Travaux dirigés (corrigé, 2/3)

high-chancellor-r-jLe 11 septembre dernier, nous prenions connaissance du scénario proposé par Stan Lee Kubitainer pour le prochain épisode de son thriller politico-fantastique. Il y a une semaine, nous lisions la première partie des commentaires de son conseiller scientifique Dimitri Stahleier. Voici la suite de ses remarques, concernant la possibilité pratique de l’existence d’un ANUS réellement opérationnel à la base du BHL. Question pas tout à fait évidente qui méritait analyse.


3. La destruction du BHL par l’ANUS

Même si, à ma connaissance, ce mode de destruction de bâtiments n’a pas encore été expérimenté sur Terre, notre expérience plutôt vaste des essais nucléaires souterrains nous permet assez facilement de comprendre comment il se déroulerait, et quelles conséquences visibles il entraînerait. On peut se baser par exemple sur le classique The Effects of Nuclear Weapons, aujourd’hui en circulation libre sur internet.

Les essais nucléaires furent d’abord atmosphériques, puis souterrains, pour des raisons de “confidentialité” plus que de protection de l’environnement, vous vous en doutez. Mais dans les essais souterrains, il existe une gradation, depuis les essais profonds qui ne produisent en surface aucun effet visible – à part un petit séisme – jusqu’à ceux qui éjectent une quantité importante de gravats dans l’atmosphère et laissent un cratère au point se situant à la verticale du lieu de l’explosion, que les militaires américains nomment traditionnellement Ground Zero. Il y a même eu en Union Soviétique, dans le cadre du programme “Explosions Nucléaires pour l’Économie Nationale”, de nombreuses explosions nucléaires souterraines civiles, une des plus célèbres étant le tir “Chagan” réalisé le 15 janvier 1965 pour créer un lac dans un but d’irrigation. Néanmoins, ce n’est évidemment pas avec ce genre de tir peu profond qu’on peut réaliser, en pleine ville, une destruction “propre” d’un gratte-ciel ; il faut régler finement la profondeur et la puissance afin de n’obtenir que l’effet désiré (l’effondrement d’un bâtiment) et pas la destruction de tout le quartier voire de la ville entière…

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Phases terminales (Antipresse)

Slobodan Despot au salon du livre à Genève en 2006

Slobodan Despot, salon du livre,
Genève, 2006

[Note de l’administrateur de ce blog : je reproduis ici un deuxième article d’Antipresse, une lettre d’information dominicale. Vous pouvez (re)lire le premier ici. Comme toujours, Slobodan Despot dit des choses simples et claires, là où l’amphigourisme contemporain noie le sens dans le non-sens. Ce qui n’est pas seulement un désastre intellectuel : hélas, BHL n’est plus seulement ridicule.]


« Tout va bien, vous exagérez. Les phénomènes que vous montez en épingle ne sont pas du tout représentatifs d’une réalité qui vous échappe. Nous, d’en haut, nous voyons l’ensemble du tableau… »

C’est le jingle que les porte-voix de l’officialité s’évertuent à glisser dans chaque intervalle de silence séparant deux aveux de désastre. Mais les pauses se faisant de plus en plus serrées, l’homélie ne va pas tarder à se réduire à « Vos gueules, là-dessous ! »

Eschatologies

Le temps nous est donc compté, non seulement à cause de l’accumulation des signes, mais aussi du fait de ce paradoxe bien connu en zone totalitaire : plus les signes seront ostensibles, et plus il sera interdit de les voir. Les sociétés qui laissent se creuser de tels fossés entre la réalité éprouvée et ses représentations admises n’ont que deux issues possibles, l’implosion ou la guerre jusqu’à l’épuisement. Il se peut que l’Europe occidentale s’offre le luxe de goûter aux deux.

Malgré leurs discours lénifiants, aucun membre de la caste gouvernante n’ose répondre aujourd’hui à une question très simple : « Comment imaginez-vous votre pays et le monde dans dix ans ? » Ils enveloppent l’avenir de formules creuses et ils font bien. Car tout avenir concret envisagé à partir du point où nous sommes leur donnerait tort.

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