Chroniques des sciences inhumaines et asociales (épisode 6)

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Sourate de la jument
L’écroulement de la ziggourat ?
Notre étrange avant-guerre ?
Bon boulot
Bilan mitigé, mais seulement bilan d’étape.]


Épisode 6

Vente à la découpe

par Cadet Roussel

Le samedi 30 novembre fut mis aux enchères, dans une salle des ventes à Dijon, un tableau sur bois du XIVe siècle, récemment redécouvert dans une succession, alors qu’il allait partir chez Emmaüs. L’artiste, dont on ignore le nom et l’origine (et les goûts culinaires, ce qui est plus grave), avait été appelé vers 1350 à la cour du roi et empereur Charles IV à Prague et est connu comme le “Maître de Vyšší Brod” (prononcez comme de l’eau de Vichy), du nom d’un couvent en Bohême pour lequel il a peint un retable.

Ce panneau peint représente une Vierge à l’Enfant en majesté. Comme toujours la Vierge est gracieuse et richement vêtue – étonnamment élégante pour l’épouse d’un charpentier – mais l’Enfant n’a pas été gâté par Dame Nature ou par le Père Créateur. Les artistes médiévaux s’intéressaient aux femmes, ce qui est fort bien, mais ne savaient-ils pas regarder les enfants ? C’est à croire que, dans le passé, les guildes de Saint Luc élevaient des races particulières d’enfants au front fuyant pour servir de modèles aux peintres.

La mise à prix était de 400 000 euros ; devinez quel prix fut atteint ! Ne trichez pas : vous venez de vous précipiter sur internet, dirèk. Ne niez pas : je vous ai vus !

Quiconque aura deviné juste recevra gracieusement le catalogue de la vente.

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La vraie raison pour laquelle les globalistes
sont si obsédés par l’intelligence artificielle
(Brandon Smith via le saker francophone)

[Note de l’administrateur de ce blog : les auteurs de la peinture ci-contre sont des français, Pierre Fautrel, Hugo Caselles-Dupré et Gauthier Vernier, qui ont monté la société OBVIOUS. Hélas, la Société Française de Physique dont je suis membre, semble ravie de les avoir choisis comme parrains de son concours “Beautiful Science“. Notez comme il est toujours très snob dans certains milieux de parler l’Angliche, et ce même lorsque l’on représente la Société Française de Physique. Et notez aussi comme il est plus facile de vendre du vent (car il ne s’agit pas d’art) lorsqu’on a l’air cool et qu’on met une casquette à l’envers.

Remarque : la traduction du saker comporte au moins une erreur, que j’ai corrigée ci-dessous. Elle parle d’un sommet “IA pour Dieu” à Genève alors qu’il s’agit de “IA pour le Bien” (AI for Good). God et good, une seule lettre d’écart mais ce n’est quand même pas la même chose ! Dieu serait d’ailleurs incongru dans cette grand-messe scientiste.]


Il est presque impossible aujourd’hui de parcourir les nouvelles du Web ou les médias populaires sans être assailli par de vastes quantités de propagande sur l’intelligence artificielle (IA). C’est peut-être une mode pour mettre fin à toutes les modes, car l’IA est censée englober presque tous les aspects de l’existence humaine, de l’économie et de la sécurité à la philosophie et à l’art. Selon les affirmations courantes, l’IA peut faire presque tout et le faire mieux que n’importe quel être humain. Et, les choses que l’IA ne peut pas encore faire, elle sera capable de le faire un jour ou l’autre.

Chaque fois que l’establishment tente de saturer les médias d’un récit particulier, c’est habituellement dans l’intention de manipuler la perception du public d’une manière qui produit une prophétie auto-réalisatrice. En d’autres termes, il  espère façonner la réalité en racontant un mensonge particulier si souvent qu’il sera accepté par les masses comme un fait au fil du temps. Il le fait avec l’idée que la globalisation est inévitable, que la science du changement climatique est « indéniable » et que l’IA est une nécessité technologique. Les globalistes ont longtemps considéré l’IA comme une sorte de Saint-Graal technologique pour la centralisation. Les Nations Unies ont adopté de nombreuses positions et même organisé des sommets sur la question, dont le sommet « IA pour le Bien » à Genève. L’ONU insinue que son intérêt premier dans l’IA est la réglementation ou l’observation de la façon dont elle est exploitée, mais l’ONU a aussi des objectifs clairs pour utiliser l’IA à son avantage. L’utilisation de l’IA comme moyen de surveiller les données de masse pour mieux instituer le « développement durable » est clairement inscrite à l’ordre du jour de l’ONU. Le FMI surfe également sur la tendance de l’IA, en tenant des discussions globales sur l’utilisation de l’IA en économie ainsi que sur les effets des algorithmes sur l’analyse économique. La principale source de développement de l’IA est depuis longtemps le DARPA. Le groupe de réflexion militaire et globaliste injecte des milliards de dollars dans cette technologie, ce qui fait de l’intelligence artificielle l’objectif sous-jacent de la plupart des travaux du DARPA.

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Guerres du pétrole : pop ! fait la bobine…

Porte de l'Enfer à Darvaza (Turkmenistan)

Porte de l’Enfer à Darvaza (Turkmenistan)

L’article ci-dessous est une traduction d’un article original de William Engdahl, économiste et écrivain américain né au Texas et vivant en Allemagne, spécialiste de la géopolitique du pétrole et consultant en risques stratégiques (j’ai déjà évoqué sur ce blog un de ses livres : Pétrole, une guerre d’un siècle, absolument remarquable). L’article est paru initialement le 27 janvier 2015 dans New Eastern Outlook, un journal en ligne basé à Moscou traitant de l’Orient au sens large. Il a été repris le 2 février dans Veterans Today, journal en ligne américain traitant de questions militaires et stratégiques, animé principalement par des vétérans de guerre. Le commentaire de Jim W. Dean sur l’article de William Engdahl me semblant intéressant, vous trouverez ci-dessous leurs deux contributions traduites, telles qu’elles apparaissent dans Veterans Today.

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