L’impossible révolte des peuples d’Occident
(Gabriel Rabhi)

[Note de l’administrateur de ce blog : j’ai déjà mis en lien cette vidéo à plusieurs reprises sur ce blog, ou la version intégrale de presque 2h qui mérite vraiment le détour. Mais vu l’actualité, il me semble justifié de mettre à nouveau en avant aujourd’hui ce travail d’analyse remarquablement pédagogique – et qui a déjà quelques années – de notre “crise” actuelle. En espérant qu’il permettra à nombre de Gilets jaunes qui ne le connaîtraient pas encore d’avoir une compréhension encore plus fine de leurs véritables ennemis.

Pour d’autres extraits – eux aussi très recommandables – de la version intégrale, voir cette page.

P.S. : impossible n’est pas français.]


Décryptage du système économique global [2/7] : Géopolitique du libre-échange (le saker francophone)

USA-UE

Le long cheminement du nouvel ordre mondial

Par Valérie Bugault – le 21 février 2016

Introduction

Le libre-échange est la déclinaison du principe plus vaste de liberté du commerce. Il s’agit donc d’un concept commercial mis en pratique par des entreprises de type capitalistiques.

Sous couvert de liberté du commerce, le libre-échange a pour conséquence la mise en concurrence, au niveau international, de toutes les entreprises du monde. Il en résulte, de façon inéluctable, la disparition des petites et moyennes entreprises au profit des multinationales économiquement plus performantes, en raison non pas de leur efficacité de fonctionnement, mais de leur poids sur les différents marchés. En d’autres termes, le libre-échange favorise concrètement sur toute la planète la prédation économique des agents les plus faibles par les plus gros d’entre eux, c’est-à-dire la concentration des capitaux. En raison de l’extrême prévisibilité de cette conséquence du libre-échange, on peut en déduire qu’elle est, en réalité, l’objectif inavoué du principe en question.

Ainsi, la liberté du commerce via le libre-échange n’a pas pour vocation de servir mais au contraire d’asservir – la concurrence faussée et débridée aidant – les petits commerçants. La liberté du commerce au moyen du libre-échange n’a pas non plus pour vocation de servir les intérêts du citoyen en occasionnant une baisse générale des prix puisque la concentration des capitaux, qui lui est consubstantielle, s’y oppose fondamentalement. La liberté du commerce par le libre-échange ne sert finalement les intérêts que d’un seul maître : la petite caste qui détient les principaux capitaux du monde. Caste qui a consciencieusement organisé, à la faveur de sa mainmise sur l’organisation bancaire – permettant l’organisation et l’entretien de crises bancaires et financières 1 – et commerciales du monde, l’accaparement de la majeure partie des biens matériels de cette planète.

Nous analyserons l’historique du mouvement de libre-échange (I) avant d’examiner en quoi il s’analyse en une négation du concept d’État (II) et quelle méthodologie il suit (III).

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Décryptage du système économique global [1/7] : Géopolitique du système des banques centrales (le saker francophone)

UN-SEUL-ET-UNIQUE-COUPABLE-LES-BANQUES-CENTRALES-1[Note de l’auteur de ce blog : un premier article limpide, d’une série qui s’annonce passionnante. Je reprendrai bien sûr les suivants. En complément, je rappelle l’excellent film de vulgarisation de Gabriel Rabhi sur le système bancaire, ses origines historiques et ses transformations progressives jusqu’à la tyrannie actuelle :
Crise, dette, chômage : qui crée l’argent ?]

 

Genèse de l’ordre bancaire oligarchique : du système des banques centrales aux institutions financières internationales

Par Valérie Bugault – le 21 février 2016

Mayer Amschel Bauer, fondateur de la dynastie Rothschild : «Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à m’occuper de ceux qui font les lois

La notion de banque centrale suppose une centralisation des questions monétaires entre les mains de banquiers centraux contrôlés par des banquiers privés. Le règlement des questions monétaires est donc, par construction, dévoué à la satisfaction des intérêts bien compris des propriétaires majoritaires des principales banques privées 1.

L’existence d’une banque centralisée aux mains d’acteurs financiers privés, qui régit la monnaie dite d’État et qui réglemente plus ou moins directement le secteur des banques privées est le cœur nucléaire de la question monétaire. Les banques centrales 2 sont le centre névralgique de l’organisation du système financier actuel.

Ce concept dit de banque centrale s’est volontiers paré des vertus de l’orthodoxie financière pour s’imposer de façon définitive aux yeux du public. Ainsi, s’est répandue l’idée générale selon laquelle le concept de banque centrale indépendante est justifié par la nécessité de lutter contre un excès d’utilisation, par les hommes politiques, de ce qu’il est convenu d’appeler la planche à billets. Deux constats factuels s’opposent de façon rédhibitoire à l’adoption d’une telle justification.

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