Le fascisme nouveau est arrivé (E&R)

[Note de l’administrateur de ce blog : j’ai choisi de ne pas reprendre le titre originel de l’article (“Laurent Alexandre a-t-il besoin d’un cerveau artificiel ?”) afin de secouer un peu ceux qui traquent encore le fascisme dans un parti de Pieds Nickelés – dont la présidente est allée fêter sa défaite en chantant sur du Jean-Jacques Goldman – au lieu d’occuper leurs neurones à débusquer le vrai fascisme d’aujourd’hui. Lequel, parce qu’il est élaboré par des individus qui pour être des ordures ne sont pas forcément des cons, n’endosse évidemment pas les habits élimés et facilement reconnaissables du fascisme d’hier.

Quiconque ne perçoit pas, dans les propos de Laurent Alexandre, le même fanatisme, la même absence d’empathie, la même inhumanité et le même délire de toute-puissance qu’on nous demande de vomir du matin au soir et du soir au matin chez les adeptes du Reich de mille ans – mais en nous interdisant de trop nous poser de questions sur qui les avait poussés là – est, à mon avis, un cas désespéré pour la médecine.]


On peut penser ce qu’on veut de Laurent Alexandre, il n’est jamais décevant. En même temps un chirurgien urologue, diplômé de Science Po, d’HEC et de l’ENA, spécialisé dans les questions de transhumanisme et d’intelligence artificielle avec une mise en marché façon guerre hybride à mi-chemin entre Jancovici pour le côté rationnel implacable et Attali pour le côté prophète de l’Apocalypse, il faut avouer que ça en jette.

Comme Jancovici démonte les illusions sur l’éolien du dernier des gauchistes écolo pour te vendre du nucléaire AREVA en oubliant comme par magie d’évoquer les solutions du nucléaire propre, il semble que le bon docteur Alexandre a quelque chose à nous vendre lui aussi.

Alors que vend Laurent Alexandre, et surtout à qui le vend-il ? Pour essayer de comprendre, petit dialogue a posteriori et analyse du discours tenu par Mr. 2.0 lors de sa récente interview sur Radio Sputnik à propos de son dernier livre La guerre des intelligences. Accrochez-vous, c’est du costaud.

« L’Europe n’a ni la puissance technologique des États-Unis et de la Chine, ni la vision géopolitique qu’a Poutine en Russie, […] elle n’a pas compris que l’intelligence artificielle est une guerre, l’Europe est devenue très bisounours, elle pense qu’elle est en paix pour les 1 000 prochaines années. Or ce n’est pas le cas. […] Le monde de demain sera un monde dur, et l’Europe n’est pas toujours armée ni technologiquement, ni militairement, ni psychologiquement pour comprendre le monde qui vient. »

Certes. Ceci a au moins le mérite d’être lucide. Mais toute personne un tant soit peu sensée a tout de suite sur le bout des lèvres une question relativement simple : pourquoi ?

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Mise à jour 23 novembre : un autre exemple de délire scientiste ici.