Qui a dit ceci :
“Maintenant {les USA sont} juste une oligarchie, avec un pouvoir de corruption illimité qui constitue le cœur du système pour obtenir des nominations à la présidence ou être élu président. Et la même chose est valable pour les gouverneurs, sénateurs et membres du Congrès.
Nous voyons dorénavant une subversion complète de notre système politique, servant de pot-de-vin aux principaux contributeurs qui veulent, espèrent et quelquefois obtiennent pour eux-mêmes des contreparties lorsque l’élection est terminée.” ?
Réponse : Jimmy Carter, ancien Président des États-Unis (1977-1981), le 28 juillet 2015 dans l’émission de Thom Hartmann où il était interrogé sur son dernier livre : A Full Life: Reflections at Ninety. Transcription de cette partie de l’interview sur The Intercept, et traduction de ce passage en français sur Les Brindherbes Engagés.
Les anglophones écouteront également, au début de l’entretien, les remarques de Jimmy Carter sur les mensonges généralisés qui constituaient déjà, à l’époque où il était en fonctions, le coeur du pouvoir politico-médiatique ; il évoque notamment l’épisode des otages iraniens, volontairement retenus à Téhéran selon lui dans le cadre de négociations des services secrets américains, proches des Républicains, pour gêner sa réélection et donc favoriser celle de Ronald Reagan.
Jimmy Carter raconte aussi sa jeunesse à l’école de la Navy, et les valeurs qui lui étaient inculquées. Je traduis ici quelques phrases, au début de l’interview, lorsque Carter répond à une question de Thom Hartmann sur le “populisme” montant à gauche comme à droite, qu’il définit comme la volonté de ne plus voir du personnel politique “approuvé par les sondages” :
“Je suis arrivé à un moment plus propice, à cause des tragédies qui avaient lieu, pas seulement le scandale du Watergate mais aussi les mensonges qui étaient répandus sur la guerre du Vietnam et les assassinats de John et Bobby Kennedy, de Martin Luther King… alors il y avait une révolte qui montait contre la violence et aussi contre les mensonges. Et j’étais, vous savez, diplômé de la Naval Academy et le crime numéro un là-bas, celui qui se traduisait par un renvoi immédiat, c’était n’importe quelle forme de fausse déclaration. Même si nous ne faisions que prétendre n’avoir pas marché sur la pelouse, en l’ayant fait en réalité, alors on était virés de la Naval Academy ; donc dire la vérité était une part importante de ma vie en tant qu’officier de la Navy, mais c’était un vrai plaisir étant donné les attentes du public américain d’alors.”
Autre civilisation, secte d’intégristes moralisateurs ? Non, c’était juste une école d’officiers, dans les USA des années 1940, juste à la fin de la guerre.
Jimmy Carter rappela aussi dans un autre épisode de cette même émission (en 2014) ce que nous devrions tous savoir mais avons tendance à oublier : G. W. Bush n’a pas gagné l’élection présidentielle face à Al Gore en 2000, mais cette non-victoire fut néanmoins suivie d’une prise de fonctions bien réelle le 20 janvier 2001 en tant que Président des États-Unis, quelques mois avant le 11 septembre 2001.
Un simple hasard, certainement.
Un commentaire sur “Qui a dit… ? (n° 6)”