Pour l’amour des juifs (Israël Adam Shamir)

Israël Adam Shamir (à g.) avec Julian Assange (à dr.) avant sa captivité

[Note de l’administrateur de ce blog : Israël Adam Shamir est un ex-juif (pour ceux qui croient au libre-arbitre et rejettent une définition ethnique du judaïsme) converti au christianisme orthodoxe, où il a reçu son deuxième prénom Adam. Ou bien c’est un juif, pour ceux qui pensent que toute personne née juive le reste jusqu’à sa mort, comme le prétendait un petit brun moustachu en Allemagne dans la première moitié du XXème siècle.

Vacciné de par sa naissance envers le chantage à l’antisémitisme, et fin connaisseur de la culture juive, il livre ici une analyse de la prétendue “lutte contre l’antisémitisme” aussi mesurée que pénétrante, à l’image de sa prose habituelle (voir par exemple son recueil d’articles “La bataille du discours” que j’ai déjà recensé ici). Derrière cette prétendue lutte contre un racisme – dont on se demande toujours pourquoi il devrait être différencié des autres, ce qui sent le racisme – on ne trouve en effet, en définitive, que ce contre quoi se fracassent les Gilets Jaunes : l’arrogance d’une caste dominante illégitime qui n’entend pas laisser le peuple prendre son destin en main.]


L’Angleterre et la France, deux antagonistes, deux socles de la civilisation européenne, se trouvent simultanément en proie à un paroxysme de judéophilie. Le résultat des élections parlementaires décisives qui s’annoncent en Grande Bretagne est suspendu à cette question, avec travaillistes et conservateurs en compétition pour exprimer à qui mieux mieux leur amour pour les juifs, tandis que les juifs n’arrivent pas à décider lesquels leur répugnent le moins. La France, après une année de révolte des classes moyennes représentées par les Gilets jaunes, connaît maintenant un soulèvement des classes travailleuses toutes fraîches avec un million de grévistes s’emparant de la rue, mais son Parlement estime qu’il est urgent, par-dessus tout, de peser et de légiférer sur la façon dont les Français devraient aimer les juifs et haïr ceux qui les haïssent. Quel peut être le sens de cette comédie?

Ils ne chipotent pas pour l’amour de la cuisine juive. Même si elle est mangeable, cela ne va guère plus loin. A preuve, en Israël, où la nourriture arabe est la règle, où la japonaise a droit de cité, l’italienne est adorée, et la cuisine juive brille par son absence. Il ne s’agit pas non plus des nez juifs, quoique ce soit un trait significatif de l’anatomie faciale, car ils ne sont pas plus élaborés ou proéminents, disons, que ceux des Siciliens. C’est au niveau des idées, que tout se passe.

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Trump et Corbyn, l’avertissement russe sur la Syrie
(Israël Adam Shamir)

[Note de l’administrateur de ce blog : excellent article d’Israël Adam Shamir, comme d’habitude. Un homme qui n’est plus juif selon l’acception religieuse de ce mot (il s’est converti au christianisme orthodoxe), mais qui le reste selon la conception “ethnique” qui prévaut en Israël, et encore chez beaucoup de juifs. Et qui écrit des livres lumineux.

L’article ayant initialement été publié en anglais sur The Unz Review, le site fondé par Ron Unz, autre “juif antisémite” selon la propagande sioniste, mais aussi physicien théoricien de formation et homme d’affaires américain, je ne saurais trop conseiller à mes lecteurs de compléter la lecture de cet article par celle de “La Pravda américaine. La nature de l’antisémitisme”, traduite en français par le saker francophone.

On y constatera, comme avec Israël Shamir, que ceux qui savent encore penser ne font pas semblant de croire que la “question juive” est réglée, un problème qui fut d’ailleurs à l’origine des motivations de Herzl pour créer un “État juif”. Mais au contraire des espoirs de ce dernier, la réalisation du projet sioniste (qui devait, initialement, assécher la diaspora) ne régla pas la question, elle ne fit que l’amplifier (tout en faisant des victimes directes supplémentaires avec les Palestiniens).

Rappel : en France, le président d’une institution qui ne représente que les intérêts d’Israël peut envoyer au président d’une université une lettre diffamatoire  sur l’un de ses membres (le rédacteur de ces lignes) sans que le représentant de l’institution se sente autorisé à réagir comme le bon sens le voudrait, c’est-à-dire en l’envoyant paître. Dans le monde tordu qui est le nôtre, c’est la victime qui est condamnée d’office.]


Une nouvelle confrontation militaire pour la Syrie se dessine, telle que concoctée par Israël, bricolée par les Britanniques et exécutée par les US ; mais l’avenir de l’Occident dépend largement de deux franc-tireurs, le président US Donald Trump, et le dirigeant de l’opposition au Royaume Uni Jeremy Corbyn. Ils sont aussi différents que possible l’un de l’autre. L’un est adepte du capitalisme, l’autre est un socialiste, mais tous deux sont considérés comme complaisants envers la Russie, dans la mesure où ils n’ont pas la bave aux lèvres en entendant le nom de Poutine. Tous les deux sont ennemis de Wall Street et de la City, tous deux se dressent face à l’État profond, à l’OTAN ; ce sont des ennemis du mondialisme et du gouvernement unique. L’un est un ami d’Israël, l’autre de la Palestine, mais tous les deux sont accusés d’être des racistes antisémites.

C’est une particularité pittoresque de notre temps, que l’antisémitisme soit considéré comme le gros péché impardonnable, en lieu et place du reniement du Christ. Jadis, une attitude négative face aux juifs négateurs du Christ était de rigueur, et l’Église, voire son tribunal l’Inquisition, se chargeait de châtier les dissidents. De nos jours, c’est le pesant réseau juif des médias qui est l’accusateur, le juge et le jury, et l’attitude anti-juive est une sorte de pire degré du racisme. Nos deux dirigeants ne sont nullement coupables parce qu’accusés, mais le tribunal des MSM (Main Street Media) n’acquitte jamais personne.

Le racisme est certes fort laid (quoique la rapacité soit pire) et la haine des juifs parce qu’ils sont juifs n’est pas plus jolie (vous ne vous attendiez pas à ce qu’un fils de parents juifs dise autre chose, je suppose ?). Les juifs sont amusants, intelligents, spirituels, sentimentaux et ils aiment l’aventure, ce qui les rend capables d’aller loin. Ils peuvent être bons, ce pourquoi l’Église veut les ramener vers le Christ. S’ils étaient intrinsèquement mauvais, pourquoi se soucierait-elle de leur âme ? Les juifs sont-ils rapaces ? N’importe qui vendrait sa grand-mère pour une poignée de dollars, mais seul un juif la livrerait effectivement, disent les juifs. Les juifs ont tendance à sermonner et à se placer sur un terrain moral élevé, mais c’est là une tradition chez ce peuple de prêtres. Pourtant, l’universalisme et le non-racisme ne sont pas leur point fort, et il est assez ahurissant qu’ils se soient érigés eux-mêmes en juges du racisme.

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