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La chronique pas très catholique de Raphaël Enthoven

rien-de-grave-de-justine-levyRaphaël Enthoven, pseudo-philosophe médiatique abonné à France Culture, donne également de la voix sur Europe 1. Le 14 avril 2016, dans sa chronique quotidienne de 3 minutes intitulée “La morale de l’info”, il s’en est pris à l’église catholique dans ce qu’il imagina sans doute être un brillant trait d’esprit : “Combattre l’IVG, ce n’est pas très chrétien”. On pensait savoir que dans un pays laïc, la religion est une affaire privée et qu’aucun individu ne saurait, surtout armé d’un micro sur une radio de grande audience, se permettre de donner des leçons de morale religieuse. On pensait avoir compris que les interdits religieux, par définition propres aux religions, ne regardaient que les adeptes de ces religions et personne d’autre ; mais peut-être que le micro-philosophe Raphaël Enthoven, juif, se sent autorisé à dire aux catholiques ce qu’ils doivent penser et faire, au nom d’une morale sur mesure et portative qu’il a personnellement élaborée, en accord avec lui-même.


L’hôpital qui se fout de la charité, ce n’est pas très chrétien.

L’épisode est déjà suffisamment ridicule en soi, mais il vire carrément au comique lorsqu’on connaît les antécédents personnels du nano-philosophe Enthoven, qui rendent sa leçon de morale particulièrement savoureuse – pour qui apprécie l’humour noir. Car ce Raphaël est le même que celui d’une chanson, et le père d’un des enfants de Carla Bruni, devenue depuis lors Carla Bruni-Sarkozy. Ce qui n’est pas en soi répréhensible, même si l’on peut attendre d’un philosophe ou prétendu tel qu’il conduise sa vie privée avec discernement, et fasse mieux que s’enticher d’une croqueuse d’hommes invétérée, le genre de fille facile dont il est courant de ricaner en suggérant que seul le train ne lui est pas passé dessus.

Si le pico-philosophe Enthoven n’était qu’un amateur de femmes en vue comme d’autres le sont de belles voitures, pour soigner son image en société, ce donneur de leçons de morale ne serait qu’un personnage ridicule de plus comme Molière les a si bien croqués. Mais l’histoire de sa liaison biologiquement féconde avec “la” Carla mérite d’être racontée à ceux qui ne la connaissent pas encore, pour qu’ils puissent bien apprécier l’immoralité du professeur de morale radiophonique.

Lorsqu’il rencontre Carla Bruni, Raphaël Enthoven est marié à Justine Lévy, la fille de Bernard-Henri du même nom, autre “philosophe” ridicule, mais qui ne se contente plus hélas d’être seulement ridicule. Et comment rencontre-t-il la Carla ? Tout simplement chez ses beaux-parents, lors d’une soirée où la femme à hommes (riches, de préférence) est alors l’amante de… son père, l’éditeur Jean-Paul Enthoven, grand ami de BHL. Ayant goûté au père, l’amante fort peu religieuse s’attaque au fils, tant et si bien qu’elle le convainc de divorcer de sa femme, alors enceinte, pour la rejoindre dans de nouvelles aventures et lui faire un fils dans la foulée, que le femto-philosophe Enthoven aura la délicatesse d’appeler du même prénom – Aurélien – que celui choisi par Justine et lui pour le petit être en pleine santé qui sera assassiné après 5 mois de grossesse dans le ventre de sa mère. Justine racontera par le menu le désespoir qui l’engloutira, suite à cette trahison et à l’avortement “thérapeutique” qu’elle subira, dans un roman autobiographique ayant connu un certain succès, Rien de grave. Même si les prénoms ne sont pas ceux de la réalité, on y croise des personnages tous authentiques, et en particulier un certain Adrien, “philosophe” médiatique volage incapable de passer devant un miroir sans y contempler son image…

Le travail du philosophe consiste à s’abstraire de sa condition particulière pour tendre vers l’universel. Peut-être parce qu’il a dû s’y prendre à deux fois pour passer son agrégation de philo, Raphaël Enthoven semble avoir choisi une autre voie : partir de son cas personnel – et de la “nécessité” pour son ex-femme de recourir à l’avortement afin de lui libérer l’esprit – pour lui donner d’autorité une validité morale universelle. On ne saurait trop recommander à l’atto-philosophe Enthoven, s’il veut acquérir quelques notions d’éthique, de lire Spinoza. Peut-être n’était-ce plus au programme de l’agrégation lorsqu’il s’y est présenté ? Ah, on me dit que son tuteur à l’École Normale, Bernard Pautrat, est un traducteur et spécialiste de Spinoza.

Il y a des étudiants, comme ça, à qui l’on donne tout mais qui ne retiennent rien. Généralement des fils à papa qui savent qu’ils n’ont pas vraiment besoin de travailler pour réussir, mais plutôt de profiter des réseaux familiaux.

Enfin, s’il veut se risquer un jour à faire de l’humour sur la religion, le zepto-philosophe Enthoven pourra utilement commencer par prendre exemple sur un des plus grands artistes français contemporains :

2 commentaires sur “La chronique pas très catholique de Raphaël Enthoven

  1. C’est dommage !!
    encore quelques lignes et Raphaël Enthoven disparaissait définitivement, en deçà d’un quantum d’énergie !!
    Avouez que cela est sot de s’arrêter en si bonne route, alors que vous le rameniez a son cloaque d’origine de fort belle manière. A une place d’ou seuls Igor et Grichka, au détour de l’élaboration d”une nouvelle théorie du tout a base de pâte a modeler, auraient pu l’extraire, redécouvrant par la le fameux théorème de Enthoven : “il est suffisant mais pas nécessaire”

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