proposent ses maîtres ?]


Est-ce que les hommes qui votent pour H. Clinton vont finir en enfer ? Je n’en suis pas sûr. Nous savons que les femmes qui votent pour un candidat mâle y ont une place réservée, comme l’a prophétisé la vieille juive féministe Madeleine Albright, car elle est bien placée pour y entrer. Non seulement cette dame a l’air d’une créature sortie tout droit de l’enfer, mais en outre elle y siège de plein droit, pour avoir justifié le meurtre d’un demi-million d’enfants irakiens, parmi d’autres hauts faits. Mais alors qu’est-ce qui attend les hommes qui franchissent la barrière du sexe? Personnellement je ne les condamnerais pas. Cela  ferait du tort à Mm. Trump et Sanders, parce que les hommes n’ont pas de schéma « gender » en tête. Les hommes votent pour la cause qu’ils préfèrent, et ils détestent qu’on insinue que leur vote soit déterminé par ce qu’ils sont, et non par ce qu’ils pensent.

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Combien de guerres mondiales pour Sion ? (E&R)

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George Bush Sr., Hillary et Bill Clinton aux funérailles de Yitzhak Rabin en 1995

[Note de l’administrateur de ce blog : remarquable article de Laurent Guyénot, l’auteur de “JFK, 11 septembre : 50 ans de manipulations”, faisant suite aux trois premiers que je recommande également et dont vous trouverez les liens à la suite de cet extrait. Le moins que l’on puisse dire est que les références historiques utilisées pour analyser et comprendre le chaos contemporain sont d’un autre niveau que celles d’un Gilles Kepel armé d’une incongrue congruence.

Laurent Guyénot montre très bien ce que beaucoup de juifs se refusent à comprendre mais que certains lucides et courageux, comme Jacob Cohen, s’évertuent à clamer afin d’éviter de nouveaux déchaînements de haine : non seulement Israël n’est pas leur meilleure protection contre “l’antisémitisme” (mot-piège par excellence), mais il est leur plus grande menace et l’assurance de la montée d’un terrible ressentiment. On ne défend pas le crime, le mensonge et l’injustice impunément, même – et surtout – lorsqu’on contrôle de grands leviers du pouvoir, via les media et les banques. On méditera à ce sujet la courte lettre écrite en 1948 par Albert Einstein à un représentant du Lehi, ou encore quelques écrits de Vladimir Jabotinsky.]

Partie 4 : la Quatrième Guerre mondiale

Sion et l’Empire

Une chose n’a pas changé depuis le temps d’Esdras et Néhémie (Ve siècle avant notre ère) : Israël a besoin, pour exister, de la protection d’un empire. Ce n’est pas seulement sur la Torah qu’Esdras fonda son État théocratique, mais aussi, si l’on en croit le Livre d’Esdras, sur un édit de l’empereur perse lui donnant autorité sur « tout le peuple de Transeuphratène » (territoires à l’ouest de l’Euphrate).

Aux XXe et XXIe siècles, la fondation, la survie et l’expansion d’Israël sont encore entièrement dépendantes de la politique impériale américaine. Cela étant admis, deux points de vue sont possibles sur la relation entre Israël et l’Empire. Qui contrôle qui ? Est-ce le chien qui remue la queue, ou la queue qui remue le chien, selon la métaphore d’usage ? La question se pose à chaque étape de l’histoire du sionisme. Selon une thèse répandue parmi les critiques du sionisme (elle est admise par Shlomo Sand), le sionisme lui-même serait une création du puritanisme et de l’impérialisme anglo-saxons. L’examen critique de cette thèse nécessiterait une analyse approfondie de l’influence des marranes sur le puritanisme et le philosémitisme anglais depuis le XVIe siècle. C’est hors de notre propos.

Contentons-nous de remonter à Benjamin Disraeli (1804-1881), point de départ de cette série d’articles. Lorsque, en tant que premier ministre britannique, il inscrivit le droit des juifs sur la Palestine dans sa révision du traité de San Stefano (1878), trois ans après avoir lié les intérêts britanniques au Moyen-Orient en rachetant le canal de Suez, son but était-il de faire d’une Palestine juive une tête de pont du colonialisme britannique, ou bien, se souvenant de la manière dont Esdras et Néhémie ont exploité l’autorité perse, voyait-il l’Empire britannique comme l’instrument de la restauration de la nation d’Israël ? Les partisans de la première thèse voient Disraeli comme un impérialiste britannique, tout pénétré de la grande mission civilisatrice du peuple anglais ; plus prosaïquement, sa politique étrangère serait celle dite du Grand Jeu, qui vise à la domination coloniale de l’Angleterre en Asie par l’endiguement de l’expansion russe. Mais l’historiographie juive affirme unanimement le contraire : le cœur de Disraeli bat pour Sion, même si son costume est celui d’Albion. N’est-il pas le fils d’un marrane revenu au judaïsme, puis converti par opportunisme à l’anglicanisme ? C’est pour Sion qu’il se fit, non pas le serviteur de l’Empire britannique, mais en réalité son « véritable créateur », selon Nahum Goldmann, puisque c’est lui qui, en 1876, fit proclamer la reine Victoria impératrice des Indes par le Parlement [1].

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Et lire également :

L’avant-garde de la république (E&R)

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Mauvaise pioche.

Selon Manuel Valls, “les juifs de France sont plus que jamais à l’avant-garde de la république et de nos valeurs”. On voit mal ce que cette phrase vient faire dans la bouche du premier ministre d’une république laïque, mais le “Mussolini à moitié trisomique” (ce qui est très désobligeant pour les trisomiques, généralement pleins d’amour) nous a habitués à toutes sortes de propos à la logique approximative.

Cependant, reconnaissons-le, de la même manière que les astrologues ne sauraient se tromper à chaque coup (ce qui donnerait de la valeur aux prédictions qu’ils font), Manuel Valls ne saurait avoir tort à 100%.

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Pétards de fin d’année (Manlio Dinucci)

Dans « Docteur Folamour ou : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe » (1964), Stanley Kubrick met en scène un processus de frappe nucléaire qui, pour être dissuasif, doit se déclencher ou se poursuivre au-delà de la destruction de son propre camp. La folie d’un général états-unien provoque alors l’apocalypse sans que nul ne puisse l’empêcher. À l’époque, le Pentagone assura que ce type de situation ne pouvait pas arriver, mais les historiens ont montré depuis qu’il n’y avait effectivement aucun moyen de stopper l’ordre une fois confirmé.

Dans « Docteur Folamour ou : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe » (1964), Stanley Kubrick met en scène un processus de frappe nucléaire qui, pour être dissuasif, doit se déclencher ou se poursuivre au-delà de la destruction de son propre camp. La folie d’un général états-unien provoque alors l’apocalypse sans que nul ne puisse l’empêcher. À l’époque, le Pentagone assura que ce type de situation ne pouvait pas arriver, mais les historiens ont montré depuis qu’il n’y avait effectivement aucun moyen de stopper l’ordre une fois confirmé.

[Note de l’auteur de ce blog : l’effondrement en cours des media occidentaux ne se mesure pas qu’à la grosseur de leurs mensonges (comme les attaques chimiques attribuées au régime de Damas alors qu’il est prouvé qu’elles venaient des rebelles, ou la catastrophe du vol MH17 attribuée aux Russes sans la moindre preuve alors que tout indique un crime de masse sous faux drapeau particulièrement atroce perpétré par le camp d’en face) ; tout aussi révélateurs sont les mensonges par omission consistant à terroriser l’opinion avec des broutilles tout en évitant de parler de l’essentiel. Manlio Dinucci, un homme “de gauche” suffisamment âgé pour avoir connu une gauche anti-impérialiste et s’occupant du peuple, signe là un article qui, bien que repris par le faux rebelle mediapart, souligne par contraste la collaboration servile des “intellectuels de gauche” actuels avec l’impérialisme américain.]

Manlio Dinucci, Rome (Italie), 29 décembre 2015

La publication, par les Archives officielles du gouvernement fédéral états-unien, de la liste des cibles nucléaires établie durant la Guerre froide ne ressort pas d’une volonté d’aider aux études historiques. C’est un avertissement, sinon une menace à la Russie. Les destructions que le Pentagone envisageait à l’époque sont toujours possibles.

Pour la sécurité des personnes et des animaux, sont interdits dans divers cas les feux d’artifice pour la fin de l’année, surtout les pétard puissants. La nouvelle se trouve rapportée bien en évidence par les médias. Ceux-là mêmes qui cachent par contre d’autres nouvelles qui, si elles étaient diffusées, feraient exploser la bulle de la réalité virtuelle dans laquelle nous sommes emprisonnés.

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[Et puisqu’on parle du génial Stanley Kubrick, perfectionniste pour qui chaque détail comptait, peut-être faudrait-il se rappeler que son dernier film sorti en 1999, en quelque sorte son testament cinématographique, s’appelait Eyes Wide Shut.]

La Turquie, parrain de Daech, triomphe à Bruxelles (Geopolintel)

UE-TurquieDe toute évidence M. Hollande est un peu beaucoup désorienté. Il vient de se rendre à Moscou pour y quémander l’aide et la compréhension du président Poutine… mais avec guère plus de panache que la chancelière Merkel dans son exercice de lèche babouches du sultan Erdogan en son palais de Yildiz le 18 octobre dernier. Depuis les commissaires politiques bruxellois épaulés des chefs d’État et de gouvernement des Vingt-huit ont fait encore plus fort et sont venus à Bruxelles offrir la tête décrépite de l’Europe sur un plateau d’argent… d’une valeur de trois milliards, à un Davutoğlou aussi sardonique qu’hilare.

Un sommet en grande pompe qui avait pour but de fêter le sinistre couple Erdogan-Davutoğlou, lequel couple venait tout juste, avec un cynisme sans pareil, en violation de toutes les lois de la civilité et de la guerre, d’abattre un appareil de la Fédération de Russie. L’Europe, ou ce qui prétend la représenter, a donc avalisé un authentique acte d’agression sournoise et s’est couchée dans l’espoir imbécile que le Turc noir tarira le flot de migrants dont il nous inonde. Autre forme d’une guerre non déclarée, mais bien réelle, que l’islamisme turc – celui des Frères musulmans protégés de la Maison-Blanche – a lancé à l’assaut de nos démocraties moribondes.

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La Turquie ment (Paul Craig Roberts)

CompareContrast[Note de l’auteur de ce blog : je traduis ici un article de Paul Craig Roberts, paru le 25 novembre 2015 sur son blog suite à la destruction en vol d’un avion militaire russe par l’armée turque, le 24 novembre 2015. Pour une brève présentation de cet ancien secrétaire adjoint au Trésor dans l’administration Reagan, auteur de nombreux livres sur la dérive néoconservatrice américaine, je renvoie à cet autre article.]

 

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Régis Chamagne : en Syrie, nous sommes les toutous des Américains ! (AIL)

[Remarque préliminaire de l’auteur de ce blog : le colonel à la retraite Régis Chamagne commence l’interview par un rappel utile, en citant le général américain Wesley Clark, ancien commandant en chef de l’OTAN, qui dans une intervention sur CNN a déclaré que Daech avait été créé par la CIA et le Mossad dans le but de combattre le Hezbollah.]

L’Agence Info Libre a été à la rencontre de Régis Chamagne, colonel (ER) de l’armée de l’air. L’occasion de revenir sur les récentes déclarations de Manuel Valls à l’Assemblée, à propos de l’éventualité d’une intervention française en Syrie.

Nous avons pu évoquer également l’évolution de l’armée française, en parlant notamment de la prochaine fusion entre Nexter (ex-GIAC) et KMW, qui donnera naissance au futur « Airbus » de l’armement terrestre.

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