En 2018, Israël a enfin jeté le masque (Gideon Levy)

Des manifestants brandissent une banderole avec une photo de
Netanyahou et le slogan “Crime Minister”, jeu de mots anglais sur son titre officiel (“Prime Minister”, premier ministre).
Tel Aviv, 11 août 2018 (Photo Ahmad GHARABLI / AFP)

[Note de l’administrateur de ce blog : il n’y a pas qu’Israël qui a jeté le masque, et pas qu’en Palestine que des territoires sont occupés.

Si la France était réellement ce qu’elle prétend être (une république laïque), ses “dirigeants” ne se précipiteraient pas aux dîners du CRIF, ce lobby qui soutient sans réserve le régime sioniste et veut faire interdire le mouvement BDS ; ils ridiculiseraient par quelques rappels historiques (texte original ici) et contemporains (voir là, aussi) ceux qui veulent assimiler antisionisme et antisémitisme, et le ministre de l’intérieur de cette république ne traiterait pas de “lâche” un homme qui fait reculer à mains nues, visage découvert et en frappant les boucliers et les visières, un groupe de policiers armés qui venait de le gazer en plein visage et de jeter une grenade au-dessus des manifestants, ce qui est prohibé (elles doivent être jetées à terre).

Non, il n’y a pas que la Palestine qui soit occupée. C’est ce que les Gilets jaunes commencent à comprendre. Et ils vont continuer.]


Après avoir cimenté son caractère ségrégationniste dans le droit, Israël élabore une couverture législative pour annexer officiellement les territoires occupés au-delà des frontières reconnues de l’État.

2018 n’a pas été une bonne année pour Israël. Bien entendu, elle fut encore pire pour les Palestiniens.

À première vue, ce n’était pas une année particulièrement dramatique – plus ou moins comme les précédentes mais sans nouvelles guerres majeures et sans trop de bain de sang en comparaison. La situation semble figée. L’occupation s’est poursuivie sans entrave, tout comme l’entreprise de colonisation. Gaza a tenté de résister énergiquement de l’intérieur de sa misérable cage, à l’aide de ses forces limitées et dérisoires.

Le monde a détourné les yeux de l’occupation, ainsi qu’il en a pris l’habitude ces dernières années, et s’est concentré sur autre chose.

Les Israéliens, comme le reste du monde, ne se sont guère intéressés à l’occupation, qu’ils ignorent depuis des décennies maintenant. Ils ont vécu leur vie, en silence, et celle-ci était belle et prospère. L’objectif du gouvernement actuel – le plus à droite, religieux et nationaliste de l’histoire israélienne – consistant à maintenir le statu quo a été pleinement atteint. Rien n’est venu interférer avec l’occupation qui dure depuis maintenant cinquante ans.

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