La pédagogie à l’épreuve des faits

Le 30 mars 2017, je terminais un chapitre de mon cours sur l’énergie par cette phrase : “Le pétrole justifie tous les mensonges et toutes les guerres.” Une vérité hélas très facilement vérifiable depuis plus d’un siècle et qui s’applique également à son cousin germain le gaz naturel.

Le 4 avril, on déplorait à Khan Cheikhoun en Syrie une centaine de morts civiles à la suite de ce qui fut immédiatement présenté par le système médiatico-politique occidental – y compris la caisse de résonance faussement libre Wikipédia – comme une attaque chimique supplémentaire du tyran Bachar el-Assad contre son propre peuple. Ce fut donc l’occasion rêvée pour moi, lors du cours suivant le 6 avril – juste avant l’attaque américaine contre la Syrie déclenchée par feu le président Trump –  d’illustrer par l’exemple la conclusion de mon cours précédent. Je le fis principalement à l’aide de deux vidéos, tirées d’émissions télévisées du service public audiovisuel français car il arrive quand même, très rarement, qu’on y trouve des lueurs de vérité.

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Manipulations de chiffres à la primaire “de gauche” :
la preuve par les maths

Beaucoup de monde se gausse de la primaire de gauche, à la fois pour la faible participation des électeurs à la désignation du meilleur (ou moins mauvais) candidat “socialiste” (notez les guillemets), mais aussi pour l’étrange évolution des chiffres fournis, qui traduiraient un afflux d’électeurs quasi-surnaturel dans la dernière ligne droite, voire pire. Ainsi, Égalité & Réconciliation relaie des tableaux de chiffres publiés par les décodeurs du journal Le Monde, chiffres fournis successivement dans la nuit du 22 au 23 janvier, à 0h45, et au matin du 23 janvier. L’égalité parfaite des pourcentages obtenus par les différents candidats (à l’exception de Sylvia Pinel qui gagne 0,01%) est plus que troublante.

Mais, à ma connaissance, personne n’a encore publié la preuve irréfutable d’un trucage complet des derniers chiffres, preuve pourtant à la portée de mon épicier. Je précise que je n’ai rien contre les épiciers, mais c’est juste pour dire que le niveau mathématique demandé ne va pas au-delà de la maîtrise des quatre opérations. Voilà donc comment il suffit de procéder pour achever de ridiculiser le P “S”, qui n’en a pourtant pas besoin. Le plus simple est d’utiliser un tableur même si, bien sûr, vous pouvez toujours faire les calculs à la main avec un crayon.

Reprenons les premiers chiffres donnés par les décodeurs du Monde, ceux de la nuit du 22 au 23 janvier à 0h45 :

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Donald Trump, milliardaire (parfois) plein de bon sens

donald-trump-9-11-investigation-reopened-561076Grâce à internet, il devient difficile aujourd’hui d’effacer la mémoire de l’histoire, même si certains s’y emploient très activement. C’est sans doute l’élément qui manquait à George Orwell pour faire de 1984 un roman d’anticipation totalement réaliste – pour le reste, il faut reconnaître son caractère visionnaire. Aujourd’hui, Donald Trump se prépare à devenir le quarante-cinquième président des États-unis d’Amérique. Ses ennemis n’ont pas hésité à puiser dans tous les recoins des archives médiatiques pour tenter de le rendre aussi antipathique que possible, en le présentant notamment comme un raciste, un misogyne, un type totalement vulgaire et, parfois seulement, un antisémite – c’était plus risqué, vu qu’il a un gendre juif.

Mais bizarrement, alors que l’accusation de complotisme semble être aujourd’hui, avec celle d’antisémitisme, au plus haut dans l’échelle de Richter de l’infamie (est-ce un hasard ? ou une méthode pour certains juifs, bien implantés dans les media et ayant trempé dans des complots inavouables, de consolider une forme d’impunité ?), et ceci malgré son absurdité toute particulière dans le cas du 11-Septembre, les détracteurs de Donald Trump ne semblent pas avoir voulu utiliser une de ses interviews sur Fox News datant du 11 septembre 2001, où le nabab de l’immobilier, qui sans être architecte ni ingénieur sait quand même à peu près à quoi ressemble un gratte-ciel, analyse l’événement avec le bon sens pratique de celui qui évite de croire aux miracles pour faire fortune.

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Travaux dirigés, version sérieuse (corrigé)

integrale-rougeComme promis il y a une semaine, voici (un peu plus bas…) la correction de la feuille de travaux dirigés que j’avais donnée le premier novembre sur la statique et la dynamique des gratte-ciel. Je réitère encore une fois mes avertissements : il ne s’agit pas de “vulgarisation”, mais bien de physique telle qu’elle est enseignée à l’université – même si c’est ici à un niveau élémentaire, en première année.

Des non-scientifiques pourront être gênés par le formalisme mathématique, pourtant ici très simple pour des apprentis physiciens : je n’ai pas cherché à l’éviter, j’ai joué le jeu d’exercices “comme en vrai”. Mais ils ne devront pas croire que c’est ce formalisme qui garantit le sérieux de la démonstration : il s’agit simplement d’un langage “naturel” pour traiter des problèmes de physique, que tout étudiant en cette discipline doit donc maîtriser un minimum, de même qu’un musicien doit connaître les bases du solfège qui elles aussi rebutent les non-musiciens. Il y a d’ailleurs des liens évidents entre mathématiques et musique, mais c’est un autre sujet…

Non seulement le formalisme mathématique ne garantit pas la validité d’une démonstration, mais sa relative opacité permet à certains scientifiques peu honnêtes, ou encore honnêtes mais dominés par le formalisme alors qu’ils ont en principe pour mission de le dominer, de camoufler du non-sens scientifique derrière un luxe d’équations et de notations en alphabet grec. Dans le cas de l’effondrement des trois gratte-ciel du 11-Septembre, on peut dire que certains s’en sont donné à cœur joie, soit dans les mathématiques formelles, soit dans l’application informatique des lois de la physique par calcul numérique. Dans l’un ou l’autre cas, le danger est le même : tant qu’on ne refait pas chaque ligne de la démonstration, ou qu’on ne vérifie pas chaque ligne du code de calcul et les données numériques introduites, accepter un résultat au prétexte qu’il est publié dans une revue spécialisée relève de la croyance, pas de la connaissance rationnelle. D’où l’utilité de se limiter à des modèles très simples – mais justes malgré tout, dans les grandes lignes – pour débroussailler le maquis de mensonges, ce que je tente de faire ici.

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Travaux dirigés, version sérieuse

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Une intégrale, ça fait sérieux.
Mais on peut aussi raconter n’importe quoi
bien emballé dans des mathématiques luxueuses.

Le 11 septembre dernier, je proposais des travaux dirigés qui, bien que reposant uniquement sur des considérations de physique des plus sérieuses, étaient assez loin par leur fantaisie, mais également par la quantité de connaissances mises en œuvre pour les traiter, de ce qu’un enseignant d’université est en droit d’exiger de ses étudiants. Un “véritable” texte de travaux dirigés, en physique au moins, se doit de poser des questions relativement fermées portant sur quelques lois bien précises (celles vues en cours), et de faire appel à un minimum de compétences mathématiques en exigeant quelques calculs littéraux. Ce n’est certes pas au degré calculatoire que se mesure la bonne physique – il est possible d’en faire de très mauvaise en mobilisant des mathématiques luxueuses – mais il est certain que, depuis Newton, tout physicien doit maîtriser quelques notions de calcul infinitésimal.

Je vous propose donc aujourd’hui un “véritable” texte de travaux dirigés, tel qu’il peut être proposé à des étudiants de première année de physique dans le cadre d’un cours de mécanique du point. Cette discipline est la première à être enseignée dans le cursus de physique à l’université, en parallèle avec d’autres comme la thermodynamique ou l’optique géométrique. Elle constitue la base de nombreux autres champs de la mécanique, comme la mécanique des fluides ou la résistance des matériaux.

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Quand la police balaie le « vivre ensemble » sans ménagement (Éric Verhaeghe)

casseur[Note de l’administrateur de ce blog : l’éternel retour du concret, dont seuls les bureaucrates et les intellectuels bourgeois peuvent envisager – pour un temps – de s’affranchir.]

Derrière la grogne qui embrase la police, il n’y a pas qu’une révolte contre le management aristocratique pratiqué par les grands corps de l’Etat. On trouve autre chose qui ne dit son nom que peu à peu: la remise en cause du “Vivre Ensemble” et du deux poids deux mesures vis-à-vis des “quartiers”, valeur dominante de l’élite au pouvoir.

La police face aux quartiers

Ce n’est pas un sujet nouveau: la répartition des effectifs de police en France est ubuesque, et l’absurdité non seulement n’a jamais été corrigée, mais elle s’est même aggravée. Dans la pratique, les effectifs policiers sont, de longue date, distribués sur une logique qui est sans lien avec le taux de criminalité des zones concernées.

Les suppressions de postes pratiquées depuis la RGPP ont frappé, en toute opacité, des zones fortement criminogènes. Tout ceci concourt à dégrader les conditions de travail des policiers en zone sensible. Cette dégradation est directement imputable aux politiques publiques et à l’incapacité du management à allouer ses moyens de façon optimale.

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Travaux dirigés (corrigé, 3/3)

high-chancellor-r-vLe 11 septembre dernier, nous prenions connaissance du scénario proposé par Stan Lee Kubitainer pour le prochain épisode de son thriller politico-fantastique. Il y a deux semaines, nous lisions la première partie des commentaires de son conseiller scientifique Dimitri Stahleier, consacrée à la fausse attaque aérienne du BHL et à l’impossibilité de faire autrement que de violer – en images – les lois de la physique. Puis, la semaine dernière, nous avons vu comment le BHL pouvait être détruit par l’ANUS, cette fois bien réellement, et donc en respectant scrupuleusement ces lois. Voici pour terminer les remarques dont devra tenir compte Stan Lee Kubitainer pour la suite des épisodes, car si le coup d’État médiatique a toutes les chances de réussir, et les Kamelreiter d’être accusés du complot, l’ANUS laissera des traces trop voyantes pour ne pas, à la longue et une fois la sidération de l’événement dissipée, éveiller de forts soupçons sur l’alibi présidentiel, voire permettre à quiconque maîtrise la physique de comprendre quel était le véritable mode de destruction du BHL.


4. Les conséquences visibles de l’explosion de l’ANUS

4.1 Les poussières de toute nature

Il faut insister sur un point : en raison des pressions exceptionnellement élevées et du front d’onde exceptionnellement raide créé par l’explosion nucléaire, les poussières générées proviendront de l’ensemble des matériaux, et non seulement des matériaux fragiles (généralement le béton) comme dans les démolitions classiques. Comme les gratte-ciel sont habituellement en acier (à moins que sur Sibaïag on utilise des matériaux encore meilleurs, comme la fibre de carbone ou d’autres matériaux synthétiques, mais qui devront de toute façon avoir une bonne résistance en traction), l’analyse chimique des poussières pourra révéler de grandes quantités de fer (le constituant majoritaire de l’acier) qu’il sera difficile d’expliquer par de simples incendies ayant entraîné l’effondrement, comme l’alibi présidentiel le prétend. Leur aspect, plutôt sombre s’il s’agit de poussières métalliques (tout métal finement divisé tend vers le noir, c’est ce qui donne le cambouis !) pourra même intriguer des observateurs attentifs sans moyen d’analyse chimique. Ceci pourrait mettre la puce à l’oreille des habitants d’Akirema, mais pas forcément les guider vers la solution : en effet des techniques de découpe pyrotechniques habituelles de l’acier produisent, bien évidemment, elles aussi de petites particules de fer – mais en quantité bien moins importante il est vrai, puisque limitée aux traits de découpe.

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Travaux dirigés (corrigé, 2/3)

high-chancellor-r-jLe 11 septembre dernier, nous prenions connaissance du scénario proposé par Stan Lee Kubitainer pour le prochain épisode de son thriller politico-fantastique. Il y a une semaine, nous lisions la première partie des commentaires de son conseiller scientifique Dimitri Stahleier. Voici la suite de ses remarques, concernant la possibilité pratique de l’existence d’un ANUS réellement opérationnel à la base du BHL. Question pas tout à fait évidente qui méritait analyse.


3. La destruction du BHL par l’ANUS

Même si, à ma connaissance, ce mode de destruction de bâtiments n’a pas encore été expérimenté sur Terre, notre expérience plutôt vaste des essais nucléaires souterrains nous permet assez facilement de comprendre comment il se déroulerait, et quelles conséquences visibles il entraînerait. On peut se baser par exemple sur le classique The Effects of Nuclear Weapons, aujourd’hui en circulation libre sur internet.

Les essais nucléaires furent d’abord atmosphériques, puis souterrains, pour des raisons de “confidentialité” plus que de protection de l’environnement, vous vous en doutez. Mais dans les essais souterrains, il existe une gradation, depuis les essais profonds qui ne produisent en surface aucun effet visible – à part un petit séisme – jusqu’à ceux qui éjectent une quantité importante de gravats dans l’atmosphère et laissent un cratère au point se situant à la verticale du lieu de l’explosion, que les militaires américains nomment traditionnellement Ground Zero. Il y a même eu en Union Soviétique, dans le cadre du programme “Explosions Nucléaires pour l’Économie Nationale”, de nombreuses explosions nucléaires souterraines civiles, une des plus célèbres étant le tir “Chagan” réalisé le 15 janvier 1965 pour créer un lac dans un but d’irrigation. Néanmoins, ce n’est évidemment pas avec ce genre de tir peu profond qu’on peut réaliser, en pleine ville, une destruction “propre” d’un gratte-ciel ; il faut régler finement la profondeur et la puissance afin de n’obtenir que l’effet désiré (l’effondrement d’un bâtiment) et pas la destruction de tout le quartier voire de la ville entière…

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Travaux dirigés (corrigé, 1/3)

high-chancellor-r-oLe 11 septembre dernier, nous prenions connaissance du scénario proposé par Stan Lee Kubitainer pour le prochain épisode de son thriller politico-fantastique. Il est temps maintenant de savoir quelles remarques le conseiller scientifique Dimitri Stahleier a pu lui faire afin de maximiser le succès de la série. Car c’est bien connu, les meilleurs films fantastiques sont ceux qui tiennent le mieux compte des contraintes de la physique, et non ceux qui s’en affranchissent librement.

Voici donc les commentaires de Dimitri Stahleier. Cependant, ses développements techniques étant un peu longs, nous n’en verrons aujourd’hui que la première partie, la suite sera donnée dimanche prochain et la fin, une semaine plus tard.


1. La fausse attaque aérienne diffusée par la PUTE

L’idée est séduisante car très cinématographique ; faire exploser des aéronefs sur la façade de hauts bâtiments permet de donner à l’attaque une dimension très spectaculaire et – oserais-je le dire ? – esthétique. Les boules de feu résultant des explosions, les volutes de fumée s’élevant vers le ciel, tout cela est propice à des cadrages qui marquent les esprits, la contre-plongée renforçant l’impression de terreur car le spectateur, se situant en-dessous de la scène d’explosion, se sent d’autant plus vulnérable et donc pris dans l’action. Mais ceci est un commentaire qui dépasse mon champ de compétences ; venons-en à la vraisemblance scientifique.

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La Société Européenne de Physique vire complotiste

epn-2016-47-4Mise à jour du 20 janvier 2020 : je remets cet article de 2016 à l’honneur car il vient de dépasser le million de vues, chiffre assez remarquable pour un article de physique. L’indigence de certains universitaires galonnés serait-elle insuffisante à tarir la soif de savoir du plus grand nombre, certes manquant parfois de la rigueur d’analyse nécessaire mais ayant aussi l’avantage d’un solide bon sens basé sur l’expérience concrète, bien que non mathématisée, des lois de la physique ? À suivre…


Si vous savez le crédit que j’apporte à ce genre de qualificatif (particulièrement dans le cas du 11-Septembre, où il est absurde), vous aurez compris ce que le titre de cet article peut avoir d’ironique. Néanmoins, la réalité qu’il décrit est suffisamment remarquable pour être mentionnée sérieusement : Europhysics News, le magazine de la Société Européenne de Physique (European Physical Society en globish), organe tout à fait officiel des physiciens professionnels européens, a publié dans son numéro de juillet-août 2016 un article qui affirme clairement que les trois gratte-ciel s’étant effondrés à New York le 11 septembre 2001 ont été délibérément détruits par des techniques de démolition contrôlée, ce qui est évidemment incompatible avec la narration officielle d’un effondrement “naturel” – entendez par là sous l’effet conjoint d’impacts d’avions et des incendies qui s’ensuivirent.

L’article en lui-même, intitulé 15 years later : on the physics of high-rise building collapses (15 ans après : sur la physique des effondrements de gratte-ciel), rédigé par Steven Jones, Robert Korol, Anthony Szamboti et Ted Walter, n’apporte aucune information remarquable pour quiconque s’intéresse à ce problème, et bien entendu ne révolutionne pas la physique – se démarquant en cela de la narration officielle, qui recourt à une large dose de physique harrypottérienne.

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