La France reprend des couleurs (Slobodan Despot)

[Note de l’administrateur de ce blog : une fois de plus, je fais une entorse aux règles du commerce en proposant gratuitement à mes lecteurs un article que je reçois moyennant paiement, via mon abonnement au Drone de l’Antipresse (mais c’est pour mieux les inciter à le soutenir financièrement, tout en se faisant plaisir tant sa lecture est revigorante).

Reçu ce matin, l’article a probablement été écrit entre les troisième et quatrième actes des Gilets jaunes, mais peu importe : ce qui se déroule sous nos yeux, avec l’apparence d’une éruption violente, est en réalité un changement profond et de long terme, l’effondrement d’une structure qui se croyait quasi-éternelle et qui ne repose en réalité que sur les maîtres du discours, débitant un récit de plus en plus faux et creux que la logique humaine finit par faire voler en éclats, catalysée par la souffrance et la colère des victimes de plus en plus nombreuses de cette imposture.

C’est aussi l’occasion de réfléchir sur la richesse que représente l’immigration pour la France : Slobodan Despot, qui est serbe de naissance et vit en Suisse en s’exprimant en français, est l’exemple vivant de l’importance de la francophonie et de la fécondité d’un apport culturel extérieur (mais que les Suisses nous ont chipé !). Pas sûr que l’exemple puisse se généraliser aux hordes de pseudo-réfugiés qui font la fortune des mafias de passeurs et la satisfaction des destructeurs de solidarités nationales.]


Les Gaulois, décidément, ne font rien comme les autres. Le printemps de la France, ils ont réussi à le coller en décembre. Je ne sais sur quoi il débouchera, je sais seulement que dans ce pays, l’on se sent moins seul. Voici donc en vrac quelques tableaux d’une révolution nationale qui n’ose pas encore afficher son nom.

« I was a free man in Paris,
I felt unfettered and alive
There was nobody calling me up for favors
And no one’s future to decide… » (Joni Mitchell)

En liberté dans Paris

Presque malgré moi, j’ai passé mon temps à humer l’air parisien en cette semaine de veillée d’armes. Mardi, j’avais manqué mon train du retour vers la Suisse. Plutôt que de prendre le suivant, j’ai étiré le séjour jusqu’au dernier moment possible, au vendredi. Il m’est arrivé trop souvent de manquer des événements historiques pour des futilités. Cette fois-ci, quelque chose me disait de rester là et d’écouter sans rien attendre.

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L’argent dette (Paul Grignon)

[Note de l’administrateur de ce blog : donnons aux Gilets jaunes les moyens de comprendre le sens profond de leur lutte. Qui n’est pas un conflit de type gauche-droite, ni évidemment un affrontement ethnique ou religieux – même si certains tentent de toutes leurs forces de dévier le conflit sur ce terrain – et n’est même pas une lutte des pauvres contre les riches – l’extrême richesse de certains et l’extrême pauvreté d’autres n’est qu’une conséquence du problème à résoudre – mais une lutte de ceux qui travaillent durement et parviennent tout juste à survivre, contre des parasites qui s’enrichissent sur leur dos.

Cet enrichissement illégitime – il y a des enrichissements légitimes, n’en déplaise aux gauchistes bas du front – a deux instruments essentiels : l’outil bancaire et l’outil médiatique, les instruments qui permettent de produire légalement de la fausse monnaie et de la fausse réalité. Il faut y ajouter – mais vu le pouvoir acquis par les deux premiers, on peut les considérer comme de simples extensions non autonomes – les partis politiques et les institutions d’enseignement et de recherche, ayant failli les uns comme les autres depuis longtemps à leurs missions respectives de défense du bien commun et de la diffusion de la connaissance1.

Toute l’énergie des pouvoirs en place va consister à détourner cette lutte de ses véritables enjeux, qui dépassent très largement la France et sont des enjeux de civilisation. Tout le génie du peuple français devra se mobiliser pour sortir de cette crise par le haut – c’est-à-dire par l’éducation, la culture et la diffusion d’idées à portée universelle, comme il a déjà su le faire – sans tomber dans les mêmes pièges que ceux de 1789, qui fut une révolution bourgeoise au service de l’enrichissement rapide de quelques-uns et non l’établissement de la démocratie (pour une discussion très approfondie sur la question, et en particulier sur les mécanismes inéluctables de la corruption des élus, voir ici).]


Comment l’Occident dévore ses enfants (Thierry Meyssan)

[Note de l’administrateur de ce blog : voilà une façon de parler des Gilets jaunes en prenant un peu (voire beaucoup) de recul historique. Ça ne fait pas de mal.]


Pour Thierry Meyssan, en se dressant contre leurs institutions, les Français sont le premier peuple occidental à prendre des risques personnels pour s’opposer à la globalisation financière. Bien qu’ils n’en aient pas conscience et imaginent encore que leurs problèmes sont exclusivement nationaux, leur ennemi est le même que celui qui a écrasé la région des Grands lacs africains et une partie du Moyen-Orient élargi. Seuls les peuples qui comprendront la logique qui les détruit et la rejetteront pourront survivre à la crise existentielle de l’Occident.

La cause de la récession occidentale

Les relations internationales ont profondément changé avec la paralysie de l’Union soviétique en 1986, lorsque l’État ne parvint pas à maitriser l’incident nucléaire civil de Tchernobyl [1], puis avec la rétractation du Pacte de Varsovie, en 1989, lorsque le Parti communiste est-allemand [2] détruisit le Mur de Berlin, et finalement avec la dissolution de l’URSS, en 1991.

À ce moment, le président des États-Unis, George Bush Sr., a décidé de démobiliser un million de soldats et de consacrer les efforts de son pays à sa prospérité. Il a souhaité transformer l’hégémonie US dans sa zone d’influence en un rôle de leader de l’ensemble du monde et de garant de sa stabilité. En cela, il a jeté les bases d’un « Nouvel Ordre Mondial » d’abord dans son discours aux côtés du Premier ministre britannique Margaret Thatcher à l’Aspen Institute (2 août 1990), puis lors de son discours au Congrès (11 septembre 1990) annonçant l’opération « Tempête du désert » [3].

Le monde d’après l’Union soviétique est celui de la libre circulation non seulement des marchandises, mais aussi des capitaux mondiaux, sous le seul contrôle des États-Unis. C’est-à-dire le passage du capitalisme à la financiarisation ; non pas l’aboutissement du libre-échange, mais une forme exacerbée de l’exploitation coloniale à la totalité du monde y compris à l’Occident. En un quart de siècle, les grandes fortunes US vont être plusieurs fois multipliées et la richesse globale du monde va considérablement augmenter.

En laissant libre court au capitalisme, le président Bush Sr. espérait étendre la prospérité au monde. Mais le capitalisme n’est pas un projet politique, c’est juste une logique pour faire du profit. Or, la logique des multinationales US était d’accroitre leur profit en délocalisant leur production en Chine où c’était désormais possible et où les travailleurs étaient les moins payés au monde.

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Voir également sur ce blog, à propos de la chute de l’Occident :

La Pravda americaine. L’Anti-Defamation League dans la société américaine (Ron Unz via le saker francophone)

Mary Phagan, la fille de 13 ans violée et assassinée par Leo Frank, dont l’héroïsation <br>est l’acte fondateur de l’ADL.

Mary Phagan, la fille de 13 ans violée et assassinée par Leo Frank, dont l’héroïsation est l’acte fondateur de l’ADL.

[Note de l’administrateur de ce blog : ayant été moi-même traité de “raciste”, “antisémite”, “militant d’extrême-droite halluciné” et de “cas psychiatrique” par l’équivalent français de l’ADL, je ne peux que souscrire entièrement à la démarche de Ron Unz consistant à montrer, non seulement le caractère totalement illégitime de tels pouvoirs, mais encore leur nature criminelle.

On pourra d’ailleurs faire le parallèle entre la création de l’ADL et celle de la LICRA, à l’origine LICA – le R n’ayant été ajouté par la suite que pour donner une illusion d’universalisme – qui elle aussi résulte de la volonté de soustraire un assassin juif à la justice en le faisant passer pour une victime. On ne peut durablement faire tenir une société sur le mensonge et le crime.]


À notre époque, il existe sûrement peu d’organisations qui terrorisent autant les Américains influents que la Ligue anti-diffamation (Anti-Defamation League, ADL) du B’nai B’rith, un organe central de la communauté juive organisée.

Mel Gibson était l’une des stars les plus populaires à Hollywood et son film de 2004, La Passion du Christ, l’un des plus rentables, quand l’ADL et ses alliés ont détruit sa carrière. Il a par la suite fait don de millions de dollars à des groupes juifs pour retrouver une partie de son statut public. Rupert Murdoch est un titan de l’industrie médiatique, mais lorsque l’ADL a critiqué une caricature parue dans l’un de ses journaux, il a présenté ses excuses personnelles à cette organisation.

Les rédacteurs en chef de The Economist ont dû retirer une caricature analogue lorsqu’elle tomba sous le feu de l’ADL. Le milliardaire Tom Perkins, célèbre capital-risqueur de la Silicon Valley, a été forcé de s’excuser du fond du cœur après avoir été critiqué par l’ADL pour son vocabulaire dans une chronique du Wall Street Journal. Tous ces individus fiers de leur puissance ont dû être profondément mécontents d’avoir été forcés de demander un pardon aussi humiliant, mais ils l’ont fait. La liste des pénitents de l’ADL est très longue.

Compte tenu de la réputation effrayante de l’ADL et de ses activistes toujours sur le pied de guerre, beaucoup de mes lecteurs s’attendaient à ce que mon petit webzine soit complètement anéanti lorsque j’ai lancé ma série d’articles controversés au début du mois de juin de cette année, en commençant par un éloge de l’historien David Irving, depuis longtemps diabolisé par l’ADL. Pourtant, absolument rien ne s’est passé.

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Robert Faurisson et l’étude du passé
(Gilad Atzmon via E&R)

[Note de l’administrateur de ce blog : je renvoie à l’article original en anglais pour savoir quels sont les passages mis en gras par l’auteur (dont celui que je reproduis ici). Et bien sûr, à l’entretien de 2014 entre Robert Faurisson et Gilad Atzmon réalisé par Kontre Kulture (que j’avais repris à la fin de cet article) qui restera, c’est certain, un document historique important pour tout futur historien qui cherchera à comprendre comment certains lobbies pas représentatifs pour un sou du bien commun ont pu, au nom du Bien, parvenir à stériliser la pensée – et en conséquence la recherche – sur un des événements les plus tragiques de l’histoire du XXème siècle.]


Une traduction réalisée par Alimuddin Usmani pour E&R.

L’histoire des idées nous fournit les noms de ces quelques hommes et femmes qui ont défié les limites de la tolérance. Le professeur Robert Faurisson était l’un de ces hommes. Faurisson, décédé dimanche dernier à l’âge de 89 ans, était un universitaire français qui ne croyait pas à la validité de certaines parties du récit de l’Holocauste. Il a affirmé que les chambres à gaz d’Auschwitz constituaient le « plus grand mensonge du XXe siècle » et a soutenu que les juifs déportés étaient morts de maladie et de malnutrition. Faurisson a également mis en doute l’authenticité du journal d’Anne Frank, plusieurs années avant que la fondation suisse qui détient le droit d’auteur du célèbre journal « n’ait alerté les éditeurs que son père (Otto Frank) était non seulement le rédacteur, mais également le coauteur du célèbre livre » ( NY Times ).

Dans la France des années 1960-1970, Faurisson avait des raisons de croire que son attitude anti-conformiste sur les questions du passé lui permettrait de recevoir un blanc-seing casher. Il s’est trompé. Faurisson n’a peut-être pas compris le rôle de l’Holocauste dans la politique et la culture juives contemporaines. Et il n’a pas compris que le pouvoir juif représente littéralement le pouvoir de faire taire l’opposition au pouvoir juif.

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Mort de Robert Faurisson :
1) quelques rappels sur les véritables méchants

Résultat visible de la sixième agression (sur dix)
de Robert Faurisson, le 16 septembre 1989.

Robert Faurisson est mort brutalement, ce dimanche 21 octobre, d’une crise cardiaque chez lui, à Vichy. Avant de commenter ultérieurement les réactions médiatiques suite à sa disparition, j’aimerais proposer ici la traduction d’un article paru en anglais d’Amérique le 6 août 2018 sous la plume de Ron Unz, écrivain, homme d’affaires, essayiste et homme politique américain – et accessoirement physicien théoricien de formation, personne n’est parfait.

L’article s’intitule “Pravda américaine : les Juifs et les Nazis” (en version originale : “American Pravda: Jews and Nazis”) et fait partie d’une série d’articles de la collection “Pravda américaine” où l’auteur entreprend de s’attaquer aux grands mensonges médiatiques car il s’agit, selon lui, du premier devoir de tout opposant à l’Establishment. Je ne peux que lui donner raison.

Je lui laisse donc la parole, car il est important de savoir d’où vient celle des donneurs de leçons et moralisateurs professionnels d’aujourd’hui. En espérant que mes lecteurs excuseront l’imperfection de cette traduction rapide, n’ayant pas de visée littéraire mais cherchant simplement à susciter la réflexion à une époque où les cervelles de moineau des twitters (pardon pour les moineaux, il ne s’agit que d’une expression) semblent donner le la de la réflexion philosophique.


Pravda américaine : les Juifs et les Nazis

par Ron Unz, publié le 6 août 2018

Il y a environ 35 ans, j’étais assis dans mon dortoir d’université à lire attentivement le New York Times comme chaque matin lorsque j’ai remarqué un article étonnant sur le nouveau Premier ministre israélien controversé, Yitzhak Shamir.

En ces temps révolus, la Grey Lady [surnom du New York Times, NdT] était une publication uniquement imprimée en noir et blanc, dépourvue des grandes photographies couleur de stars du rap et des longs articles sur les techniques de régime qui occupent une place si importante du contenu des journaux actuels, et elle semblait également bien plus critique dans ses reportages sur le Moyen-Orient. Environ un an plus tôt, le prédécesseur de Shamir, Menahem Begin, avait autorisé son ministre de la Défense, Ariel Sharon, à lui parler d’envahir le Liban et d’assiéger Beyrouth. Le massacre qui a suivi dans les camps de réfugiés de Sabra et de Chatila avait scandalisé le monde et mis en colère le gouvernement américain. Cela a finalement conduit à la démission de Begin, son ministre des Affaires étrangères Shamir prenant sa place.

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Soutien d’outre-Atlantique

Remarque : l’intérêt de ce soutien – qui fait toujours plaisir – n’est pas seulement de montrer que le sujet ne connaît pas les frontières – on le savait déjà – ou de réviser l’américain grâce aux sous-titres, mais se situe dans la réflexion fort pertinente de Steve De’ak sur le “mouvement pour la vérité sur le 11 Septembre”, qui rejoint la mienne et qui peut s’étendre à toutes sortes de structures de pouvoir (partis politiques, religions, voire organisations non gouvernementales dans des pays de plus en plus a-religieux…).

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American Pravda – Briser la barrière médiatique
(Ron Unz via Soverain)

[Note de l’administrateur de ce blog : il importe, pour garder son libre-arbitre, de ne pas se laisser intoxiquer par un discours quel qu’il soit, et de rester maître de son vocabulaire tout en sachant d’où vient celui de l’adversaire, comme l’article précédent le montre.]


Note de Soverain : en collaboration avec Ron Unz, Soverain traduit ici pour la première fois un article de l’immense série de l’auteur « American Pravda ». Dans cet article, Ron Unz y traite des médias, de leur suprématie sur la démocratie et donne les outils pour résister à leur domination, pour combattre leur idéologie et enfin, pour gagner face à leur toute puissance.

par Ron Unz, le 24 octobre 2016

Il y a quelques années, j’ai lancé ma « Unz Review », offrant un large éventail de perspectives différentes, la grande majorité d’entre elles étant totalement exclues des médias grand public. J’ai également publié un certain nombre d’articles dans ma propre série « American Pravda », en mettant l’accent sur les failles et les lacunes suspectes dans nos récits médiatiques [NdT : les Anglo-saxons utilisent le terme de « narrative »].

La stratégie politique sous-jacente à ces efforts peut déjà être apparente, et je l’ai parfois suggéré ici et là. Mais j’ai finalement décidé que je pourrais aussi bien exposer explicitement le raisonnement dans un article comme décrit ci-dessous.

Les médias grand public sont la force d’opposition essentielle

Les groupes qui prônent des politiques auxquelles s’oppose l’establishment américain devraient reconnaître que le plus grand obstacle auquel ils sont confrontés est habituellement les médias grand public.

Il existe certainement des opposants politiques et idéologiques ordinaires, mais ceux-ci sont généralement inspirés, motivés, organisés et assistés par un puissant soutien médiatique, qui façonne également le cadre perçu du conflit. En termes clausewitziens, les médias constituent souvent le « centre de gravité » stratégique des forces opposées.

Les médias devraient devenir une cible de premier plan

Si les médias sont la force cruciale qui donne du pouvoir à l’opposition, ils doivent être considérés comme une cible principale de toute stratégie politique. Tant que les médias restent forts, le succès peut être difficile, mais si l’influence et la crédibilité des médias étaient considérablement dégradées, les forces opposées ordinaires perdraient une grande partie de leur efficacité. À bien des égards, les médias créent la réalité, de sorte que la voie la plus efficace pour changer la réalité passe peut-être par les médias.

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Trump et Corbyn, l’avertissement russe sur la Syrie
(Israël Adam Shamir)

[Note de l’administrateur de ce blog : excellent article d’Israël Adam Shamir, comme d’habitude. Un homme qui n’est plus juif selon l’acception religieuse de ce mot (il s’est converti au christianisme orthodoxe), mais qui le reste selon la conception “ethnique” qui prévaut en Israël, et encore chez beaucoup de juifs. Et qui écrit des livres lumineux.

L’article ayant initialement été publié en anglais sur The Unz Review, le site fondé par Ron Unz, autre “juif antisémite” selon la propagande sioniste, mais aussi physicien théoricien de formation et homme d’affaires américain, je ne saurais trop conseiller à mes lecteurs de compléter la lecture de cet article par celle de “La Pravda américaine. La nature de l’antisémitisme”, traduite en français par le saker francophone.

On y constatera, comme avec Israël Shamir, que ceux qui savent encore penser ne font pas semblant de croire que la “question juive” est réglée, un problème qui fut d’ailleurs à l’origine des motivations de Herzl pour créer un “État juif”. Mais au contraire des espoirs de ce dernier, la réalisation du projet sioniste (qui devait, initialement, assécher la diaspora) ne régla pas la question, elle ne fit que l’amplifier (tout en faisant des victimes directes supplémentaires avec les Palestiniens).

Rappel : en France, le président d’une institution qui ne représente que les intérêts d’Israël peut envoyer au président d’une université une lettre diffamatoire  sur l’un de ses membres (le rédacteur de ces lignes) sans que le représentant de l’institution se sente autorisé à réagir comme le bon sens le voudrait, c’est-à-dire en l’envoyant paître. Dans le monde tordu qui est le nôtre, c’est la victime qui est condamnée d’office.]


Une nouvelle confrontation militaire pour la Syrie se dessine, telle que concoctée par Israël, bricolée par les Britanniques et exécutée par les US ; mais l’avenir de l’Occident dépend largement de deux franc-tireurs, le président US Donald Trump, et le dirigeant de l’opposition au Royaume Uni Jeremy Corbyn. Ils sont aussi différents que possible l’un de l’autre. L’un est adepte du capitalisme, l’autre est un socialiste, mais tous deux sont considérés comme complaisants envers la Russie, dans la mesure où ils n’ont pas la bave aux lèvres en entendant le nom de Poutine. Tous les deux sont ennemis de Wall Street et de la City, tous deux se dressent face à l’État profond, à l’OTAN ; ce sont des ennemis du mondialisme et du gouvernement unique. L’un est un ami d’Israël, l’autre de la Palestine, mais tous les deux sont accusés d’être des racistes antisémites.

C’est une particularité pittoresque de notre temps, que l’antisémitisme soit considéré comme le gros péché impardonnable, en lieu et place du reniement du Christ. Jadis, une attitude négative face aux juifs négateurs du Christ était de rigueur, et l’Église, voire son tribunal l’Inquisition, se chargeait de châtier les dissidents. De nos jours, c’est le pesant réseau juif des médias qui est l’accusateur, le juge et le jury, et l’attitude anti-juive est une sorte de pire degré du racisme. Nos deux dirigeants ne sont nullement coupables parce qu’accusés, mais le tribunal des MSM (Main Street Media) n’acquitte jamais personne.

Le racisme est certes fort laid (quoique la rapacité soit pire) et la haine des juifs parce qu’ils sont juifs n’est pas plus jolie (vous ne vous attendiez pas à ce qu’un fils de parents juifs dise autre chose, je suppose ?). Les juifs sont amusants, intelligents, spirituels, sentimentaux et ils aiment l’aventure, ce qui les rend capables d’aller loin. Ils peuvent être bons, ce pourquoi l’Église veut les ramener vers le Christ. S’ils étaient intrinsèquement mauvais, pourquoi se soucierait-elle de leur âme ? Les juifs sont-ils rapaces ? N’importe qui vendrait sa grand-mère pour une poignée de dollars, mais seul un juif la livrerait effectivement, disent les juifs. Les juifs ont tendance à sermonner et à se placer sur un terrain moral élevé, mais c’est là une tradition chez ce peuple de prêtres. Pourtant, l’universalisme et le non-racisme ne sont pas leur point fort, et il est assez ahurissant qu’ils se soient érigés eux-mêmes en juges du racisme.

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Lucien Cerise – Histoire du suprémacisme blanc
(partie 1/4 – E&R)

Ku Klux Klan à Washington DC, milieu des années 1920.

Ku Klux Klan à Washington DC, milieu des années 1920.

[Note de l’administrateur de ce blog : c’est avec un grand intérêt que je relaie ici ce premier (long) article d’une série de quatre, de Lucien Cerise, sur le thème du suprémacisme blanc et publié par Égalité & Réconciliation.

Il est en effet plus qu’utile aujourd’hui de mettre en lumière les racines communes aux idéologies affirmant une supériorité “naturelle” de certains hommes sur d’autres par leur seule naissance, et qui n’ont fait que trop de victimes jusqu’ici. Y compris, et surtout, quand les donneurs de leçons “antiracistes” sont eux-mêmes au sommet de la pyramide suprémaciste…

En bon analyste “sérieux”, Lucien Cerise annonce ne pas prendre parti sur le suprémacisme blanc, mais il est évidemment bien difficile à la lecture de son histoire d’éprouver de la sympathie pour un milieu reposant avant tout sur la manipulation des esprits, le culte du secret et la prise du pouvoir par le chaos. Pas besoin d’être chrétien pour éprouver un certain dégoût vis-à-vis de cette idéologie que Lucien Cerise qualifie d'”antichrétienne” ; il suffit d’être un peu humain.

À propos du Ku Klux Klan, les media de grand chemin avaient fait beaucoup de publicité au soutien affiché par un ancien membre de cette association à Donald Trump pendant sa campagne. Bizarrement, ils s’étaient abstenus de le faire lorsqu’un dirigeant en activité (“Grand Dragon”…) avait apporté son soutien à Hillary Clinton.

L’asymétrie inégalitaire dans l’accès à l’information est décidément bien la clé de compréhension de notre monde et de ses problèmes, comme le répète Lucien Cerise !]


Le samedi 17 février 2018, l’équipe d’E&R Haute-Savoie recevait Lucien Cerise à Genève pour une conférence intitulée « Suprémacisme racial et magie noire ». En attendant que la post-production de la vidéo soit achevée, nous vous proposons le texte inédit qui a servi de base de travail à la première partie de la conférence (qui constitue aussi le premier des quatre volets d’une étude plus générale sur le suprémacisme blanc).

La Confédération sudiste et la franc-maçonnerie
(Histoire du suprémacisme blanc, partie 1/4)

 

Le suprémacisme racial est la doctrine politique qui affirme l’existence d’une hiérarchie entre les races et la supériorité des unes sur les autres. Sa forme la mieux documentée est le suprémacisme blanc, qui a connu quatre grandes tentatives historiques : la Confédération sudiste, prolongée dans le Ku Klux Klan ; le régime d’apartheid en Afrique du Sud ; le Troisième Reich ; l’Ukraine post-soviétique. Quatre tentatives historiques, mais aussi quatre échecs. Sans porter de jugement sur le suprémacisme blanc en tant que tel, cette étude vise avant tout à répondre à la question : « Pourquoi ces échecs ? »

À l’examen, une filiation apparaît en filigrane entre ces quatre moments : la présence continue d’un rapport à l’occultisme, généralement antichrétien. Sur l’échiquier des idées, le suprémacisme blanc se positionne dans le camp conservateur, affichant des valeurs qualifiées de « droite réactionnaire », mais il parvient difficilement à dissimuler sa parenté avec une tradition ésotérique dite de la « voie de la main gauche », qui vient quelque peu contredire ses engagements officiels. L’analyse qui suit a pour objet de contribuer à débroussailler le terrain des relations apparemment paradoxales entre un courant politique toujours perçu comme cultivant l’enracinement et la stabilité, et la mystique du chaos qui en dessine pourtant l’arrière-fond.

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