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Hommage au professeur Luc Montagnier

Ce 22 février eurent lieu, au cimetière du Père Lachaise et au milieu d’une foule dense marquée par l’absence de tout officiel, les obsèques d’un des plus grands esprits de la science française, prix Nobel de physiologie ou médecine en 2008 avec Françoise Barré-Sinoussi, et pourtant snobé voire insulté par tous ceux qui ne retiennent de la science que la richesse matérielle ou le pouvoir qu’elle peut leur procurer.

J’ai pensé qu’une des meilleures façons de lui rendre hommage était d’inviter à voir ou revoir un documentaire sur ses activités de recherche “controversées”, comme s’obligent à les qualifier les journalistes suiveurs, portant sur ce qu’on nomme, à tort ou à raison, “la mémoire de l’eau”.

Ce documentaire date de 2014, et semble déjà appartenir à une autre ère : celle où une télévision de service public – France 5 – pouvait diffuser un reportage honnête et sans parti-pris au lieu de se faire le relais obligé des lobbies en place. C’est donc, en plus du sujet abordé, un des intérêts de ce documentaire, mais il y en a encore au moins un autre : on y entendra parler d’une technique d’amplification génique aujourd’hui célèbre, mais qui n’était connue que des spécialistes à l’époque, la technique PCR. Celle-là même qui valut à son génial inventeur, Kary Mullis – mort le 7 août 2019 d’une pneumonie en Californie – un prix Nobel de chimie, et dont il disait, à l’époque du SIDA, que son utilisation dans un but de diagnostic était des plus périlleuses car à trop la pousser on finissait par amplifier n’importe quoi, et surtout ce qui n’avait aucune importance.

Mise à jour du 24 février : hommage en vidéo de Pierre Barnérias à Luc Montagnier, sous le reportage de France 5. Où l’on constate aussi l’abîme entre le peuple de France et ses “représentants”.

Ici, nous apprendrons que Luc Montagnier l’utilisait pour amplifier des molécules d’ADN à partir de… rien, sauf des nucléotides, qui sont les briques élémentaires de l’ADN, et un mystérieux “signal” électromagnétique en provenance d’une autre éprouvette issue d’une solution extrêmement diluée ayant contenu cet ADN.

Il n’en faut pas plus aux scientistes bas du front pour crier au charlatanisme et à la pseudo-science ; les autres, ayant quelques notions d’épistémologie ou d’histoire des sciences, s’émerveilleront plutôt de l’immensité de ce qui reste à découvrir, et se rappelleront par exemple qu’à la fin du XIXe siècle, c’est-à-dire peu avant la découverte de la radioactivité, de la relativité et de la physique quantique, la plupart des physiciens comme il faut considéraient que la physique était complète et qu’il ne restait que de menus perfectionnements techniques à accomplir.

L’hommage en forme de reportage de Pierre Barnérias au professeur Luc Montagnier (source : compte VK de Jean-Dominique Michel) :

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