Fraude massive aux élections américaines
– censuré sur Youtube (Vivre sainement)

[Note de l’administrateur de ce blog : la période actuelle est vraiment très intéressante car on assiste à un effondrement général de la crédibilité des media de masse, déjà largement entamée certes mais qui avec cette élection américaine semble passer à la vitesse supérieure, voire au bouquet final du feu d’artifice. Ça explose dans tous les sens, à l’image de “l’historienne” Sylvie Laurent au début de cette vidéo, une synthèse à elle toute seule.

Visiblement, pour certaines personnes, la réalité n’a plus aucune importance. Ce qui est la définition de la folie… ou de l’impossibilité d’atteindre l’âge de raison, si on est gentil.

PS : Comme souvent dans ce genre de travail amateur, la traduction est approximative et parfois fautive. Par exemple à 9:45 Rudy Giuliani ne parle pas de “30 à 40 m” mais de “20 to 30 feet”, c’est-à-dire 6 à 9 mètres… ce qui fait quand même nettement trop pour pouvoir vérifier les bulletins de vote !]


Beaucoup de Français ne le savent pas : il n’est pas nécessaire de présenter une pièce d’identité pour voter aux États-Unis. Ce qui permet de voter plusieurs fois, ou quand on est mort… voilà à quoi ressemble “la plus grande démocratie du monde”.

Comment justifier qu’une telle énormité puisse exister ? Voici ce qu’en dit Charlie Hebdo, qui ne semble pas très choqué par cette pratique :

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Pour réduire la fraude électorale,
le vote par correspondance est supprimé (Le Monde)

André Turcat dans un bureau de vote en 1971

André Turcat dans un bureau de vote en 1971

[Note de l’administrateur de ce blog : merci au commentateur d’un article d’Égalité & Réconciliation qui a déniché cet article (réservé aux abonnés, mais le début suffit…) .

C’était à l’époque où Le Monde était encore un journal de référence.]


Publié le 13 novembre 1975 à 00h00

Le président de la République a réuni le conseil des ministres le mercredi 12 novembre à l’Élysée. Au terme de ses travaux, le communiqué suivant a été adopté :

Un projet de loi modifiant certaines dispositions du code électoral et du code de l’administration communale a été adopté. Il complète les mesures prévues par la législation en vigueur contre la fraude électorale par trois séries de dispositions concernant les modalités de révision des listes électorales, les procédures de vote et les pouvoirs des juridictions administratives en matière de contentieux électoral.

Le projet de loi prévoit que, dans les commissions administratives chargées de dresser les listes électorales, l’un des membres jusqu’à présent choisi par le conseil municipal sera désigné par le président du tribunal de grande instance. L’inscription d’office sur les listes est supprimée. Elle ne pourra intervenir à l’avenir que sur la demande des intéressés.

Le vote par correspondance est supprimé. Il est remplacé par un vote par procuration pour toutes les personnes que d’impérieuses obligations professionnelles ou une incapacité physique mettent dans l’impossibilité de participer au scrutin. Pour faciliter l’exercice de ce mode de votation, les procurations sont établies par acte dressé devant un magistrat désigné par le premier président de la cour d’appel, ou par une personne désignée par ce magistrat et assermentée, et non plus seulement devant le juge d’instance. Pour les Français se trouvant hors de France, l’acte de procuration sera dressé devant l’autorité consulaire.

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Les maths (et le bon sens) viendront-ils en aide à Trump ?

Tout le monde le sait, à cette heure (environ 19h30, mercredi 4 novembre 2020), l’élection présidentielle américaine n’est pas jouée. Le camp “démocrate” fait preuve d’une certaine retenue dans l’allégresse d’une victoire médiatiquement annoncée, tandis que le camp “républicain”, derrière Trump, a tout à la fois annoncé sa victoire et accusé ses adversaires d’irrégularités, voire de fraude massive, en avertissant que tout serait mis en œuvre pour empêcher les “démocrates” de “voler la victoire”.

Le scrutin est des plus serrés dans certains États habituellement “à tendance démocrate” comme Le Michigan ou le Wisconsin, où BBC News annonce Joe Biden en tête (mais de très peu) :

Il semble pourtant qu’il se passe des choses étranges dans le comptage des “ballots” (scrutins) dans ces deux États, comme le montre une analyse temporelle de l’évolution des comptages publiée sur twitter par Marc Gauthier ce soir :

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Fraudes scientifiques, post-vérité et techno-bureaucratie (1/2 – Groupe Jean-Pierre Vernant)

[Note de l’administrateur de ce blog : à la suite d’un jugement du CNESER du 18 mars 2019 en appel d’une sanction de première instance dont il était question ici, j’ai décidé de publier ce billet du Groupe Jean-Pierre Vernant, qui cessera bientôt son activité.

Le surcroît de travail de ces derniers jours, lié entre autres à la préparation de cette séance, ne m’avait pas laissé le temps de le signaler à mes lecteurs. Il est pourtant particulièrement d’actualité.]


“La vérité est liée circulairement à des systèmes de pouvoir qui la produisent et la soutiennent, et à des effets de pouvoir qu’elle induit et qui la reconduisent.”

Michel Foucault

“Die Erfahrung ist im Kurse gefallen.” (Le cours de l’expérience a chuté.)

Walter Benjamin

“The ideal subject of totalitarian rule is not the convinced Nazi or the convinced Communist, but people for whom the distinction between fact and fiction (i.e., the reality of experience) and the distinction between true and false (i.e., the standards of thought) no longer exist.”

Hannah Arendt [0]

L’année qui vient de s’écouler a été rythmée par les révélations de la presse dans des affaires de méconduite scientifique touchant la sphère dirigeante du CNRS, aussi bien dans la production d’articles que d’“enquêtes” complaisantes, inexistantes ou étouffées selon les cas. La réputation de l’établissement n’a pas seulement été entachée en France, les revues internationales Nature et Science s’étant fait l’écho des errements de trois directions successives du CNRS [1]. Pour analyser cette séquence, il convient d’écarter d’emblée deux écueils : l’indignation d’ordre moral et l’opinion sur le fond de ces affaires. Pour tenter d’en mettre au jour les dimensions systémiques, nous proposons un détour par l’histoire sociale de la production de connaissances scientifiques, en nous penchant sur la question du crédit accordé au récit d’expériences, c’est à dire à la question de leur certification. Dans la seconde partie de ce billet, nous partirons, au contraire, des affaires de fraude et de falsification qui ont touché la techno-bureaucratie de la recherche pour éclairer les mutations en cours des normes, des mécanismes et des instances constitutives d’une nouvelle “gouvernance de la vérité”.

Première partie.
Histoire synthétique de la discursivité scientifique.

Conformément à la tradition aristotélicienne, la théorisation scientifique s’est appuyée jusqu’à la fin de la Renaissance sur l’expérience commune. L’utilisation de dispositifs instrumentaux, faisant apparaître des phénomènes échappant aux perceptions ordinaires, apparaît au 17e siècle [2]. Le remarquable Sidereus Nuncius, publié en 1610 par Galilée [3], frappe par sa modernité, non seulement par les idées qui s’y trouvent et par l’organisation du texte et des illustrations selon une rationalité très proche d’un article d’aujourd’hui, mais aussi par d’autres caractéristiques qui nous amènent à notre sujet [4]. La représentation de la Lune qui y figure est manifestement maquillée par rapport à la réalité : le terminateur, cette ligne qui sépare l’ombre de la lumière, passe par un immense cratère d’impact, aussi parfait que fictif, et présente des corrugations accentuées d’un ordre de grandeur, qui amplifient d’autant le relief réel [5]. L’urgence, seule, justifie Galilée, a empêché de fournir les détails : “Ulterius progredì temporis angustia inhibet ; plura, de his brevi candidus Lector expectet.” Il inaugure ainsi la longue tradition des promesses non tenues d’articles longs à venir, en complément de lettres. Autre marque de modernité, le Sidereus Nuncius s’ouvre par les remerciements aux pourvoyeurs de fonds, sous forme d’une dédicace des satellites de Jupiter aux Médicis, flatterie à Cosme — le cosmique — à des fins immédiatement intéressées [6]. Ceci nous amène à émettre une première hypothèse : la certification de l’expérience scientifique se joue au sein de l’espace que les savants tentent collectivement de ménager avec les pouvoirs et les intérêts nécessaires à leur activité. La rétractation de Galilée après son passage devant une “commission d’enquête” inquisitoriale [7][8] suffit à témoigner de la violence qui se joue dans ces rapports de proximité, depuis l’invention même de l’expérience scientifique.

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