Antisémitisme : les Gilets Jaunes convoqués devant
le tribunal médiatique (Réseau International)

[Note de l’administrateur de ce blog : tous ceux qui s’attaquent en profondeur au pouvoir ou au discours dominant (qui sont évidemment liés) finissent tôt ou tard par être traités d’antisémites ; je suis bien placé pour le savoir. C’est maintenant le tour des Gilets Jaunes.

Mais si l’on peut mentir à une personne tout le temps ou à tout le monde de temps en temps, il est impossible de mentir éternellement à tout le monde tout le temps. Parce que la raison finit toujours par être plus puissante : une démonstration n’est pas valable parce qu’une majorité de personnes a voté pour, mais parce qu’elle est juste. Et donc contagieuse.

Ici Jean Pérès démontre calmement et avec méthode la vacuité du discours médiatique sur la “hausse des actes antisémites” en France, mais également le réel danger que représente pour nos compatriotes juifs le discours de ceux-là même qui prétendent lutter contre les actes et discours “antisémites”. En associant invariablement, en effet, toute critique radicale du système capitaliste à l’antisémitisme, tout particulièrement avec cette tentative de diabolisation des Gilets Jaunes, ces faux intellectuels et vrais irresponsables ne font qu’avaliser le cliché “c’est la faute aux juifs”.

Il est temps de rabattre le caquet à des parasites médiatiques aussi nuisibles. Comme le dit très bien l’auteur de l’article : “Les outrances des éditocrates ont, avec le temps, perdu de leur crédibilité, et apparaissent, même aux yeux les moins avertis, pour ce qu’elles sont : de la gonflette intellectuelle infatuée d’elle-même.”]


Entre le 10 et le 20 février, un certain nombre d’actes antisémites ont été relatés par les médias [1]. Cette séquence s’inscrit dans un contexte particulier, puisque le 11 février, le ministre de l’Intérieur rapportait les statistiques de l’année 2018 sur les actes antisémites, et s’inquiétait de leur augmentation de 74%. Ce chiffre sera par la suite une sorte de leitmotiv avancé dans la quasi-totalité des évocations de l’antisémitisme par les médias. Mais c’est surtout à partir de l’agression verbale antisémite d’Alain Finkielkraut par des Gilets Jaunes, le 16 février, qu’une grande partie de la classe politique, des intellectuels médiatiques et des éditocrates ont accusé les Gilets Jaunes d’être à l’origine de cette « explosion » d’antisémitisme.

Augmentation de 74 % des actes antisémites

Le 11 février, au soir de la profanation des portraits de Simone Veil et du mémorial dédié à Ilan Halimi et sur le site de ce mémorial, le ministre de l’Intérieur annonçait une augmentation de 74 % des actes antisémites au cours de l’année 2018. Le ministre dira même que « l’antisémitisme a progressé de 74% dans ses cris d’horreur l’année écoulée » (ce qui n’a pas de sens et sera corrigé par le communiqué officiel [2]). Les médias ont repris ce chiffre de 74% pour dénoncer une forte recrudescence des actes antisémites au cours de l’année 2018, certains n’hésitant pas à parler d’« explosion ».

Précisons-le d’emblée : notre propos n’est pas tant de tergiverser sur les chiffres – chaque acte antisémite est un acte de trop – que de montrer comment les grands médias, ayant dans leur grande majorité exhibé en « une » ce pourcentage, l’ont utilisé de manière décontextualisée.

En effet, parler d’une augmentation de 74% des actes antisémites n’est pas faux si l’on compare à la seule année précédente, 2017, mais doit être nuancé si l’on se réfère à une plus longue période. Certains médias ont d’ailleurs remis la déclaration du ministre en perspective au lieu de la reprendre les yeux fermés. C’est le cas, dès le 11 février, de FranceInfo, et le 12 février, de France Culture, de LCI, des Décodeurs du Monde ou encore du Figaro.

Le 14 février, Jérôme Latta propose sur son blog (hébergé par Mediapart) une analyse de ce chiffrage dans un article intitulé « Actes antisémites : un pourcentage est-il une information ? ». Il indique que le chiffre d’une augmentation de 74%, qui peut paraître très alarmant, se rapporte à un nombre relativement restreint d’actes : 311 en 2017 et 541 (+74%) en 2018 : « On peut d’abord estimer, même si cela mérite débat, que relativement à une population de 67 millions d’habitants, les faits concernés sont (intolérables mais) marginaux. On doit surtout affirmer que la variation de ce chiffre d’une année à l’autre est d’une portée très limitée, potentiellement trompeuse. » À propos de cette statistique annuelle, Jérôme Latta reproduit le tableau suivant :

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Pourquoi les petits enfants sont-ils malades en voiture
plus souvent que leurs parents ?

<i>Le</i> pendule est l'élément central de <i>la</i> pendule <br>(et du coucou).

Le pendule est l’élément central de la pendule
(et du coucou).

La semaine dernière, j’encadrais des travaux pratiques de physique pour des étudiants de première année. Parmi les expériences à réaliser, figurait l’étude des oscillations d’un pendule pesant. Comme beaucoup d’expériences maintenant, celle-ci était informatisée, l’axe du pendule (constitué d’une tige métallique sur laquelle est serrée une masselotte) étant relié à une centrale d’acquisition qui mesure l’angle du pendule à intervalles de temps réguliers, et le transmet à un logiciel qui peut ainsi afficher de belles sinusoïdes plus ou moins amorties sur l’écran de l’ordinateur.

Une bonne partie du temps de travail des étudiants consiste à produire des courbes correctes d’abord (donc à apprendre le maniement du logiciel), avant de les analyser et d’en tirer des informations, comme par exemple l’accélération de la pesanteur terrestre (notée habituellement g). En effet, pour un pendule simple et dans l’approximation des petites oscillations, la période T_0 d’un pendule de longueur l est donnée par la célèbre1 formule :

    \[ T_0 = 2\pi\sqrt\frac lg \]

En mesurant cette période (avec un chronomètre) et en mesurant la longueur du pendule (avec une règle), on  peut donc déterminer l’accélération de la pesanteur,

    \[ g = l \left( {2\pi} \over {T_0} \right)^2 \]

L’expérience est assez simple et donne des résultats plutôt “jolis” à l’écran, c’est-à-dire conformes aux belles courbes théoriques introduites en cours par les enseignants. Mais justement, c’est ce côté précis et un peu froid qui rebute souvent certaines personnes dans la physique. J’eus alors l’idée de m’échapper un peu du cadre strict de la physique “désincarnée” pour poser aux étudiants une devinette : “savez-vous pourquoi les petits enfants sont souvent malades en voiture ?”

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