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Le masque de la déraison (Jean Pélissier)

[Note de l’administrateur de ce blog : une autre façon de considérer l’aspect déraisonnable de cette histoire de masques est de se rappeler qu’avant d’être obligatoires — alors que l’épidémie est passée en France — ils furent, nous affirmait-on, inutiles, à un moment où l’épidémie était en pleine croissance.

(article publié le 6 juin)]


par Jean Pélissier, Praticien et formateur en Médecine Traditionnelle Chinoise

Un postier qui ne sonne pas à ma porte. Obligé d’aller chercher un colis à la poste. Sur les lieux, parcours du combattant fléché. Ligne peinturée sur le sol. Un parcours pour l’aller, l’autre pour le retour. Heureusement je suis seul. J’arrive devant une fenêtre ouverte. A l’intérieur, dans la salle, quatre postières assises attendent le chaland, deux les pieds sur une table.

Toutes portent le masque.

Je montre mon sésame pour récupérer le colis et ma pièce d’identité… à distance. Faut avoir de bons yeux, je suis à trois mètres ! J’ai la sensation d’être un pestiféré, dans un monde surréaliste. On me pose le colis sur le rebord de la fenêtre. Elle s’éloigne. Je peux le prendre, presque comme un voleur. J’ai l’impression d’être dans un autre monde.
En deux mois et demi, tout a basculé.
Les gens n’ont plus peur, ils incarnent la PEUR, ils sont devenus la Peur ! Je repars.

Oui, mais je suis un soignant.

Quand je vois quelqu’un qui va se faire du mal « à l’insu de son plein gré », je ne peux rester sans rien faire. Question d’éthique. L’art de soigner ne s’arrête pas dans un cabinet.

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