Entretien avec François Roby, enseignant-chercheur
accusé d’être “négationniste, raciste, antisémite et fou” (E&R)

[Note de l’administrateur de ce blog : pas grand-chose à ajouter, puisque c’est moi qui parle, si ce n’est que je ne suis pas strictement “professeur d’université” (ce qui est un titre) mais, comme mentionné dans le chapeau de l’article, “maître de conférences”. Cela dit, vu que pour le grand public tout enseignant à l’université est automatiquement un “professeur d’université”, ce n’est pas bien grave. NB : erreur maintenant corrigée sur E&R, je la corrige donc ici aussi (2 mai 2019).

J’ajoute également que l’entretien a été réalisé avant que la sanction ne soit effective, c’est-à-dire avant réception de l’avis du CNESER. Aujourd’hui, je suis très officiellement (mal) payé à ne rien faire (payé pour me taire ? trop tard…), pendant quatre ans, par l’argent du contribuable et sur ordre du CNESER, qui ne m’a pas laissé terminer mes cours. Et n’a pas autorisé mon avocat à diffuser le 18 mars dernier un extrait de l’épisode 3 de “Lobby USA”, intitulé “La chasse aux sorcières”, publié en novembre 2018 par Orient XXI.

Puisse cette histoire faire prendre conscience à mes concitoyens – et je rappelle que la citoyenneté française ne se base ni sur l’ethnie, ni sur les opinions religieuses ou autres – de la nocivité d’associations ultra-communautaires telles que le CRIF sur les valeurs universalistes qui ont fait la France, mais aussi, et peut-être même surtout, de la nocivité de ceux qui, sans en faire partie, se plient lâchement à ses oukases.  Selon une citation attribuée à Einstein et que j’ai rappelée au CNESER : “Le monde est dangereux à vivre, pas tant à cause de ceux qui font le mal, qu’à cause de ceux qui regardent sans rien faire.”

Enfin, puisque j’ai du temps libre et des finances réduites, je suis disponible pour donner des cours particuliers, y compris à distance (webcam), en attendant mieux.]


François Roby est maître de conférences en physique au sein de l’Université de Pau. Depuis 2017, il est accusé par le CRIF et la DILCRAH d’être un « négationniste, raciste, antisémite et fou ». Le 18 mars 2019, il était jugé en appel au ministère de la Recherche dans le cadre d’une procédure disciplinaire.

E&R : Pouvez-vous nous résumer l’affaire ?

François Roby : En septembre 2016, le maire d’Albertville Mme Berthet refuse de prêter une salle à l’Association France Palestine Solidarité qui invitait le professeur de chirurgie Christophe Oberlin, médecin humanitaire, pour parler de Gaza. Dans un article du Dauphiné du 8 septembre 2016, Mme Berthet justifie cette décision par le fait que ce chirurgien aurait tenu des propos antisémites et soutenu Dieudonné.

J’ai alors envoyé de mon bureau un courriel indigné qui ne cachait pas mes fonctions à l’adresse de contact du maire pour exprimer ma désapprobation, connaissant les hautes qualités morales du docteur Christophe Oberlin. Mme Berthet a alors porté plainte contre moi (le 19 septembre 2016) pour diffamation, et s’est adressée au président de mon université (Université de Pau et des Pays de l’Adour, UPPA) pour que des sanctions disciplinaires soient prises contre moi.

Le 29 septembre 2016 Christophe Strassel, alors directeur de cabinet de Thierry Mandon, Secrétaire d’État chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a communiqué au président de l’UPPA un « signalement » de mon blog fait par la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme (DILCRA).

Dans une lettre datée du 4 octobre 2016, les avocats de la ville d’Albertville m’ont intimé de rédiger une lettre d’excuses, tout en précisant que Mme le maire était « prête à renoncer à la procédure pénale et à la procédure disciplinaire » après réception de ces excuses.

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