Tout le monde le sait, à cette heure (environ 19h30, mercredi 4 novembre 2020), l’élection présidentielle américaine n’est pas jouée. Le camp “démocrate” fait preuve d’une certaine retenue dans l’allégresse d’une victoire médiatiquement annoncée, tandis que le camp “républicain”, derrière Trump, a tout à la fois annoncé sa victoire et accusé ses adversaires d’irrégularités, voire de fraude massive, en avertissant que tout serait mis en œuvre pour empêcher les “démocrates” de “voler la victoire”.
Le scrutin est des plus serrés dans certains États habituellement “à tendance démocrate” comme Le Michigan ou le Wisconsin, où BBC News annonce Joe Biden en tête (mais de très peu) :
Il semble pourtant qu’il se passe des choses étranges dans le comptage des “ballots” (scrutins) dans ces deux États, comme le montre une analyse temporelle de l’évolution des comptages publiée sur twitter par Marc Gauthier ce soir :
Les sauts brutaux (au bénéfice de Joe Biden) dans le comptage des scrutins entourés en orange peuvent-ils se produire “naturellement” ? C’est un peu comme se demander si, un mètre après un panneau de limitation à 50 km/h, le fait d’être déjà à 80 km/h est une preuve ou non que vous étiez en excès de vitesse avant le panneau…
On pourra aussi admirer sous un autre angle cette bizarrerie statistique dans le Michigan, relevée par un autre internaute :
Joe Biden a donc vu son total de voix augmenter de 138 339 ( 2 130 695 – 1 992 356) pendant que celui de Donald Trump augmentait de… zéro. Mais bien sûr.
[Mise à jour 22h54 : un site de “fact checking”, Politifact, financé notamment par facebook, considère cette dernière bizarrerie comme “le résultat d’une erreur dans un fichier envoyé par l’État [de Michigan]”, rectifiée par la suite. Mais si l’État de Michigan se trompe dans les données qu’il transmet, comment peut-on être sûr qu’il ne se trompe pas à l’insu de son plein gré ?]
Et c’est sûrement un hasard, mais le gouverneur actuel de l’État du Michigan, Gretchen Whitmer, est membre du Parti Démocrate, tout comme celui du Wisconsin, Tony Evers.
Beaucoup de gens pensent que les sciences “dures” sont de peu d’utilité dans la compréhension des sables particulièrement mouvants, voire des marécages, de la politique. Ils ont tort, et j’en avais déjà montré ici un bel exemple en France.