La France reprend des couleurs (Slobodan Despot)

[Note de l’administrateur de ce blog : une fois de plus, je fais une entorse aux règles du commerce en proposant gratuitement à mes lecteurs un article que je reçois moyennant paiement, via mon abonnement au Drone de l’Antipresse (mais c’est pour mieux les inciter à le soutenir financièrement, tout en se faisant plaisir tant sa lecture est revigorante).

Reçu ce matin, l’article a probablement été écrit entre les troisième et quatrième actes des Gilets jaunes, mais peu importe : ce qui se déroule sous nos yeux, avec l’apparence d’une éruption violente, est en réalité un changement profond et de long terme, l’effondrement d’une structure qui se croyait quasi-éternelle et qui ne repose en réalité que sur les maîtres du discours, débitant un récit de plus en plus faux et creux que la logique humaine finit par faire voler en éclats, catalysée par la souffrance et la colère des victimes de plus en plus nombreuses de cette imposture.

C’est aussi l’occasion de réfléchir sur la richesse que représente l’immigration pour la France : Slobodan Despot, qui est serbe de naissance et vit en Suisse en s’exprimant en français, est l’exemple vivant de l’importance de la francophonie et de la fécondité d’un apport culturel extérieur (mais que les Suisses nous ont chipé !). Pas sûr que l’exemple puisse se généraliser aux hordes de pseudo-réfugiés qui font la fortune des mafias de passeurs et la satisfaction des destructeurs de solidarités nationales.]


Les Gaulois, décidément, ne font rien comme les autres. Le printemps de la France, ils ont réussi à le coller en décembre. Je ne sais sur quoi il débouchera, je sais seulement que dans ce pays, l’on se sent moins seul. Voici donc en vrac quelques tableaux d’une révolution nationale qui n’ose pas encore afficher son nom.

« I was a free man in Paris,
I felt unfettered and alive
There was nobody calling me up for favors
And no one’s future to decide… » (Joni Mitchell)

En liberté dans Paris

Presque malgré moi, j’ai passé mon temps à humer l’air parisien en cette semaine de veillée d’armes. Mardi, j’avais manqué mon train du retour vers la Suisse. Plutôt que de prendre le suivant, j’ai étiré le séjour jusqu’au dernier moment possible, au vendredi. Il m’est arrivé trop souvent de manquer des événements historiques pour des futilités. Cette fois-ci, quelque chose me disait de rester là et d’écouter sans rien attendre.

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Une interprétation de la situation et des combats actuels. Trump est-il un traître de classe ? (Bruno Bertez)

[Note de l’administrateur de ce blog : datant du 11 avril, ce billet est antérieur à l’attaque contre la Syrie des USA, de l’Angleterre et de la France. Son auteur a également réagi à cette attaque dans un autre article que je vous conseille de lire, mais celui-ci, analysant les choses avec une certaine distance, me paraît particulièrement intéressant.]


Résumé: il est soutenu dans ce texte très audacieux mais fondé sur un examen serré des données que les puissances occidentales font un amalgame entre leur ennemi de l’intérieur, les populistes et leur ennemi de l’extérieur les Russes.

Un peu comme cela s’est opéré lors de la guerre froide ou il s’agissait de lutter contre la menace communiste à l’intérieur et la menace soviétique à l’extérieur.

La crise et l’affaiblissement des pays occidentaux  par la dislocation sociale en cours, les conduit à prendre très au sérieux cette similitude historique.

Les occidentaux croient qu’il y a un créneau pour neutraliser les Russes et leur refus de l’unilatéralisme, leur refus de l’ordre impérial actuel. Ils pensent qu’il faut le faire car le populisme progresse et il progressera encore plus lors du prochain retournement conjoncturel avec la remontée du chômage.

Je soutiens , je sais c’est audacieux , qu’en affrontant  les Russes les élites occidentales ne cherchent rien d’autre qu’à pérenniser leur ordre social. 

En fait ils combattent leur propre peuple et en tous cas la partie de leur peuple qui refuse l’ordre inique et scandaleux actuel.

Ils veulent lui donner une leçon. 

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Qu’est-il arrivé à l’Occident dans lequel je suis né ?
(le saker francophone)

[Note de l’administrateur de ce blog : essayons de ne pas seulement “avoir très, très peur” comme le dit l’auteur de l’article, mais aussi et surtout d’avoir très, très envie de vivre, pour nous-mêmes comme pour nos descendants.

D’où l’importance du rire auquel je faisais allusion dans l’article précédent, qui permet à l’organisme en train de s’asphyxier de respirer à nouveau, mais aussi celle du retour à la nature… et de la déconnexion de toutes les sources “d’information” (en réalité, de mensonge et de propagande) aux mains des gouvernements ou des grandes puissances d’argent (ce qui revient le plus souvent au même). Personnellement, je n’ai pas la télévision, n’achète pas de journaux ni de magazines sauf occasion très spécifique, et n’écoute que très rarement la radio (généralement pour de la musique), et je m’en porte très bien.]


Franchement, je suis impressionné, étonné et même embarrassé. Je suis né en Suisse, j’y ai vécu la plus grande partie de ma vie, j’ai également parcouru la plus grande partie de l’Europe et j’ai vécu aux États-Unis pendant plus de 20 ans. Pourtant, dans mes pires cauchemars, je n’aurais jamais imaginé l’Occident sombrant aussi bas qu’aujourd’hui. Je veux dire que oui, je sais les faux drapeaux, la corruption, les guerres coloniales, les mensonges de l’OTAN, la soumission abjecte des Européens de l’Est, etc. J’ai écrit à propos de tout cela à de nombreuses reprises. Mais aussi imparfaits qu’ils aient été, et c’est un euphémisme, je me souviens de Helmut Schmidt, Maggie Thatcher, Reagan, Mitterrand, et même Chirac ! Et je me souviens de ce qu’était le Canard Enchaîné, ou même la BBC.  Pendant la Guerre froide, l’Occident n’était pas vraiment un chevalier en blanche armure, mais pourtant – la primauté du droit comptait, tout comme un certain degré de pensée critique.

Aujourd’hui, je suis profondément embarrassé par l’Occident. Et j’ai très, très peur.

Tout ce que je vois aujourd’hui, c’est un troupeau soumis conduit par de véritables psychopathes (au sens clinique du mot).

Et ce n’est pas le pire.

Le pire, c’est le silence assourdissant, la manière dont tout le monde regarde ailleurs, fait semblant que « ce n’est pas mon affaire » ou, pire encore, prend tout ce spectacle grotesque au sérieux. Qu’est-ce qui ne va pas chez vous, les gens ? Avez-vous tous été transformés en zombies ? RÉVEILLEZ-VOUS !!!

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Hausse de la CSG : Guy et Martine, retraités et électeurs de Macron, perdent 928 euros par an (E&R)

[Note de l’administrateur de ce blog : tout ce qui peut contribuer à réveiller les Français est bon à prendre, même et surtout quand ça fait mal. Et comme en témoigne le “nuage de mots” sur la colonne de droite de ce blog, le problème n°1 de notre monde factice est qu’il n’est pas perçu comme tel par nombre de nos contemporains, en raison de media de masse au service d’une oligarchie qui sont une source de tromperie bien davantage que d’information.

À ne pas manquer à la fin de l’article : le petit dessin animé illustrant le discours du socialiste canadien Tommy Douglas, preuve que l’on peut être un excellent pédagogue tout en faisant preuve d’une bonne dose d’humour. C’est d’ailleurs bien cela qui est reproché à Dieudonné, et la raison pour laquelle la propagande médiatique de l’ancien monde en cours d’effondrement n’a toujours pas trouvé d’autre solution pour diminuer son audience que la ficelle grotesque consistant à le faire passer pour un raciste et un antisémite.

P.S. : Tout rapprochement entre le contenu de cet article et l’illustration de l’article précédent ne saurait provenir que du mauvais esprit de lecteurs complotistes.]


« Environ huit millions de personnes, soit 60% des retraités, ont vu leur pension amoindrie depuis janvier dernier. Pour certains, comme Guy et Martine, un couple des Yvelines, la hausse de la CSG de 1,7 point a entamé leur pouvoir d’achat, disent-ils, au point de regretter leur vote “Macron”. »

Ainsi commence l’article de francetvinfo sur la perte de revenus des retraités.

« “77 euros par mois, soit 928 euros par an”. Guy Déchamp a fait le calcul. C’est ce que lui et sa femme vont perdre à cause de la hausse de la CSG. Guy est un ancien employé de banque. Martine était technicienne de laboratoire. À eux deux, ils touchent environ 4 000 euros de retraite mensuelle. S’ils refusent de se plaindre, ils voient que leur pouvoir d’achat a baissé. Ce manque à gagner, “c’est l’équivalent de quatre mois de mutuelle”, constate Guy. »

Avec ce couple de retraités, on tient une sacrée synthèse. Celle de la naïveté politique du Français moyen qui croit encore aux beaux discours oligarchiques. Et qui n’a pas saisi le lien fondamental entre le politique et l’économique : la promesse du politique correspond à une ponction économique, point à la ligne.

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La “Jeanne d’Arc” métisse d’Orléans est victime d’un calcul oligarchique (E&R)

[Note de l’administrateur de ce blog : agiter le peuple avant de s’en servir, c’est une recette oligarchique éprouvée depuis au moins 1789. Et cela marche d’autant mieux que l’on en parle peu, voire que l’on traite de “complotistes” tous ceux qui ne font que produire des déductions logiques, d’une part de techniques de manipulation de l’opinion connues et répertoriées, et d’autre part d’une tendance naturelle également connue des pervers ou psychopathes, et plus généralement des personnes sans empathie ni morale, à se retrouver aux “postes de commandement” d’une société (humaine, industrielle…).

Par la capacité d’analyse et de réflexion qu’elle tente de communiquer à ses lecteurs, la rédaction d’Égalité & Réconciliation – qui mérite ici fort bien son nom – montre qu’il faut toujours savoir regarder la lune plutôt que le doigt. Malheureusement, à force de propagande primaire diffusée par des media complices, beaucoup de nos concitoyens n’ont toujours pas cette capacité et tombent régulièrement dans les gros panneaux que l’oligarchie brandit devant leurs nez.]


Mathilde Edey Gamoussou, une jeune fille de 15 ans, a donc été choisie par la ville d’Orléans pour représenter la pucelle aux prochaines fêtes Johanniques au printemps. Orléans est la ville dont le député-maire (Serge Grouard à l’époque) avait voué Dieudonné aux gémonies et interdit son spectacle. Obéissant à l’injonction antiraciste et immigrationniste de l’oligarchie, qui se transmet via les politiques et les médias aux ordres, les autorités des fêtes Johanniques ont opté pour une jeune Française de couleur. Pile dans le débat sur la loi asile et immigration. Les ingrédients d’une ingénierie sociale parfaite sont en place…

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Le comité Jeanne, à ne pas confondre avec les Comités Jeanne de Jean-Marie Le Pen

Le maire LR Olivier Carré défend la candidature de la jeune fille, alors que les réseaux sociaux se déchaînent. Le tollé n’a pas été déclenché par un racisme – même si on ne peut pas empêcher de gros dérapages débiles – à l’encontre de la métisse en question, qui est bien française, mais par le choix provocateur des autorités. Bénédicte Baranger, présidente du comité Jeanne d’Arc, défend l’élue :

« Elle répond aux quatre critères de choix que nous nous sommes fixés : résider à Orléans depuis dix ans, être scolarisée dans un lycée orléanais, être catholique et donner du temps aux autres. Il n’y a aucune provocation, elle portera notre histoire de France à tous, comme l’ont fait les autres Jeanne avant elle. »

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Et pour creuser un peu plus profond ce sujet, j’invite vivement mes lecteurs à prendre connaissance de l’excellente analyse de Philippe Vergnes dont la première partie est en lien dans l’introduction :

 

Attali président ?

[Note de l’administrateur de ce blog : une fois n’est pas coutume, je publie ici le billet d’un collègue, chargé de recherche au CNRS, sincèrement et profondément inquiet pour l’avenir de son pays, et très alarmé du faible degré de compréhension qu’ont ses concitoyens de la pièce de théâtre politique en train de se jouer. Merci à lui pour ces rappels historiques et cette analyse aussi douloureuse que lucide.]


La mondialisation

La cause profonde de la langueur économique qui frappe la planète entière depuis quarante années est bien connue : c’est le libre-échange, qui tend à instaurer partout les écarts de revenus les plus importants de la planète, et par conséquent à prolétariser les classes populaires et à laminer les classes moyennes, ce qui fait s’effondrer la demande.

Or la mondialisation n’est pas venue toute seule : il fallut des millions d’heures de travail d’ingénieurs et d’ouvriers pour concevoir les protocoles, écrire les programmes, fabriquer les composants, les assembler, lancer les satellites, faire les fibres optiques, tirer les câbles, etc. Il fallut de nombreuses réunions internationales pour modifier le droit commercial de tous les pays, et des heures de propagande intensive pour vanter les bienfaits du libre-échange. Les banquiers de Londres et New York comprirent quels profits pourraient être tirés de la différence fantastiques des salaires entre les pays développés et sous-développés. Ils financèrent ces productions d’autant plus facilement que, depuis 1971, nulle contrainte réglementaire sérieuse ne bride plus leur licence de créer de la monnaie à partir des vapeurs de la Tamise et de l’Hudson.

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Trump : et maintenant ?

Au moment où Donald Trump prête serment, il me paraît utile de lire des auteurs qui ne versent ni dans l’hystérie anti-Trump que nous ont servie la quasi-totalité des “grands” media, ni dans la Trumpolâtrie qui semble affecter bon nombre de ceux se prétendant “anti-système” mais qui ne voient plus les ficelles dès lors que la marionnette leur dit ce qu’ils ont envie d’entendre.

Même si je suis personnellement satisfait de la défaite du petit corps malade Hillary Clinton (pour deux raisons principales : 1 – l’arrêt de la propagande hystérique anti-russe et 2 – la contribution à l’effondrement de la crédibilité des media de masse), je n’irai pas jusqu’à croire que Trump est parvenu “tout seul” à la présidence des USA ni qu’il va réellement faire tout ce qu’il a dit. Pour cette raison, je vous invite à réfléchir à partir de deux articles parus en novembre 2016, l’un de William Engdahl (dont le livre Pétrole, une guerre d’un siècle est à connaître absolument), et l’autre du traducteur français de cet article, Jean-Maxime Corneille. Les deux articles sont parus sur Le Saker francophone, où je vous invite à les lire, même si le second est initialement sorti des serveurs des Chroniques de la Vieille République.

Les voici donc :

Bonne lecture !

Voir également, sur ce blog : Les loups entre eux.

Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine
(Carroll Quigley – Pierre Hillard)

[Note de l’administrateur de ce blog : au moment où d’importants bouleversements sont en cours au sommet de la première puissance mondiale (sur le plan militaire au moins), il est intéressant d’écouter Pierre Hillard présenter le livre de l’historien américain Carroll Quigley, Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine, paru aux États-Unis dans sa version originale en 1981. Un livre, posthume à la demande de l’auteur, qui éclaire particulièrement les liens profonds et anciens de cette oligarchie avec le monde juif, donc avec le sionisme et aujourd’hui l’État d’Israël, ainsi que l’importance chez elle de l’idéologie mondialiste, qui vient semble-t-il de prendre du plomb dans l’aile avec l’élection de Donald Trump.

Cette vidéo a été enregistrée en juin 2015 ; elle ne manquera pas de faire réagir les habituels mougeons qui la trouveront sans doute complotiste®, antisémite®, réactionnaire® et nauséabonde®. Manque de bol, Pierre Hillard ne parle ici, via Carroll Quigley mais aussi via des historiens juifs faisant autorité en leur domaine comme Gershom Scholem ou Cecil Roth, que des connaissances les mieux établies en la matière.]

Les loups entre eux

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Statue de la Liberté en construction,
Paris, France, 1884

Beaucoup de personnes croient encore que les États-Unis d’Amérique, ou d’autres pays qui sont leurs alliés (pour ne pas dire leurs vassaux) tels que la France, sont réellement des démocraties. Certes imparfaites, puisqu’un régime démocratique est toujours le siège de luttes internes visant à réserver le pouvoir à quelques-uns ; mais foncièrement, des émanations de la volonté populaire par le truchement d’élections.

Il n’en est rien, et l’on se rend compte de mieux en mieux, dans les périodes de crise comme celle que nous vivons, que les élections n’ont en réalité dans les “démocraties occidentales”, lorsqu’elles portent sur les enjeux les plus importants comme l’élection d’un Président de la République, qu’une fonction purement décorative et de contrôle des populations, précisément en leur faisant croire que le régime qui les dirige est légitime. En effet, avec la règle de la majorité, chacun est censé se soumettre à l’avis d’une moitié de l’électorat, même s’il se trouve dans l’autre : 50,01 % des suffrages suffisent à rendre un régime légitime.

Or les moyens financiers et médiatiques colossaux engagés dans toute élection “moderne” excluent de fait tout risque de victoire d’une candidature non soutenue massivement par les pouvoirs financier et médiatique, c’est-à-dire par le pouvoir réel. Il est très facile, armé de ces pouvoirs, d’orienter suffisamment l’opinion dans la “bonne” direction pour être quasiment certain de faire élire le “bon” candidat, par des électeurs qui se croient libres. Certes, on ne fera pas changer d’avis ceux qui ont des opinions politiques très arrêtées, mais il suffit d’influencer suffisamment le ventre mou des démocraties, cette masse d’électeurs indécis et plus sensibles à la tenue vestimentaire des candidats ou à leur dernier buzz médiatique qu’à leurs idées, pour faire passer l’aiguille du compteur majoritaire d’un côté ou de l’autre. On peut bien mettre en scène des duels entre candidats prétendument opposés, mais il est d’emblée certain que tous les candidats susceptibles de gagner sont des candidats de l’oligarchie régnante – même Trump, n’en déplaise à quelques rêveurs.

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