Nous avons déjà vu ici que la théorie de “la pile d’assiettes” popularisée par Jérôme Quirant pour expliquer l’effondrement “naturel” des tours jumelles de Manhattan le 11 septembre 2001 souffrait d’un défaut rédhibitoire : prédire quelque chose de contraire à la réalité observée (la persistance, au moins temporaire, de la structure porteuse après effondrement des planchers). C’est suffisant pour la savoir fausse, sans nécessité aucune de faire appel à la physique. Néanmoins, il peut être intéressant de savoir “comment elle est fausse”, car s’il n’y a qu’une vérité, il y a de nombreuses façons de se tromper, ou de mentir. Pour cela, nous allons devoir comprendre le fonctionnement d’un objet technique très répandu, et qui ne tombe jamais en panne : le marteau.
“Alors, un marteau, comment ça marche ?” pourrait dire Michel Chevalet dans une séquence de vulgarisation scientifique. Vous pensez que c’est superflu ? Détrompez-vous. Si l’immense majorité des gens savent utiliser un marteau (à peu près, au moins), peu savent véritablement comment ça marche, et sont capables de l’expliquer de façon rigoureuse. Car pour cela, il faut faire appel aux lois qu’Isaac Newton a publiées en 1687 et qui révolutionnèrent la physique. Qui créèrent la physique moderne, peut-on même dire.