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Le faiseur de rois (Gilad Atzmon)

Manuel-Valls_les-Juifs-dirigent-la-France_Trocadero_19mars2014Je vous propose ici la traduction d’un article de Gilad Atzmon, jazzman habitant à Londres, penseur intransigeant de la question juive, étant lui-même né dans une famille profondément sioniste, ayant servi dans l’armée israélienne et ayant compris alors l’absurdité de sa situation. Il dit avoir été “sauvé par la musique” de ces contradictions existentielles, qui lui demandaient de faire en tant que juif ce que sa conception intime et naturelle du juste et du bon réprouvait. Il refuse aujourd’hui d’être considéré comme juif, n’accordant à cet adjectif aucune valeur génétique et revendiquant le libre arbitre pour chacun, indépendamment de la naissance et de la culture, ainsi qu’un universalisme des valeurs morales.

Les liens originaux de l’article ont été repris dans la traduction, mais conduisent évidemment vers des pages en anglais.

———————————  Début de la traduction  ———————————

Le faiseur de rois

18 août 2015 / par Gilad Atzmon

Eisen_Corbyn

“Au cas où on l’oublierait : Paul Eisen, le “négationniste”
utilisé pour discréditer Corbyn, est juif.
Un “juif antisémite” ?? Vous n’oseriez quand même pas ?
Oups, désolé, eux si.”

Paul Eisen, il y a une semaine encore complètement inconnu de la plupart des britanniques, est maintenant un faiseur de rois. Le lobby juif du Royaume-Uni est convaincu, pour quelque raison, que la nature de ses relations avec le leader du parti travailliste Jeremy Corbyn va déterminer le futur de ce pays.

Puisque nous voyons le débat politique le plus important pour des générations être parasité par les media sionistes et les “susceptibilités juives”, il est temps de se poser la question : qui est Paul Eisen ?

Eisen a été décrit par la presse juive et ses supplétifs comme un “antisémite” et un “négationniste” [NdT : de l’holocauste, mais cette précision est devenue superflue en français], mais bizarrement, personne ne mentionne que Eisen est en réalité un juif qui parfois même s’exprime “en tant que juif”.

Le “crime ” de Eisen est assez évident : il n’adhère pas au récit orthodoxe sioniste de la Shoah. Mais Eisen ne conteste pas que le national-socialisme allemand méprisait la race juive, ne conteste pas la déportation massive des juifs, ne ferme pas les yeux sur le racisme du national-socialisme allemand envers les juifs et les autres. Eisen ne conteste pas le fait que beaucoup de juifs soient morts sous le régime nazi dans des circonstances horribles et malheureuses. Cependant, Eisen est sceptique sur certaines questions concernant la nature homicide des actions nazies. Il n’est pas convaincu que les Allemands aient utilisé des chambres à gaz comme usines de mort.

Eisen pourrait avoir raison ou tort (comme il l’admet lui-même dans ses textes), mais est-ce qu’une telle croyance peut être qualifiée d’ “antisémitisme”, de racisme ou de “crime haineux” ? Est-ce que le questionnement du passé peut être considéré comme un acte haineux, dans n’importe quelle circonstance ?

C’est juste l’inverse : la possibilité de revisiter et de réviser le passé est au coeur de la pensée éthique, humaniste et universelle. C’est la tentative de saisir “ce qui s’est réellement passé” qui nous aide à construire l’idée d’un futur meilleur.

Eisen se qualifie lui-même de “négateur de l’holocauste” mais est-ce que quiconque parmi la presse (libre) britannique a réalisé le moindre travail journalistique pour savoir en quoi Eisen se disait “négationniste” ? La réponse est non.

Eisen est à l’évidence un opposant à l’industrie de l’holocauste, à la religion de l’holocauste et à l’exploitation de l’holocauste. Eisen a été tourmenté (en tant que juif) de découvrir que le musée israélien de l’holocauste Yad Vashem a été érigé sur le territoire de Ayn Karim, un village palestinien victime de la purification ethnique. Eisen a été torturé quand il a réalisé que Yad Vashem a été construit à proximité de Deir Yassin, un village Palestinien qui a été rasé avec ses habitants lors d’un colossal massacre de sang-froid perpétré par des paramilitaires israéliens en 1948 [NdT : sur le massacre de Deir Yassin, voir également la lettre de Albert Einstein dont il est question dans cet article.]

Juste trois ans après la libération de auschwitz, l’État juif nouveau-né effaçait une civilisation en Palestine au nom d’une idéologie nationaliste juive raciste. C’est ce cynisme abominable qui a transformé Eisen en “négationniste” – un négationniste de la primauté de la souffrance juive. Dans son esprit, si les juifs pouvaient commettre le massacre de Deir Yassin après Auschwitz, l’holocauste devait être nié parce qu’il avait échoué à produire un message éthique universel.

Encore une fois, vous pouvez être d’accord ou pas avec Eisen, mais sa démarche humaniste et critique le qualifie pour être le faiseur de rois du parti travailliste. Nous ne pouvons que remercier les juifs britanniques et leurs puissants relais médiatiques de placer Paul Eisen exactement là où il doit être.

———————————  Fin de la traduction  ———————————

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