Les guerres de Syrie (Michel Raimbaud)

[Note de l’administrateur de ce blog : le lobby sioniste français, par la personne du président du CRIF Francis Kalifat, a essayé de me faire passer pour un esprit dérangé en citant, entre autres, des articles où je démontais la propagande de guerre anti-syrienne. Cela, comme le reste, finira tôt ou tard par lui revenir à la figure, et constituer une preuve à charge contre lui.

Israël est bien évidemment au premier rang des pays qui avaient “intérêt” à déstabiliser la Syrie pour se poser en “rempart contre l’islamisme” et en “îlot de stabilité” pour le Moyen-Orient, mais la contre-propagande court aussi vite que la propagande et surtout est plus durable qu’elle, reposant tout de même sur un produit universel (quoique malmené) de l’esprit humain : la logique.

Michel Raimbaud, dont je connais certains articles mais dont je n’ai pas lu le livre, a écrit un ouvrage qui pulvérise, évidemment, tous les mensonges que j’ai pu dénoncer ici. Son statut d’ancien ambassadeur de France ne nous fait regretter qu’une chose : qu’il soit depuis longtemps à la retraite.]


« Ils mentent… et ils savent qu’ils mentent… et ils savent que nous savons qu’ils mentent… Et malgré cela, ils continuent à mentir de plus en plus fort. » En choisissant de mettre en exergue de son livre, cette phrase écrite par Naguib Mahfouz, Michel Raimbaud donne le LA, celui d’une volonté de rétablir la vérité concernant un conflit qui a été si mal traité par les médias et certains experts. Le diplomate n’épargne pas ces intellectuels qui se sont « déconsidérés à force de respecter la doxa plutôt que la vérité et ceci au prétexte d’éviter marginalisation et isolement. » Lui, décrit « la guerre de Syrie telle qu’elle s’est déroulée dans sa réalité crue et cruelle et non la fiction martelée à coups d’intox par la communauté internationale. »

L’ouvrage est dense et limpide, il parle de la Syrie comme on l’aime, « ce cœur historique du monde », ce pays que tout être civilisé se devrait d’aimer et de chérir (1).

Michel Raimbaud parle clair. Il ne se perd pas. Il ne s’emberlificote pas dans les demi-mesures de salon chères aux diplomates, il ne renvoie pas dos à dos, « le régime de Bachar » et les « djihadistes modérés » qui auraient mal tourné. Il ne confond pas agresseurs et agressés. D’un côté il y a un Etat légitime, membre des Nations Unies, disposant donc du droit de se défendre et de protéger sa souveraineté, de l’autre, une horde de terroristes « hirsutes, coupeurs de têtes, égorgeurs, cannibales à l’occasion ayant laissé aux vestiaires toute trace d’humanité. »

L’auteur ne dilue pas non plus les responsabilités. Il désigne les États-Unis avec ses alliés occidentaux, France et Royaume-Uni en tête et leurs complices orientaux qui « ont tout fait pour anéantir la Syrie, son modèle de société, son identité de vieille nation, sa conscience historique immémoriale, tout ce que les régimes obscurantistes haïssent et veulent éradiquer, quel que soit le prix à payer. – Plus de soixante pays se sont abattus sur la “proie syrienne” dans le cadre des groupes Amis de la Syrie, sous direction américaine, ils ont soutenu les groupes armés, y compris, al-Nosra, en liaison avec les États-Unis et la CIA. » Personne n’a lésiné sur les moyens et l’auteur de rappeler que l’entreprise Caterpillar a fourni des tunneliers pour assister les terroristes de la Ghouta afin de creuser des galeries souterraines accessibles aux véhicules. L’un des administrateurs de cette firme, John Huntsman JR, est l’actuel ambassadeur des États-Unis à Moscou. Le monde est si petit…

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Dessine-moi un complot (Michel Raimbaud)

[Note de l’administrateur de ce blog : Michel Raimbaud est ancien ambassadeur de France, du temps où celle-ci n’était pas encore un dominion anglo-sioniste. Il fait donc appel aux facultés dont dispose normalement tout diplomate français : la raison, la connaissance du droit international et une certaine conception de l’indépendance de sa nation, voire de son rôle moteur dans le respect des valeurs fondamentales de notre civilisation.]


Incrusté dans l’actualité depuis mars 2011, pris en main par des médias de révérence, des intellectuels peu courageux et des dirigeants souvent ignares, le conflit de Syrie s’est vu classé illico presto à la rubrique des sujets qui fâchent et des nerfs qui lâchent. On connaît la doxa qui a pu s’imposer à la faveur de cette conjonction des médiocrités, qui ne fait pas honneur à notre vieille France éternelle.

A défaut de provoquer un séisme cérébral ou un remue-méninge, la tournure des évènements depuis la libération d’Alep en décembre 2016 a fini peut-être par bousculer quelques certitudes, mais il serait exagéré de dire, deux ans plus tard, que l’électricité a été totalement rétablie dans la patrie des lumières. On perçoit seulement, au compte-goutte et au microscope, des lueurs fugaces perçant l’obscure clarté qui tombe des étoiles de notre intelligentzia.

Curieusement, beaucoup d’ennemis « déclarés » de la Syrie font preuve de plus de clairvoyance que les cerveaux paresseux de notre microcosme. Ils se rendent compte et admettent que les avancées de la reconquête du territoire syrien par l’armée nationale, allant de pair avec les accords de réconciliation en série, ont créé une dynamique qui semble irréversible et leur interdit tout espoir de rétablissement stratégique.

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Michel Raimbaud : « En France, l’atlantisme et le sionisme sont les deux mamelles des néocons » (Afrique-Asie.fr)

Michel Raimbaud

Michel Raimbaud

[Note de l’administrateur de ce blog : l’ancien ambassadeur de France Michel Raimbaud énonce ici quelques vérités aussi évidentes pour qui utilise encore son esprit critique qu’impossibles à dire pour qui se satisfait des mots creux de la propagande oligarchique. Si la France veut renaître de ses cendres, il faudra qu’elle compte de tels individus parmi ses diplomates en activité, et non uniquement parmi ses diplomates retraités.

En attendant, la secte criminelle des atlanto-sionistes ou des néo-conservateurs (puisque c’est à peu près la même chose) continuera à répandre la guerre et à œuvrer contre les intérêts de la France, du Moyen-Orient et plus généralement de toutes les nations non-alignées sur l’impérialisme occidental.]


À l’occasion de la réédition actualisée de « Tempête sur le Grand Moyen-Orient » (1), nous avons rencontré Michel Raimbaud. L’ancien diplomate, qui écrit avec des convictions en s’appuyant sur des faits bien documentés, insiste sur le façonnement en cours du Moyen-Orient, et plus vastement du monde, entrepris par les néoconservateurs américains, avec la complicité des élites occidentales.

Propos recueillis par Tigrane Yégavian

Pourquoi crier au « conspirationnisme » lorsque l’on est saisi par la clarté du grand dessein annoncé urbi et orbi par ses propres promoteurs ? Cela fait longtemps que Michel Raimbaud, écrivain habité par la passion de l’État, sincère, engagé et aux accents volontiers gaulliens, ne prête plus d’attention aux chiens de garde de l’establishment qui le snobent. Ancien ambassadeur de France en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe, et bien connu des lecteurs d’Afrique Asie, ce fin connaisseur du monde arabe et de l’Afrique a servi comme diplomate dans de nombreux pays (avec un long passage au Brésil), avant de diriger l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Tout reste d’actualité dans Tempête au Moyen-Orient, ouvrage dans lequel il dénonce les funestes « policides » orchestrés par les néoconservateurs américains et occidentaux ayant débouché sur le démantèlement du Soudan, de la Somalie, de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye et, aujourd’hui, de la Syrie.

Revenons sur l’affaire des « bombardements chimiques » d’Idlib, en Syrie, en avril dernier. Pourquoi ne criez-vous pas avec les loups sur la responsabilité du régime syrien ?

Nous nous trouvons face à une redite de l’affaire Colin Powell de 2003 en Irak et de la séquence de l’été 2013 en Syrie (attaque de la Ghouta). Je n’entrevois que deux explications possibles : ou bien ce sont les rebelles qui ont utilisé les armes chimiques en appliquant la technique familière du false flag (faux pavillon), maquillant par la suite les photos des enfants. Ces enfants n’auraient-ils pas été tués puis « soignés » par ces escrocs de l’humanitaire que l’on nomme les « casques blancs », autrement dit des associés du Front Al-Nosra, la franchise syrienne d’Al-Qaïda ? Sinon, comment expliquer que les injections, à en croire certaines vidéos, semblent factices, le niveau du liquide demeurant inchangé du début à la fin de la piqûre de « réanimation » ? Si ces cadavres d’enfants morts, soigneusement alignés comme à une parade pour les besoins de la propagande, avaient été gazés, il eût été bien imprudent de s’exposer avec eux sans précaution.

Ou bien, s’il s’agit d’un bombardement de l’armée syrienne sur ce dépôt, cela veut dire que le gaz appartenait aux rebelles. Car on sait qu’en Syrie le démantèlement de l’arsenal des armes chimiques et bactériologiques a eu lieu sous contrôle de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), après les inspections onusiennes.

Un mensonge de plus donc ?

La ficelle est bien grosse. Les mensonges sont légion dans le cas syrien, tellement nombreux qu’il s’avère difficile de les « traiter » tous. C’est une conséquence typique des théories que j’ai étudiées dans mon livre, à savoir les stratégies mises en œuvre par Washington : le chaos innovateur, la théorie du fou et le false flag, autant d’intox dont les mécanismes ont été démontés, notamment par Michel Collon. En définitive, si « complotisme » il y a, ce sont les comploteurs eux-mêmes qui aiment les complots puisqu’ils en sont les auteurs, et non pas ceux qui les dénoncent, systématiquement qualifiés de « complotistes » afin de les discréditer par avance. Dans un ordre d’idées proche, les régimes takfiristes qui financent les « révolutions » chez leurs voisins espèrent ainsi faire oublier leur nature profondément réactionnaire.

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À propos des mensonges et des guerres visant à soumettre le Moyen-Orient, voir aussi sur ce blog :