Avec Décodex, Le Monde, journal en perdition, se prend pour la Haute Autorité de l’Internet (E&R)

[Note de l’administrateur de ce blog : on ne peut qu’être sidéré de voir avec quelle constance et quelle application les “journalistes” de feu Le Monde s’emploient à scier les dernières fibres de bois de la branche sur laquelle ils sont assis. Comme le note l’article ci-dessous, le parallèle avec une scène d’un film comique des Inconnus (Le Pari) est saisissant.

Mais peut-être est-ce finalement une aide déguisée à la réinformation ? Tout comme BHL, le philosophe-rentier dont on sait depuis longtemps que lorsqu’il dit blanc, il est sage de comprendre noir, le Décodex pourrait bien in fine orienter les lecteurs indécis d’internet vers les sources les plus intéressantes. Car une boussole qui indique systématiquement le sud est aussi utile et fiable qu’une qui indique le nord, une fois qu’on a compris sa spécificité.

Et ce serait logique : BHL est membre du Conseil de surveillance du Monde.]


La moitié du Net a cru a une blague, mais Le Monde n’a pas d’humour. Il l’a prouvé en 2003, lorsque Pierre Péan et Philippe Cohen ont sorti leur Face cachée du Monde chez le grand éditeur Fayard. Un livre-torpille qui fera voler en éclats l’indépendance du journal en révélant sa soumission au Marché, son parti pris oligarchique (américano-sioniste) permanent, son abandon du social au profit du libéral, entraînant une perte croissante d’influence. Seuls les journalistes télé, sous-informés, le prennent encore totalement au sérieux.

Le Monde fut un exemple, il est devenu un repoussoir pour les lecteurs intelligents.

Le développement de l’Internet, avec la naissance de l’information non-alignée et les échanges horizontaux, portera le second coup, impactant cette fois-ci le secteur financier du journal. Lourdement endetté depuis la présidence Colombani, il n’a plus sorti la tête de l’eau depuis. La perte de crédibilité associée à la concurrence de l’information libre, avec sa croissance exponentielle impossible à juguler, ont eu raison d’un journal qui ne tient plus que sur sa (vieille) réputation, qui n’a désormais plus rien à voir avec la réalité. L’injonction de suivre la ligne oligarchique au détriment de la vérité et de la popularité, ainsi que le nouvel actionnariat de la troïka BNP (Bergé-Niel-Pigasse), ont révélé la fonction réelle de ce titre partiellement subventionné par l’État : faire tenir, coûte que coûte, les versions officielles, quitte à somber dans les contradictions, à se ridiculiser et à devoir justifier des tissus de mensonges.

Continuer la lecture sur Égalité & Réconciliation ⟶

Mise à jour 13 février 2017 : voir également le réjouissant article de l’OJIM sur la question, qui révèle que Google finance en partie cette burlesque initiative.

Mise à jour 17 février 2017 : de petits malins ont mis en ligne, et en clair, la base de données du Décodex, qu’il est instructif de parcourir par catégories. Sans aller jusqu’à dire – comme mon collègue Jacques Sapir – que le Décodex fonctionne “à l’envers”, on peut être à peu près certain que si c’est vert, c’est sans intérêt et très peu fiable, et que si c’est rouge, c’est éventuellement du grand n’importe quoi – ça arrive – mais plus souvent un site qui mérite le détour et combat le mensonge officiel avec talent et rigueur.

On s’amusera à pointer le nombre d’occurrences du terme “conspirationniste” dans la catégorie rouge, dont mes lecteurs savent déjà ce qu’il m’inspire.