Marathon de Boston, affaire Merah, tuerie de Charlie-Hebdo… ces attentats ont en commun une particularité : alors que les protagonistes ont été présentés comme de dangereux terroristes, et que les autorités de France comme des USA affirment vouloir lutter de toutes leurs forces contre les réseaux entraînant et fanatisant ces tueurs, aussi bien Tamerlan Tsarnaïev, Mohammed Merah, ou encore les frères Kouachi ont été tués avec un luxe de moyens tel qu’on ne peut avoir aucun doute sur l’intention des forces de l’ordre : il s’agissait bien de les abattre, non de seulement les neutraliser. C’était particulièrement flagrant dans le cas de Merah, piégé comme un lapin dans un appartement et abattu comme un lapin par un régiment de chasseurs.
L’autre suspect de Boston, Djokhar le frère de Tamerlan, n’est certes pas mort puisqu’après avoir été grièvement blessé, les soins intensifs reçus au Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston lui ont permis de survivre. Mais il a été placé dans des conditions d’isolement total et son procès, qui a débuté le 5 janvier 2015, en fera très probablement un condamné à mort.
Or, qui veut démanteler un réseau terroriste se doit d’obtenir le maximum d’informations sur ce réseau ; et en particulier, faire parler par tous les moyens – y compris les interrogatoires musclés, s’ils permettent d’éviter de sacrifier des innocents – les membres de ce réseau que l’on parvient à coincer. Les techniques pour parvenir à récolter ces informations ne manquent pas ; lors d’une vraie guerre, on sait bien que la dernière des choses à faire lorsqu’un ennemi est fait prisonnier consiste à l’abattre (et pas seulement pour des raisons d’éthique) : il vaut bien mieux le faire parler le plus possible.
Or, un mort ne parle pas.
Dès lors, plusieurs possibilités se présentent pour expliquer l’action des forces de l’ordre et de leur hiérarchie :
- soit elles connaissent déjà tout des réseaux terroristes qu’elles veulent démanteler ;
- soit les ordres sont donnés par des personnes incompétentes ;
- soit il s’agit d’autre chose que d’une véritable guerre au terrorisme.
Il ne faut jamais oublier le mouton noir. Et peut-être se demander pourquoi nos media sont si discrets sur la mort du commissaire de police Helric Fredou, numéro deux du service régional de police judiciaire de Limoges, retrouvé une balle dans la tête quelques heures après l’attentat, alors qu’il enquêtait sur l’affaire Charlie Hebdo. “Suicide” succédant à celui du numéro trois de ce même service, survenu en novembre 2013. La Haute-Vienne, ses forêts et ses pâturages sont sans doute propices aux crises de dépression aiguës.