Les fondamentaux interdits (Marc Dugois)

[Note de l’administrateur de ce blog : je ne suis pas nécessairement entièrement d’accord avec l’auteur sur les exemples qu’il prend – la “religion” du changement climatique par exemple, dont je condamne comme lui l’alarmisme dogmatique, mérite tout de même quelques nuances – mais j’apprécie grandement la clarté et la concision de ses formulations, qualités rares à une époque de verbiage aussi abscons qu’incontinent. Et on pourrait ajouter que ces fondamentaux interdits vont de pair avec des interdits fondamentaux.]


Nous vivons en France en 2019 une époque extraordinaire où l’élite autoproclamée, socialiste ou libérale, s’effondre après avoir mené de concert le pays au désastre. Elle réagit pour survivre en générant de nouvelles religions émergeant toutes par leur pire côté dogmatique obligatoire.

La religion de l’Europe, antichambre du mondialisme, qui doit être puissante face à tous les autres continents. Cette religion ne se fonde que sur l’instinct grégaire qui pousse à se sentir fort quand on se voit entouré de gens qui ont aussi peur que soi.

La religion climatique qui, n’arrivant pas à faire le moindre lien entre l’activité humaine et les causes des déplacements des anticyclones, seuls responsables intermédiaires de l’évolution du climat, se réduit à agonir d’injures ceux qui tentent de réfléchir et qui deviennent coupables de négationnisme, mot magique qui exclut de la liberté d’expression tant vantée, toute interrogation sur un dogme prédéfini quel qu’en soit le domaine.

La religion transhumaine qui, avec l’intelligence artificielle, va tout résoudre sans s’interroger sur l’origine de l’argent qui lui est indispensable tellement elle en consomme.

La religion des ondes mortelles que de méchants pervers utiliseraient pour dépeupler la Terre et qui pousse à se méfier de tout, même de son ombre, de son téléphone et de son micro-ondes.

La religion du savoir qui prétend que connaissance entraîne reconnaissance, ce qui est rarement vrai car la reconnaissance est liée à une utilité reconnue que le savoir apporte de moins en moins, n’étant plus qu’un hobby chronophage.

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Macron avait bien menti : fermeture de 400 écoles rurales (E&R)

[Note de l’administrateur de ce blog : et il y a un paquet de Français qui ont voté Macron pour “faire barrage au fascisme et à l’extrême-droite”… Ils vont comprendre cette fois ou la médecine ne peut plus rien pour eux ?]


Ça fait des années que les Premiers ministres successifs travaillant pour la Banque (ou la Dette) nous expliquent que l’État n’a plus les moyens, que l’État est en faillite, que le pays est endetté, que les services publics coûtent trop cher, que le social c’est bien mais c’est un luxe. Conséquence : explosion du prix du train, du prix de l’électricité, du prix de la bouffe, du prix de tout. Paupérisation générale, révoltes du pain, c’est un peu ça les Gilets jaunes quand même, et aujourd’hui, on apprend que le libéralisme qui a mis la main sur l’État a décidé de fermer 400 petites écoles rurales.

Les élèves seront regroupés dans ces grands bahuts concentrationnaires qui sont tout sauf agréables à vivre. À quand des écoles à l’échelle humaine ? Visiblement c’est pas pour demain. Pour les puissants aux commandes de la nation, l’école ne sert pas à grand-chose à part repérer quelques têtes qui iront rejoindre l’élite. Le reste, on s’en fout, qu’il se débrouille.

Décidément, quand on lit l’article d’Aujourd’hui en France de ce 1er juillet 2019, on voit que le spécialiste des fusions-acquisitions de chez Rothschild n’a pas perdu la main : une école, c’est comme une entreprise, ça se garrotte pour en extraire les emplois en trop, ça se découpe à la hache et ça se remonte ailleurs, ça fusionne et ça grossit, mais ça ne reste surtout pas à l’échelle humaine. Start-up nation, putain !

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Les guerres de Syrie (Michel Raimbaud)

[Note de l’administrateur de ce blog : le lobby sioniste français, par la personne du président du CRIF Francis Kalifat, a essayé de me faire passer pour un esprit dérangé en citant, entre autres, des articles où je démontais la propagande de guerre anti-syrienne. Cela, comme le reste, finira tôt ou tard par lui revenir à la figure, et constituer une preuve à charge contre lui.

Israël est bien évidemment au premier rang des pays qui avaient “intérêt” à déstabiliser la Syrie pour se poser en “rempart contre l’islamisme” et en “îlot de stabilité” pour le Moyen-Orient, mais la contre-propagande court aussi vite que la propagande et surtout est plus durable qu’elle, reposant tout de même sur un produit universel (quoique malmené) de l’esprit humain : la logique.

Michel Raimbaud, dont je connais certains articles mais dont je n’ai pas lu le livre, a écrit un ouvrage qui pulvérise, évidemment, tous les mensonges que j’ai pu dénoncer ici. Son statut d’ancien ambassadeur de France ne nous fait regretter qu’une chose : qu’il soit depuis longtemps à la retraite.]


« Ils mentent… et ils savent qu’ils mentent… et ils savent que nous savons qu’ils mentent… Et malgré cela, ils continuent à mentir de plus en plus fort. » En choisissant de mettre en exergue de son livre, cette phrase écrite par Naguib Mahfouz, Michel Raimbaud donne le LA, celui d’une volonté de rétablir la vérité concernant un conflit qui a été si mal traité par les médias et certains experts. Le diplomate n’épargne pas ces intellectuels qui se sont « déconsidérés à force de respecter la doxa plutôt que la vérité et ceci au prétexte d’éviter marginalisation et isolement. » Lui, décrit « la guerre de Syrie telle qu’elle s’est déroulée dans sa réalité crue et cruelle et non la fiction martelée à coups d’intox par la communauté internationale. »

L’ouvrage est dense et limpide, il parle de la Syrie comme on l’aime, « ce cœur historique du monde », ce pays que tout être civilisé se devrait d’aimer et de chérir (1).

Michel Raimbaud parle clair. Il ne se perd pas. Il ne s’emberlificote pas dans les demi-mesures de salon chères aux diplomates, il ne renvoie pas dos à dos, « le régime de Bachar » et les « djihadistes modérés » qui auraient mal tourné. Il ne confond pas agresseurs et agressés. D’un côté il y a un Etat légitime, membre des Nations Unies, disposant donc du droit de se défendre et de protéger sa souveraineté, de l’autre, une horde de terroristes « hirsutes, coupeurs de têtes, égorgeurs, cannibales à l’occasion ayant laissé aux vestiaires toute trace d’humanité. »

L’auteur ne dilue pas non plus les responsabilités. Il désigne les États-Unis avec ses alliés occidentaux, France et Royaume-Uni en tête et leurs complices orientaux qui « ont tout fait pour anéantir la Syrie, son modèle de société, son identité de vieille nation, sa conscience historique immémoriale, tout ce que les régimes obscurantistes haïssent et veulent éradiquer, quel que soit le prix à payer. – Plus de soixante pays se sont abattus sur la “proie syrienne” dans le cadre des groupes Amis de la Syrie, sous direction américaine, ils ont soutenu les groupes armés, y compris, al-Nosra, en liaison avec les États-Unis et la CIA. » Personne n’a lésiné sur les moyens et l’auteur de rappeler que l’entreprise Caterpillar a fourni des tunneliers pour assister les terroristes de la Ghouta afin de creuser des galeries souterraines accessibles aux véhicules. L’un des administrateurs de cette firme, John Huntsman JR, est l’actuel ambassadeur des États-Unis à Moscou. Le monde est si petit…

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La France caniculaire de Macron en pleine réaction
bourgeoise. Jusqu’à quand ? (Éric Verhaeghe)

[Note de l’administrateur de ce blog : l’auteur (qui est belge) nous glisse discrètement via l’illustration de l’article une allusion à la révolution belge de 1830, qui aboutit à l’indépendance de la Belgique auparavant dépendante du royaume uni des Pays-Bas.

Lors des journées de septembre, sujet de la toile de Gustave Wappers, les soulèvements en faveur de la sécession triomphèrent, tandis qu’une partie de la bourgeoisie de Flandres restait fidèle au roi des Pays-Bas. Un homme joua un rôle majeur dans le succès de la révolution : Emmanuel d’Hooghvoorst, chef de la garde bourgeoise de Bruxelles, qui se rangea avec le peuple et organisa les insurgés.]


La réaction bourgeoise sévit, après un long hiver passé au tremblement des émeutiers qui ont envahi Paris. Rien n’est trop beau désormais pour avilir la contestation populaire et pour revenir aux mesures les plus vexatoires et aux exclusions les plus farouches. Certains n’hésitent pas désormais à évoquer une dérive illibérale du régime, qui cherche à museler les oppositions et à imposer avec plus de virulence que jamais un ordre unique, unilatéral, dont le substrat repose sur la défense sans vergogne des élites parisiennes. Personne ne sait quand ce mouvement de balancier s’achèvera et entamera, avec peut-être plus de violence qu’attendu, son reflux.

C’est vrai qu’elle n’a pas fière allure, cette France de la Grande Peur et de la réaction bourgeoise qui prend sans état d’âme sa revanche contre les masses populaires qui l’ont mise en danger cet hiver. Partout où elle peut reprendre le contrôle de la situation, partout où elle peut mettre sa griffe pour dire son droit irréfragable à tenir le pays, elle agit. Et même les franges modérées de l’élite commencent à s’en sentir mal à l’aise.

Réaction bourgeoise et liberté de la presse

Par exemple, l’excellent Arnaud Benedetti et Virginie Martin co-signent une tribune dans le Huffington Post pour dénoncer le dérapage illibéral de Cédric O, le trésorier de la campagne d’Emmanuel Macron. Ce discret secrétaire d’État au Numérique a imprudemment plaidé, avant de se raviser, en faveur d’un ordre des journalistes qui aurait un pouvoir disciplinaire sur la profession. Ah ! ces horribles journalistes et leurs pâles ombres d’Internet qui mine l’opinion publique avec des idées libertaires! comment les tolérer plus longtemps en République ?

Il est vrai que les professions ordinales sont une invention de Vichy, qui avait trouvé de zélés collaborateurs pour faire régner l’ordre à sa place. Voilà qui fait un peu tâche, mais qui en dit long sur cette dérive autoritaire qu’on entend dans les milieux bourgeois du pays. Il faut désormais que l’ordre revienne, et qu’il règne, par-delà le folklore suranné des libertés publiques.

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Cette narrative médiatique remplie d’apprentis Hitler
(le saker francophone)

[Note de l’administrateur de ce blog : en France, on vient d’avoir l’hitlérisation des Gilets Jaunes par l’intermédiaire de leur mentor Étienne Chouard, successivement passé à la question de la Sainte Chambre à Gaz par les kapos de service Robert et Enthoven sur Le Média, puis, après avoir ainsi osé rappeler les vertus du doute dans l’édification des connaissances, sommé sur Sud Radio par la commissaire politique Élisabeth Lévy – et son obligé Didier Maïsto – de faire repentance et d’affirmer sa foi dans le dogme shoatique. Le beurre ou l’argent du beurre, science ou religion, il faut pourtant choisir !

Étienne Chouard étant à peu près aussi hitlérisable et nazifiable que Mère Thérésa était envisageable en danseuse de peep-show, c’est dire où nous sommes rendus. Savoir qu’une description plate de la réalité suffise à produire un effet comique finit par être désespérant. Jusqu’où allons-nous descendre ?]


Par C.J. Hopkins – Le 13 juin 2019 – Source UNZ Review

Chaque fois que vous pensez que l’hystérie de l’antisémitisme fabriqué par la « corporatocratie » a déjà atteint le sommet de l’absurde, elle réussit d’une certaine façon à se surpasser. OK, suivez-moi bien maintenant, parce que c’est bizarre.

Apparemment, l’Hitler américain [Lien en français] et ses acolytes conspirent avec un groupe secret de « hauts personnages juifs » pour empêcher l’Hitler britannique [Lien en français] de devenir premier ministre et d’exterminer tous les Juifs de Grande-Bretagne. Bizarre, non ? Mais ce n’est pas le plus bizarre, parce qu’il se pourrait que l’Hitler Américain veuille exterminer lui-même tous les Juifs de Grande-Bretagne, plutôt que de laisser à l’Hitler britannique [Lien en français] le soin de le faire… Les Hitlers étant notoirement jaloux de leurs actes génocidaires.

Non, le plus bizarre est que tout le monde sait que l’Hitler américain ne fait rien sans l’approbation de l’Hitler russe [Lien en français], qui est lui aussi obsédé par l’extermination des Juifs et la destruction du tissu démocratique occidental. Alors pourquoi l’Hitler russe voudrait-il laisser l’Hitler américain et ses hommes de main contrecarrer la montée en puissance de l’Hitler britannique qui, en plus de vouloir exterminer tous les Juifs, veut aussi détruire la démocratie en renflouant, de manière fasciste, la sécurité sociale, en renationalisant le système ferroviaire, etc. ?

Tout cela n’a pas beaucoup de sens, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est bien l’histoire officielle.

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Les 1001 vies d’Alain Soral – Partie 2 : le socialisme (E&R)

[Note de l’administrateur de ce blog : à l’attention de tous les petits-bourgeois pour qui Soral est un “idéologue antisémite d’extrême-droite”, un “gourou aux idées nauséabondes”, et qui n’ont pas encore remarqué que ceux qui promeuvent cette mauvaise blague sont tous des soutiens inconditionnels du pire régime d’extrême-droite existant sur Terre, colonialiste, raciste, suprémaciste et belliciste, ayant usurpé le nom d’Israël.]


Chroniques des sciences inhumaines et asociales (épisode 5)

[Note de l’administrateur de ce blog : Cadet Roussel reprend du service, un mois après les étranges élections européennes qui, encore plus que d’autres, servent à élire des impuissants. Comment s’en sortira-ton ? D’abord, en essayant d’être lucides et de faire un diagnostic correct de la situation. La guérison n’est jamais assurée avec un bon diagnostic, mais elle devient carrément hasardeuse avec un mauvais.]


Épisode 5

Bilan mitigé, mais seulement bilan d’étape

 

Le vote des Français aux élections européennes n’est qu’une étape de l’évolution politique en cours. Destiné à durer, le clivage s’accentue entre deux partis de citoyens : ceux qui se voudraient enracinés et ceux qui se veulent déracinés.

Malgré l’enrichissement des hyper-riches et les frasques à l’Élysée, malgré l’invasion migratoire, malgré les scandales bénallesques, malgré les mutilations de manifestants paisibles et la répression judiciaire illégale, malgré le mépris et la brutalité des gouvernants, malgré leur acharnement à achever de brader l’industrie française, malgré leur volonté affichée d’abolir la souveraineté de la France et leur entêtement à la subordonner à l’Allemagne, malgré toutes ces turpitudes et trahisons, la liste macroniste a été soutenue par presque autant de votants que la liste du Rassemblement National, et l’addition des voix des partis européistes et immigrationnistes les montre largement majoritaires.

Les électeurs les moins incohérents des classes moyennes aisées ont voté vert par défaut, et pour faire état de leur bonne conscience au cours des dîners entre amis. Petite dose de chlorophylle, bon adjuvant alimentaire à déguster en société. Les Verts ont bénéficié de l’aubaine du hara-kiri du PS ; ils sont en réalité moins verts que libertaires, et soutiennent le tout-marché qui ruine les producteurs et détruit les écosystèmes. Incohérente, l’écologie libérale de marché restera impuissante.

La France Insoumise est écartelée entre défenseurs du peuple et immigrationnistes infiltrés de communautaristes. Son avenir est de se scinder, puis de disparaître.

Depuis toujours fidèles soutiens des exploiteurs, gauchistes et trotskistes ont infiltré les manifs de Gilets Jaunes jusqu’à décourager les premiers manifestants et faire capoter le mouvement. Mais les causes subsistent et le mouvement reprendra sous quelque autre forme.

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Bienvenue à David Schenker (le saker francophone)

[Note de l’administrateur de ce blog : tout rapprochement avec la situation française dans la classe politico-médiatique, voire à l’université, serait un délire complotiste de cerveau malade. Tout autre rapprochement avec les attaques de pétroliers  en Mer d’Oman nécessiterait une hospitalisation psychiatrique d’urgence.]


Les gens estimant que la politique étrangère des USA devrait être établie comme produit d’une discussion sérieuse prenant en compte la diversité des points de vue afin de profiter au peuple étasunien devraient peut-être prendre note de ce qui se passe en ce moment dans l’administration du président Donald Trump. Nombre d’observateurs ont bien pris acte de l’utilisation qui était faite de pressions implacables, intégrant des menaces d’interventions militaires, en lieu et place de négociation, mais sans surprise, les médias n’ont pas fait leur travail de remise en cause du fait que l’équipe en place s’occupant du Moyen-Orient particulièrement volatile soit composée presque exclusivement de juifs orthodoxes et de chrétiens sionistes.

Pour résumer, l’équipe de choc de Trump pour le Moyen-Orient est menée par son gendre Jared Kushner, un juif dont les conseillers personnels sont tous des juifs orthodoxes. David Friedman, l’ambassadeur des USA en Israël est également juif orthodoxe, a un passé d’avocat spécialisé en banqueroutes, et aucune lettre de créance diplomatique ou en matière de politique étrangère. Il constitue un soutien indéfectible des installations de colonies israéliennes illégales en Cisjordanie et sur le plateau du Golan, et est même allé jusqu’à financer ces installations. Friedman reprend telles quelles les déclarations du gouvernement israélien comme un perroquet et a fini par réussir à faire changer les mots utilisés dans les communications du département d’État : le mot « occupé » s’est vu éliminé quand mention est faite du contrôle par Israël de la Cisjordanie. Son humanité se cantonne strictement à son judaïsme : il va jusqu’à défendre les tirs israéliens contre des milliers de manifestants désarmés et le bombardement d’écoles, d’hôpitaux et de centres culturels. Quant à savoir en quoi il représente les États-Unis et leurs citoyens ne disposant pas de la double-nationalité israélo-américaine, c’est un mystère total.

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Le pro-sionisme et l’antisémitisme sont inséparables
et l’ont toujours été (Joseph Massad)

[Note de l’administrateur de ce blog : voici une analyse qu’on ne risque pas de lire dans les media dominants, tant ils sont sous le joug de la propagande sioniste. Personnellement, j’aurais ajouté deux précisions à l’attention des lecteurs. La première, pas vraiment indispensable car anecdotique, c’est que le mot même “antisémite” est une arnaque sémantique popularisée par un antisémite (marié successivement à deux femmes juives…) pour justifier une haine anti-juive ; la seconde, beaucoup plus importante car elle permet de relire Herzl sans y voir nécessairement de haine anti-juive – au sens racial – de sa part, est que la notion d’antisémitisme peut avoir une acception purement intellectuelle, s’il s’agit de s’opposer à la religion ou à la culture juives, sans la moindre connotation raciste.

L’arnaque contemporaine est d’ailleurs d’avoir réussi à lier ces deux acceptions en une seule, de façon à pouvoir disqualifier immédiatement toute personne critiquant certaines idées juives en les assimilant à du racisme, en particulier lorsqu’elles ont des répercussions politiques importantes. À cette aune-là, Jésus était antisémite… Or, le néo-conservatisme est d’origine juive, la mise en avant des minorités dans une logique de compétition victimaire l’est également, et il n’y a pas de honte à s’insurger contre des idéologies qui font de tels dégâts, bien au contraire. Et l’idée même d’un “peuple élu” choisi par son dieu jaloux pour tenir les autres sous ses ordres, brandie encore aujourd’hui sans complexe par certains rabbins, n’a évidemment rien de sympathique : s’y opposer est donc non seulement permis, mais assez recommandable sur le plan philosophique !

Ajoutons également que si les précisions historiques de l’auteur – sur Balfour et Churchill notamment – sont fort intéressantes, il est également possible d’être antisioniste sur des bases simplement logiques et éthiques sans rien connaître de l’histoire. En effet, s’il existe un “État juif” qui, comme le voulait Herzl, vise à vider la diaspora juive – ce qui ne s’est pas produit, chacun peut le constater – cela signifie deux choses : premièrement, que les non-juifs n’ont pas dans cet État les mêmes droits que les juifs, mais aussi, que les juifs ne peuvent pas être, en dehors de cet État, traités à égalité avec les non-juifs, justement parce qu’ils ont “leur” État. De quoi dégonfler définitivement l’hystérie victimaire d’un Meyer Habib, qui tente d’apitoyer ses collègues parlementaires en affirmant que “le peuple juif n’a qu’un seul État” : dire cela, c’est admettre qu’il est légitime de chasser les juifs de tous les autres États. Or, même en Iran, le bouc-émissaire favori d’Israël, il existe une communauté juive très ancienne, et bien davantage préoccupée par la folie sioniste que par une quelconque persécution – inexistante – de la part de la République Islamique.]


Pour le gouvernement israélien et les nationalistes blancs pro-sionistes du monde entier, le pro-sionisme est une forme respectable d’antisémitisme.

Au cours des dernières années, face au succès grandissant de la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS), des voix pro-israéliennes ont exprimé de vives inquiétudes quant aux motifs « antisémites » de tous les mouvements s’opposant au colonialisme, au racisme d’État et à l’occupation militaire israéliens.

Ces accusateurs pro-israéliens disent vouloir rectifier les faits, affirmant que l’antisémitisme n’est plus une idéologie de droite, mais qu’il est devenu une idéologie endémique à gauche.

Il ne s’agit pas d’une stratégie nouvelle, mais d’un ancien programme israélien commandité par l’État qui vise à attaquer les Palestiniens et à diffamer les critiques d’Israël au sein de la gauche américaine et européenne. Ces détracteurs ont commencé à se manifester après 1967.

Réprimer les Palestiniens

Au cours des deux décennies qui se sont écoulées entre l’établissement de la colonie de peuplement israélienne et ses invasions de la Syrie, de la Jordanie et de l’Égypte en 1967, la gauche blanche américaine et européenne était enchantée par le pays, le défendant en toute circonstance contre les revendications des Palestiniens autochtones dont il avait usurpé les terres et les moyens de subsistance, les expulsant et les opprimant.

Toutefois, après les invasions de 1967, l’essor des mouvements de défense des droits civils et de libération aux États-Unis ainsi que les soulèvements d’étudiants en France et ailleurs ont impulsé un changement dans la situation. Une fraction minoritaire de la gauche blanche aux États-Unis et en Europe occidentale a commencé à exprimer des critiques envers Israël, alarmant les dirigeants israéliens et les cercles pro-sionistes dans ces pays.

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