Macron n’aura pas d’enfants
(Antipresse)

[Note de l’administrateur de ce blog : avec un peu de retard pour cause de voyage, voici la livraison d’Antipresse de dimanche dernier. Mais une fois n’est pas coutume, il s’agit d’un article de la rubrique Angle Mort par Fernand Le Pic, et non d’un texte de Slobodan Despot. Non que ce dernier soit moins bon qu’à l’accoutumée, mais simplement parce que celui que j’ai choisi me semble particulièrement indiqué pour tenter de répondre à ceux qui, vous recommandant en fronçant les sourcils d’aller voter le 7 mai, n’ont pas encore compris que des deux candidats, l’antirépublicain n’est pas celui que le Média Unique désigne comme tel.

Et ceci alors même que dès 2010, Lionel Jospin affirmait que l’antifascisme était du théâtre et que le Front National n’avait jamais été un parti fasciste (même s’il reprenait par la suite des accusations de xénophobie très discutables, et oubliait de rappeler que Jean-Marie Le Pen avait voulu s’engager dans la Résistance à 16 ans). Et alors que si nous devons redouter aujourd’hui une nouvelle forme de totalitarisme, il est assez évident que pour des raisons d’efficacité, ses instigateurs feront tout pour lui donner des apparences de progrès et de modernité, et la différencier au maximum en apparence des totalitarismes passés.]


ANGLE MORT par Fernand Le Pic

Macron serait-il en passe de devenir le nouveau Père du peuple ? Sans doute pas. Non que sa femme ne soit plus en âge d’enfanter mais plutôt que le peuple se révèle être son adversaire le plus intime. Néanmoins, s’il est élu, il le devra à l’incroyable culte de la personnalité que son système de lancement et de soutien aura su mettre en place. Près de 20 000 articles de grande presse à la veille du premier tour, des centaines de reportages élogieux à la télévision, à la radio et sur des réseaux sociaux saturés du soutien constant et parfaitement scénarisé des élites médiatiques françaises. Un culte qui n’a finalement rien à envier à Staline et moins encore à Mao, dont la mystique prit corps avec la «Grande Marche». Liu Chunhua, l’un de ses peintres iconographes préférés durant la si carnassière Révolution culturelle, savait mieux que quiconque jouer de la silhouette du président Mao jeune (la quarantaine), venant à la rencontre du bon peuple «telle la lumière aveuglante du soleil levant, […] apportant l’espoir et la promesse d’un avenir radieux», disait-il. Son célèbre tableau de Mao s’approchant de Anyuan fut reproduit à 900 millions d’exemplaires ! Macron fera sûrement mieux.

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