[Note de l’administrateur de ce blog : le 27 janvier, date anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, a été déclaré journée internationale du souvenir de l’Holocauste par l’Assemblée générale des Nations-Unies en 2005. Pour une raison que l’on ignore — mais on a quand même quelques idées sur qui s’y oppose — il n’y a pas encore de journée internationale du souvenir de la Nakba.]
par Gideon Levy
On n’y trouve pas d’holocauste, seulement l’apartheid. Pas d’anéantissement, mais le traitement brutal et systématique de toute une nation. Ce n’est pas Auschwitz, mais c’est Gaza.
Il est très important de se souvenir du passé; il est tout aussi important de connaître le présent sans fermer les yeux.
Les dizaines d’hommes d’État arrivés en Israël mercredi peuvent se souvenir du passé, mais ils brouillent le présent. Dans leur silence, dans leur mépris de la réalité en se mettant inconditionnellement en file aux côtés d’Israël, ils ne trahissent pas seulement leurs fonctions, mais ils trahissent également la mémoire du passé au nom duquel ils sont venus ici.
Être les invités d’Israël sans mentionner ses crimes; commémorer l’Holocauste tout en ignorant ses leçons; visiter Jérusalem sans se rendre dans le ghetto de Gaza le jour du souvenir international de l’Holocauste… Comment imaginer plus grande hypocrisie.
Il est positif que des rois, des présidents et autres notables se soient déplacés en l’honneur de ce jour du souvenir. Il est déplorable qu’ils ignorent ce que les victimes de l’Holocauste infligent à une autre nation.