Géopolitique du coronavirus – entretien avec
Valérie Bugault (Strategika)

[Note de l’administrateur de ce blog : il s’agit là d’un article des plus importants pour comprendre ce qui se joue au-delà de la panique savamment entretenue, entre autres par les freins criminels mis au dépistage et au traitement de la maladie par des “gouverne-et-ment” qui ont jeté pratiquement tous leurs masques.

Cette crise sanitaire aura au moins cette vertu : dessiller les yeux des plus incrédules pour les forcer à voir la véritable nature de leurs “démocraties”. Tout reste à faire, et il n’y a pas d’autre choix que de s’en réjouir si l’on pense avoir quelque responsabilité envers les générations futures. Et c’est tout de même une perspective plus exaltante que d’obéir aux injonctions hystériques d’une ado suédoise pas finie.]


Au cœur d’une crise mondiale inédite par son ampleur, Strategika vous propose l’éclairage d’analystes et de penseurs reconnus dans leur domaine d’expertise. Nous avons posé à chacun une série de questions qui portent sur les différents aspects de cette véritable crise de civilisation ainsi que sur ses répercussions politiques, géopolitiques et sociales.

La première à nous répondre est Valérie Bugault.

Valérie Bugault est docteur en droit privé de l’université Panthéon-Sorbonne et avocate. Depuis 2009, elle a cessé ses activités d’avocate pour se consacrer à la diffusion auprès du public du résultat de ses nombreux travaux de recherches. Elle est aujourd’hui analyste de géopolitique (économique, juridique et monétaire) et conférencière. Ses sujets de recherche sont les institutions – nationales et internationales – la monnaie, l’entreprise, le droit et le fonctionnement de l’économie globale.
Elle est auteur de quatre livres, récemment publiés aux éditions Sigest :
– « Du nouvel esprit des lois et de la monnaie », co-écrit avec feu Jean Rémy, publié en juin 2017
– « La nouvelle entreprise », publié en juillet 2018
– « Les raisons cachées du désordre mondial », recueil d’articles, publié le 30 mars 2019
– « Demain dès l’aube… le renouveau », publié en septembre 2019

 

Strategika – On lit beaucoup d’éléments contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?

VB : Comme le dit très bien notre ami Lucien Cerise, il faut distinguer entre la réalité sensible dans le monde réel et la narration des faits qui est diffusée.

Voici, textuellement, ce qu’il dit :

« En France, et plus largement en Occident, la crise sanitaire du coronavirus présente un cas pratique d’ingénierie sociale et de gouvernance par le chaos. Nous retrouvons la même structure qu’avec la « menace terroriste » : un mélange de réel et de fiction, combiné à deux stratagèmes bien connus qui sont 1) le pompier pyromane et 2) le triangle de Karpman. Sur le mélange réel/fiction, souligné dans son dernier livre par le professeur Raoult – qui se fait le disciple occasionnel de Jean Baudrillard : les partisans du « tout réel » ont tort, les partisans du « tout fiction » ont tort. Exemple : ce n’est pas parce que la « version officielle » de la crise coronavirus est fausse qu’il n’y a pas d’épidémie ; de même, ce n’est pas parce que la « version officielle » des attentats terroristes est fausse que les attentats n’ont pas lieu. Des événements ont lieu, et c’est la narration explicative qui est fausse, pas les événements en eux-mêmes. L’analyse de la crise actuelle révèle aussi l’application des techniques du pompier pyromane et du triangle de Karpman, c’est-à-dire le jeu de rôles bourreau/victime/sauveur. Le pouvoir laisse la situation de crise s’installer, voire l’aide à s’installer, volontairement ou involontairement. Dans le réel, le pouvoir occupe donc la place du pyromane, donc du bourreau. Puis, une fois que la crise est installée et en cours, le pouvoir se présente comme le sauveur, qui va donc nous sauver de la crise qu’il a lui-même installée furtivement, tel un pompier qui éteindrait l’incendie après l’avoir lui-même allumé discrètement. »

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Présentation du livre « Les raisons cachées du désordre mondial » (Valérie Bugault)

[Note de l’administrateur de ce blog : ceux qui raisonnent encore en termes de gauche et de droite n’ont rien compris au système politique actuel, c’est en substance ce que Valérie Bugault nous explique. D’autres avant elle ont milité pour la suppression générale des partis politiques, comme Simone Weil (celle qui aurait dû entrer au Panthéon), mais Valérie Bugault nous expose ici la nécessité de cette sortie par le haut avec la froide logique, la précision et la rigueur du docteur en droit qu’elle est.

On n’est pas encore sorti de l’auberge, mais au moins avec elle on voit dans quelle direction se situe la porte, ce qui n’est pas encore donné à tout le monde.]


Allocution prononcée par Valérie Bugault à la septième conférence internationale “New Horizon” à Beyrouth en septembre 2019.

Chers organisateurs, chers auditeurs, Mesdames et Messieurs,

Je suis très honorée d’être invitée à présenter mon livre « Les raisons cachées du désordre mondial » devant vous, qui cherchez des solutions politiques pour sortir de la nasse économico-monétaire dans laquelle la finance anglo-saxonne projette l’avenir politique planétaire.

Le mouvement de globalisation, tant et souvent décrié, est, à mon sens, mal compris, pour ne pas dire « très mal compris ». Or, pour combattre utilement, il est nécessaire d’identifier clairement non seulement l’ennemi qui est en face mais encore et surtout les armes et les méthodes qu’il utilise. Or si les techniques financières de la globalisation à la mode anglo-saxonne sont parfaitement identifiables, et de plus en plus souvent identifiées, les méthodes utilisées par l’ennemi sont trop peu souvent, pour ne pas dire jamais, évoquées ; elles sont pourtant intéressantes à plus d’un titre.

Parmi les méthodes utilisées pour développer la globalisation économique et financière, se trouve un point de référence qui, à lui seul, explique l’extrême efficacité des processus mis en œuvre. Les partisans de la globalisation planétaire ont réussi le tour de force de dissocier le pouvoir politique de la responsabilité qui, dans un ordre politique naturel, accompagne immanquablement le pouvoir. Alors que le terme de « politique » suppose un pouvoir identifié qui va, en conséquence, de pair avec une responsabilité identifiée, les financiers à la manœuvre dans le processus de globalisation mondiale ont instauré, par le double mécanisme :

  • du parlementarisme anglais dominé par des « partis politiques » et
  • des « banques centrales indépendantes »,

un système permettant, au sein de chaque État, l’irresponsabilité politique totale des véritables donneurs d’ordre, qui sont les « tenanciers du système économique ». Dans cet « ordre politique » nouveau, issu des Révolutions occidentales du XVIIIème siècle – les premières Révolutions colorées de l’histoire –, les « hommes politiques » ne sont que des hommes de paille, des courroies de transmission des véritables donneurs d’ordre anonymes qui sont les principaux détenteurs de capitaux.

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L’impossible révolte des peuples d’Occident
(Gabriel Rabhi)

[Note de l’administrateur de ce blog : j’ai déjà mis en lien cette vidéo à plusieurs reprises sur ce blog, ou la version intégrale de presque 2h qui mérite vraiment le détour. Mais vu l’actualité, il me semble justifié de mettre à nouveau en avant aujourd’hui ce travail d’analyse remarquablement pédagogique – et qui a déjà quelques années – de notre “crise” actuelle. En espérant qu’il permettra à nombre de Gilets jaunes qui ne le connaîtraient pas encore d’avoir une compréhension encore plus fine de leurs véritables ennemis.

Pour d’autres extraits – eux aussi très recommandables – de la version intégrale, voir cette page.

P.S. : impossible n’est pas français.]