Comment la France se prive de 150 000 à 300 000 tests par semaine (Le Point)

[Note de l’administrateur de ce blog : si même la presse “de grand chemin” se met à dézinguer ce gouvernement, où va-t-on ma brave dame ?]


Les biologistes médicaux sont des gens polis. Lorsque Le Point les a contactés il y a 10 jours, ils ont hésité à parler. « Nous sommes en contact avec le gouvernement, la situation va forcément se débloquer… » Et puis ? Et puis rien. Silence radio. Un silence « incompréhensible », pour plusieurs des directeurs de laboratoires départementaux que Le Point a entendus. Les Français les connaissent mal, mais ils sont un rouage essentiel de notre système de santé. Implantés sur tout le territoire, 75 laboratoires publics (et leurs 4 500 employés) dépendent des départements, et assument la lourde tâche d’effectuer les analyses de contrôle des eaux, d’hygiène alimentaire ou de santé animale. Contrairement aux laboratoires de santé humaine, qui ne traitent ordinairement qu’un faible nombre d’analyses, ils sont dimensionnés pour travailler « par troupeaux », à la chaîne : pendant les crises de la vache folle ou de la peste aviaire, ils ont réalisé des dizaines de milliers de tests… par jour ! Et justement : c’est cette spécificité qu’ils pensaient que le gouvernement prendrait en compte. « Les laboratoires de biologie humaine, qui réalisent les tests aujourd’hui, travaillent avec des machines très performantes, mais » fermées, « c’est-à-dire conçues pour ne travailler qu’avec un seul type de réactifs », décrypte Philippe Nicollet, directeur du laboratoire départemental de l’environnement et de l’alimentation de Vendée.

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Covid-19 : fin de partie ?! (Anthropo-logiques)

[Note de l’administrateur de ce blog : une mise au point bienvenue, voire nécessaire.

Il restera aux peuples, après cette crise, à placer leurs dirigeants devant leur responsabilité, pour ceux qui ont le malheur de subir des politiques de santé criminelles. Dans ce cas, les vies sacrifiées ne l’auraient pas été tout à fait pour rien.]


par Jean-Dominique Michel, anthropologue médical et expert en santé publique, Genève.

Telle était la tonitruante affirmation proférée le 26 février dernier par le meilleur infectiologue au monde (selon le classement expertscape), accueillie pourtant avec scepticisme et même sarcasmes par la communauté scientifique. Trois semaines plus tard, la réalité est en train de lui donner raison. Révélant au passage que nous aurions à peu près tout faux face au virus. Ce qui est en fait une excellente nouvelle !

Nous voici donc nous dit-on en « état de guerre ». Nouveauté certes pour nos générations qui (sauf pour les plus anciens) n’ont connu que des temps de paix. L’Europe est sous un quasi-couvre-feu, avec une restriction massive des libertés individuelles et une casse économique et sociale qui promet d’être dramatique. Les discours des chefs d’état s’enflamment à qui mieux mieux : nous sommes « attaqués », l’ennemi est « invisible », « sournois », « redoutable » mais nous en viendrons à bout ! Ce genre de vocabulaire paraît d’un autre âge. La réalité est plus prosaïque : nous subissons la contamination à large échelle par un virus qui est un pur produit de la rencontre entre la bêtise humaine (l’entassement dans des cages d’animaux sauvages de diverses espèces dans des marchés insalubres…) et de l’inventivité du vivant. La bestiole a donc franchi la barrière inter-espèces et s’est propagé à partir de là entre humains. Ce n’est pas une guerre, nous ne pourrons jamais vaincre ou éradiquer cette créature. Nous prémunir contre ses dégâts si, puis nous aurons à apprendre à vivre avec elle. Ce qui réclame une autre intelligence que celle des slogans martiaux sanitaires…

Précaution liminaire

Je l’ai dit et le répète : en ces temps de mobilisation collective, nous avons tous à respecter scrupuleusement les mesures qui sont imposées. Même si on doute de celles-ci ou qu’on les trouve inadaptées, aucun d’entre nous ne peut se donner le droit de suivre sa propre idée. Cette compliance -que je n’ai cessé de prôner- m’habite inconditionnellement.

Par contre, cette obéissance civile ne doit surtout pas conduire à une interdiction de penser ou de parler. Nous vivons des temps hautement traumatiques, avec des dégâts sur la population qui seront considérables. Donner sens à ce que nous vivons, nous renseigner, oser poser des questions est non seulement un droit inaliénable mais aussi une nécessité vitale !

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Prostate : la grande erreur (Richard J. Ablin)

“Quand on n’a qu’un marteau, tout devient un clou” dit le proverbe. C’est un problème récurrent, et même de plus en plus fréquent, dans l’activité scientifique contemporaine : l’hyper-spécialisation des chercheurs fait d’eux des experts de pointe dans l’utilisation d’un appareillage complexe (et généralement très coûteux) ou dans la manipulation de concepts qui paraîtront tout à fait ésotériques même à d’autres membres de leur discipline. Cet investissement intellectuel et financier croissant les rend de plus en plus imperméables à des changements radicaux de paradigmes, pourtant souvent nécessaires dans les grandes percées de la science (un bref exemple avec Dirac ici).

Mais le problème s’aggrave encore lorsqu’à l’aspect purement humain s’ajoute la pression financière, qui oriente les recherches dans la direction qui génère le plus de profits pour certains, et non dans celle qui maximise le bien commun. C’est particulièrement vrai en médecine, où les laboratoires pharmaceutiques, qui sont des entreprises capitalistes comme d’autres et sont donc gouvernées par la recherche du profit, ont vite fait de présenter comme des progrès thérapeutiques ce qui n’est que l’asservissement de la pratique médicale au marteau universel de la médecine occidentale : l’analyse.

Je vous propose ci-dessous un cas particulièrement criant de “faux progrès”, le dépistage du cancer de la prostate par le dosage de PSA (antigène prostatique spécifique), via la traduction d’un article paru le 9 mars 2010 dans le New York Times, et dont l’auteur n’est autre que le découvreur de cet antigène prostatique spécifique, un chercheur américain. Le fait qu’il semble particulièrement bien placé pour en critiquer l’utilisation ne semble pas suffisant pour pousser les autorités médicales à prendre les mesures de santé publique qu’il recommande.

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