Un paradigme, au sens de l’épistémologie, est un ensemble cohérent de représentations du monde dont il est en général difficile de sortir, justement à cause de sa cohérence : tant qu’il est productif, c’est une mine qu’on exploite, mais à la longue, il finit par devenir une ornière intellectuelle. Si l’on veut être encore plus chic, on peut aussi employer le terme allemand de Weltanschauung (littéralement représentation du monde).
Le mot de paradigme a été popularisé par le philosophe des sciences Thomas Kuhn, qui a montré dans son oeuvre majeure, La structure des révolutions scientifiques, que les sciences progressaient non de façon continue, mais par des ruptures correspondant à autant de “changements de paradigme”. Illustrons cette idée par un petit exemple marquant tiré de l’optique, expliqué par le génial Richard Feynman dans son célèbre cours de physique.